[Mission : rajeunissement] En route pour la grotte!

S'il n'avait pas mesuré moins d'un mètre, et si ses bras et ses jambes n'étaient pas devenus aussi ridiculement faibles, Grimmjow aurait tué Szayel Aporro. Il l'aurait attrapé par ses putain de cheveux roses et aurait repeint les couloirs du palais avec sa gueule, jusqu'à ce qu'il y ait plus de son sang sur les murs que sur sa tronche d'infect petit monsieur-je-sais-tout. Ensuite, seulement, il aurait foutu une bonne trempe à Di Roy, pour lui apprendre à se foutre de lui. Pas un passage à tabac habituel : cette fois-ci, il lui aurait mis une telle raclée que le nabot aurait mis des jours à s'en remettre!
Ouais, s'il n'avait pas été transformé en marmot, c'est ce que Grimmjow aurait fait : régler leurs comptes à tous ceux qui l'avaient fait chier aujourd'hui. (Depuis qu'il le connaissait, Luppi s'était montré chiant absolument chaque jour. Lui, plus que n'importe quel autre, aurait droit à un traitement spécial, même si l'ancien Sexta ne savait pas encore en quoi il consisterait.) Bon dieu, mais qu'est-ce que c'était que cette situation pourrie? Comme si ça ne suffisait pas qu'il se retrouve dans cet état-là, il fallait en plus que certains viennent en rajouter une coucher! Son Fraccion, enfin son ancien Fraccion, semblait particulièrement s'amuser. Non content de l'avoir attrapé et tenu n'importe comment, il s'était aussi senti obligé de lui enfoncer ses doigts dans les côtes! Sur le coup, Grimjow avait sursauté, parce que ce simple geste lui faisait mal ; il avait été surpris que son hierro soit devenu si mou. Pour la première fois depuis des temps immémoriaux, il avait l'impression d'être vulnérable, et ça ne lui plaisait pas du tout. Il n'avait plus de force, plus d'arme, rien.

Enfin si, il lui restait bien une arme. Il la découvrit le plus naturellement du monde quand, alors que leur petit groupe (lui, son ex-sous-fifre et les deux Espada de tantôt) marchaient dans les couloirs en direction de la sortie, Di Roy lui enfonçait une nouvelle fois ses doigts dans ses côtes de bébé. Manque de pot pour le Numero, il appuya trop fort sur l'estomac de son chef diminué, lequel ne put retenir un hoquet et lui vomit aussitôt dessus, une bile jaune et liquide qui puait l'acidité. L'autre arrancar se reçut le jet de plein fouet, mais Grimmjow ne se sentit fier qu'une fois qu'il se rendit compte qu'il lui suffisait de se donner un bon coup dans le ventre pour lui dégobiller dessus. Par la suite, il lui vint à l'esprit que, justement, il n'envisagerait même pas de tirer une quelconque fierté de ce genre de truc en temps normal. Merde alors, s'il commençait à vraiment se comporter comme un morveux, qu'est-ce que ça risquait de devenir s'il restait plus longtemps bloqué à cet âge-là?! Hors de question que sa seule technique tienne dans du vomi! Il était un guerrier, il se battait avec plus d'honneur que ça!
... mais c'était quand même marrant de gerber sur Di Roy.

Quand ils atteignirent la sortie du palais donnant sur le désert, Grimmjow avait quitté les bras du Numero pour se réfugier sur son fragment de masque de hollow. "Fragment" était d'ailleurs un mot plutôt faible dans le cas du Décimosexto : la masse osseuse qui recouvrait son crâne et s'étendait sur les côtés, était assez large pour accueillir un enfant de son gabarit. Le minuscule ex-Sexta s'y était donc allongé sur le ventre, jambes et bras ballants de chaque côté du reste de masque, et se cramponnait au tissu qui recouvrait la partie droite pour ne pas tomber ; Di Roy ne le rattraperait certainement pas si ça arrivait.
Comme d'habitude, le désert était très blanc, il y faisait très nuit et l'endroit était très vide. Il n'y avait pas beaucoup de moyens de s'y repérer, mais le cadet Granz leur avait fourni les indications nécessaires pour qu'ils atteignent la grotte sans se perdre (enfin, il avait confié le plan à Ulquiorra et s'était adressé essentiellement à lui... mais les autres étaient là aussi!), alors techniquement... ils la trouveraient sans problème. Ils étaient les plus forts du Hueco Mundo, non? Ce n'étaient pas les hollow qu'ils rencontreraient, évolués ou non, qui leur feraient obstacle! Grimmjow espérait toutefois qu'ils en rencontrent le moins possible : plus vite ils trouveraient cette foutue pierre, plus vite ils retourneraient à Las Noches, et plus vite il retrouverait son état normal. Pas une seconde à perdre, il avait trop envie de démolir les gens cités précédemment! (Et comme il était assez spontané, surtout sous cette forme, il avait sans doute déjà exprimé ses intentions à voix haute depuis qu'ils étaient partis...)

Soudain, une terrible sensation le l'assaillit. Ils avaient déjà bien avancé, le palais était derrière eux, quand la douleur qu'il ressentait déjà dans le bas-ventre s'accentua, jusqu'à ce qu'une terrible évidence s'impose à lui.

« Il..., il déglutit, conscient de la honte qui ne manquerait pas de suivre sa déclaration, Il faut que je fasse pipi ! »

Ça devenait urgent, en tout cas suffisamment pour que Grimmjow ne réalise pas qu'il ne réfléchissait plus exactement comme avant. Si son intellect avait été préservé, il l'aurait bouclé et se serait laissé tomber à terre, ou encore, il se serait directement soulagé sur Di Roy!
... quoique dans les circonstances actuelles, il était fort probable qu'il ne puisse plus se retenir jusqu'à ce qu'on l'ait fait descendre.

Spoiler:

L'air goguenard, le petit arrancar Di Roy Linker profitait un maximum de la chance infinie que sa bonne étoile avait enfin décidé de placer sur lui : non seulement il pouvait avoir l'air moins con que Grimmjow, mais en plus, celui-ci se ridiculisait devant ses anciens collègues, ce qui en éclipserait presque la faiblesse de Di, qui prenait actuellement son pied en ne ménageant pas le petit colis de chair qu'il tenait sous le bras. Il le taquina plusieurs fois de ses longs et fins doigts assassins, affichant un large sourire sur sa dentition géométrique. En soi, il aurait voulu torturer un peu plus son ancien chef, mais bon, avec les deux gêneurs qui ouvraient la marche, il devrait se contenter de quelques fourbes coups déguisés. A quoi bon faire retourner ce type à l'état d'adulte ?! Bande de crétins !! Si tel était ce qu'il devait advenir, Di savait bien qu'il allait en prendre pour son grade... Et ces espadas-là n'avaient d'ailleurs eux non plus aucun intérêt à porter secours à cet espèce de lilliputien (l'ex-fraccion enfonça à nouveau ses doigts dans le ventre mou de Grimmjow, ne se lassant pas des petits gémissements frustrés et haineux qu'il en retirait): cet enfariné d'Ulquiorra ferait n'importe quoi "pour le seigneur Aizen"(tcheuh qu'il était stupide de perdre sa vie à la tâche comme ça, alors qu'on pouvait simplement s'amuser en faisant ce qu'on voulait ; Di enfonça ses doigts plus profondément), et N'noitora n'avait que faire des faibles... pourquoi aidait-il ce gosse, alors ?!
Tandis que le Décimosexto marchait en se prenant la tête (qu'il avait en forme de nouille) sur toutes ces questions, il ne sentit pas que la pression qu'il exerçait sur les entrailles de son malheureux compagnon de marche s'était faite si forte que le gamin n'avait pu retenir un jet de liquide... jaunâtre et translucide à la fois et dont l'odeur était comment dire...ça puait, bordel !! Sale mioche ! Il venait de lui vomir dessus ! Et attention, il avait bien pris soin de lui tartiner toute la section gauche de son hakama, n'oubliant pas de lui en foutre sur sa taille laissée nue !

"-Put... Toi !! J'vais te crever !!"

L'arrancar leva le bras dans la ferme intention de mettre un terme à la vie d'arrogance de ce mioche, mais se rappela avec dépit qu'il souffrirait beaucoup plus s'il le tuait que s'il endurait cette tache nauséabonde faite à son honneur et à son vêtement : pas qu'il puisse ressentir un quelconque sentiment de malaise à la mort de Grimmjow, mais la douleur que lui infligeraient les deux espadas serait sans commune mesure, d'autant plus qu'il était avéré que la vie de l'ancien fraccion leur importait aussi peu que celle des petits insectes qu'ils écrasaient sous leurs pieds en marchant dans le désert. En parlant de désert, à force de se balader, ils avaient fini par quitter Las Noches, et avaient déjà sacrément avancé vers les grottes que l'Octava leur avait indiquées... Di baissa le bras dans un mouvement saccadé d'harassement, et déposa sur son large crâne (plus imperméable aux sécrétions enfantines) le petit Grimmjow avec une grimace désenchantée. Puis, de son air le plus sérieux possible, il reprit sa marche derrière les deux espadas en tentant de voir si on pouvait virer cette saloperie puante en frottant dessus : pas d'bol, il ne fit que l'étaler, et en eut sur la main... si l'ex-sexta reprenait sa forme adulte, ce serait décidément une journée de merde.

Après de longues minutes passées à marcher machinalement dans le désert, Di, qui commençait sérieusement à avoir assez de ce poids qu'il sentait pendouiller le long du ruban qu'il portait autour du fragment de son masque de hollow, accueillit avec un rictus de surprise l'annonce que leur fit Grimmjow. "Pipi", comment ça "pipi" ? Réfléchissant étonnamment plus rapidement que d'habitude, l'ex-fraccion comprit vite qu'il y avait un rapport d'alerte important, considérant que le petit être se trouvait dans cette condition peut flatteuse ...au-dessus de sa tête à lui ! Di Roy retint de peu un mouvement instinctif qui lui dictait de balayer d'un revers de la main ce gamin pour l'envoyer valdinguer dans les dunes. Ce qui était pour lui un vrai enchantement devenait petit à petit une corvée qui tournerait au cauchemar ! Il était temps que ce voyage finisse, et qu'il s'arrange pour perdre ce gosse une bonne fois pour toute dans le désert... le Décimosexto accueillit donc la décision d'Ulquiorra avec une certaine humeur : d'un côté, ils allaient le laisser seul avec ce morveux, d'un autre, il allait enfin pouvoir se faire la malle, refiler le paquet à un Adjucha errant en quête d'une proie facile... ah non, il devait d'abord faire souffrir ce gamin pour lui faire payer le nombre incalculable d'humiliations qu'il lui avait fait subir, lors de sa vie en tant qu'adulte et au cours de ce périple vers les grottes.
Passablement en colère, Di faillit oublier l'urgence et ce fut de peu qu'il évita de recevoir sur le visage un filin d'urine fluide, repoussant à bout de bras le petit Grimmjow de lui, mais le maintenant encore fermement. De leur côté, les deux espadas étaient partis, ce qui annonçait pour le petit arrancar le début d'une grande récréation (il eut cependant peine à sourire à cette idée, couvert de vomi et de bave, et se sentant encore obligé de porter son ancien boss qui terminait de se soulager).

"-Tiens, tiens, on dirait que nous sommes seul à seul, maintenant, Grimmjow ... Héhéhéhé !!"

La situation penchait à l'avantage du numero, qui parti d'un ricanement dissonant, et s'envola à quelques dizaines de mètres, emportant avec lui l'ex-sexta, d'un sonido pimpant. Derrière ces grandes dunes qu'il venait de contourner, peu de chance que quiconque les voit, et Di Roy aurait ainsi toute marge de manœuvre dans ses ambitions : il commença tout de suite, jetant au sol comme un vieux sac à dos son colis aux cheveux bleus, puis lui planta son talon dans le sternum, les yeux écarquillés de plaisir. Ça y était ! Il était plus fort que Grimmjow ! Quelle journée fantastique, finalement ! Alors, qu'est-ce que ça faisait d'être faible, et d'être ridiculisé par celui qui était vu de tous comme l'un des plus minables arrancars de tous les temps (le peu d'amour propre qu'il restait à Di n'arriva pas immédiatement à bannir cette remarque) ?
Riant à plein gosier, ledit arrancar retira son pied de la forme molle à ses pieds, et l'attrapa par les cheveux. Il sourit alors en plissant les yeux d'une manière qu'il voulait narquoise, et balança le gamin à plusieurs mètres. Avant que celui-ci ne touche le sol, il l'avait déjà réceptionné d'un coup de pied qui le fit remonter en l'air, où il fut à nouveau attrapé, par le pied cette fois.

"-Et alors ? Ça fait quoi d'être de l'autre côté du punching-ball, maintenant ?"

Di enchaina sa phrase d'une grande claque adressée au visage du petit Grimmjow. Que c'était jouissif ! Quel bonheur ! ... Il s'amusait vraiment, cette fois, n'ayant plus besoin de se brider et de faire figure devant ces malabars d'espadas !! Il pourrait s'amuser tout son sou ! ... Il ne fallait absolument pas que le sexta reprenne sa forme d'origine, autrement, il souffrirait. Beaucoup.

Spoiler:

Nnoitra n'écoutait que d'une demi oreille ce que disait Szayel, en fait il en avait cure. Ce connard de scientifique avait encore laissé trainer un de ses flacons n'importe où, et les deux buses que sont Lumina et Verona en on profité pour le voler et le casser. Mais quand il perçut le fait que l'annulation était possible, Nnoitra perdit sa fermeté et fut partagé entre deux sentiments opposés.

Faire un câlin à Szayel ou lui briser purement et simplement tout les os de son corps. A cause de sa bêtise et de deux abrutis de Fraccions, il se retrouve avec une Hallibel Secunda Espada! Et Neriel lui aurait rit au nez en l'apprenant.... Cette garce... Pourquoi il arrêtait pas de se souvenir des humiliations de cette femme??? Enfin, il avait eu un lot de consolation, voir Grimmjow aussi pitoyable était tout simplement... Jouissif!! Cette grande gueule peux plus tomber plus bas, ce qui rassérénait l'antenne.

M'enfin, plus il attendait et trépignant et plus les chances de sauver Stark (il se foutait de Grimmjow) s'amenuisaient. Alors, attendant que tout les autres partent devant, il siffla quelques mots à l'adresse de Szayel.

"Ecoute moi bien, Szayelapporo Grantz. Je participe malgré moi à un de tes plans douteux, encore une fois. Mais je te préviens, si c'est encore une de tes ruses de mes deux, je te promets que je t'étriperai. Si c'est pour revoir la catastrophe en pire, je te préviens que tu sera l'unique responsable. Et dans ce cas, je tue."

Après s'être assuré que le poulpe avait intégré le message, Jirga rattrapa facilement les autres. En soi, le voyage fut effroyablement calme. Pas un ennemi à fracasser, pas un combat que Nnoitra voudrait livrer, le calme plat. Presque trop et là, il s'adonne à son activitée préféré : Râler en jurant d'un langage des plus fleuris.

Enfin, c'était déjà l'arrivée et le seul évènement notable était que Grimmjow voulait se soulager. A peine arrivé qu'il avait bondi du fragment de masque de Di Roy pour évacuer. Ulquiorra fit les groupes et les deux Espadas encore valides partirent donc pour l'entrée de l'antre, afin de la sécuriser. En fait, Szayel n'avait nullement parlé de danger où alors Nnoitra l'aurait pas assez écouté mais de toute façon, connaissant ce crétin, il se serait bien gardé de lui dire qu'elle était très... Prisée, cette fameuse grotte, par une bande D'Adjuchas sanguinaires. En effet, Cinq d'entre eux étaient devant la grotte indiquée sur la carte. D'abord surpris, l'antenne dégaina Santa Teresa et murmura a son collègue Espada avec un sourire sadique :

"Avant de commencer Ulquiorra, je t'en laisse ou pas la peine?"


PS : Je sais que je suis culotté de poster un tel ramassis d'inepties après tout ce temps d'absence mais j'ai un peu rouillé.

Cela faisait maintenant cinq bonnes minutes que Nel avait quitté ses frères. Généralement, leur jeu préféré consistait à se poursuivre en long, en large et en travers dans le désert de Hueco Mundo, et ce, sans « jamais » s’arrêter. D’ailleurs, il fallait reconnaître que le « chat perpétuel » portait admirablement bien son nom, puisque les participants ne cessaient de courir que pour se reposer un peu… Voir beaucoup.
Mais en ce jour complètement ordinaire, Nel avait eu une idée. Une idée splendide ! Une idée qui allait révolutionner leur mode de vie. Dorénavant, ils ne joueraient plus à « chat perpétuel » mais… A chat perché !!
Youhou ! Trop bien ! D’ailleurs, elle était tellement fière d’avoir eu cet élan d’ingéniosité qu’elle avait couru pendant près d’une demi-heure autour de Pesche et Dondo-Chakka en criant « chat perché ! chat perché ! » tandis que les deux autres débattaient sur ce nouveau jeu, discussion au combien intéressante qui tourna très vite en rond avec des paroles toutes aussi constructives les unes que les autres. Bref, ils en arrivèrent à la conclusion qu’il y avait effectivement une possibilité pour que ce jeu soit adopté. Du coup, ni une ni deux, ils avaient commencé une partie !
Le problème au Hueco mundo, c’est qu’il n’y a pas grand-chose sur quoi se percher… A part des arbres morts qui ne supportaient pas le poids de Dondo-Chakka… Et au final, le jeu se révéla être une copie conforme du « chat perpétuel », les trois compères se poursuivant sans pouvoir mettre en application la règle fondamentale de ce jeu, qui consistait tout simplement à se mettre en hauteur.

Pleurant toutes les larmes de son corps en criant comme une dératée (parce que sans un peu de masochisme, ce n’est pas marrant), Nel crut voir un espoir. Devant elle se tenait un espèce d’arbre difforme, le tronc faisant une espèce de choucroute en son sommet. Qu’importe qu’il ne soit pas comme les autres, c’était l’occasion inespérée de jouer enfin à son nouveau jeu ! Ni une ni deux, elle utilisa son sonido pour prendre de l’avance sur ses frères qui étaient en train de la rattraper. Cependant, dosant horriblement mal sa puissance, elle se retrouva projetée sur son perchoir.

« Bwahahahah, Nel a gagné ! Ils ne peuvent pas toucher Nel tant qu’elle est perchée ! Bwahahah…ah…ah ? »

Tiens, il était étrange cet arbre… C’est alors que la petite arrancar découvrit avec horreur sur quoi elle était perchée. Ou plutôt sur qui… Parce qu’il s’agissait bien de quelqu’un !!

« Woouuaaaaaah !! »

Ces habits ! A ne point s’y tromper, il s’agissait bien d’un des arrancar à la solde du tout puissant seigneur Aizen.
Et Nel venait d’y monter dessus ! Effrayée par la punition qui pouvait lui être infligée (à savoir la mort, sans aucun doute), elle perdit l’équilibre pour tomber au pied du type qui, vraiment, ne ressemblait pas à grand-chose. D’ailleurs, ses dents étaient assez étranges… mais Nel, tremblant de toutes ses forces ne fit aucun commentaire dessus pour le moment. Au contraire, elle se prosterna, enfouissant presque son visage dans le sable et parvint avec peine à prononcer de plates excuses.

« Seigneur Arrancar, veuillez pardonner la misérable qu’est Nel. Nel n’est qu’une larve qui ne mérite même plus de fouler le même sable que vous. Nel ne devrait même plus vivre à la surface du Hueco Mundo. »

Les secondes passèrent. Nel se risqua finalement à entrouvrir une paupière, et aperçut ainsi du coin de l’œil… un petit garçon ! Comme elle, tout pareil ! Sauf que lui, et c’était assez ridicule, avait les cheveux bleus. La fillette se redressa, se sentant tout de suite rassurée. Un arrancar qui gardait un petit garçon ne pouvait pas être méchant (logique quoi).

« Bwahahah, t’es trop moche avec tes cheveux en épis tous bleus ! » Fit-elle en pointant le petit garçon du doigt.

Mais elle avait oublié de se présenter…

« Nel vous salue bien bas Seigneur Arrancar au service de l’encore plus Seigneur qu’est Aizen-le-Tout-Puissant. » Dit-elle en s’allongeant quasiment aux pieds de Di Roy.

Car oui, on le lui avait enseigné, il fallait accorder le respect qu’il était dû à ceux qui habitaient Las Noches.
La gamine releva la tête et posa ses mains sur le visage du garçon, en s’esclaffant.

« Bwahahah, t’as du maquillage comme moi ! Et ton masque est tout petit ! Ca coupe ? » Continua-t-elle en essayant de toucher les pseudo-dents qui ornaient désormais le masque de l’ex-espada.

C’est alors qu’elle remarqua que celui-ci… N’avait qu’un bras.

« Holala ! Ca fait mal ? »

A ces mots, elle posa un doigt sur l’endroit où le membre aurait dû se trouver, tâtant avec curiosité le moignon.

« C’est rigolo, avec ta coupe trop moche, ta mâchoire et ton bras en moins, on dirait le Seigneur Ex-Espada Grimmow, ahahah !! Ah… ah… »

C’est alors qu’elle en vint à hésiter… Et finalement, d’une voix tremblante, elle posa la question qu’elle aurait mieux fait de poser dès le départ.

« Vous… Vous êtes qui en fait ? »

Si Grimmjow avait trouvé humiliant de céder son rang à Luppi, la déchéance qu'il subissait actuellement était sans commune mesure avec la précédente : la dignité qu'il était parvenu à conserver s'était envolée en un clin d'œil. Elle lui donnait l'impression de filer en même temps qu'il pissait, tenu à bout de bras par l'un de ses anciens serviteurs. Les joues rouges de honte, il laissa néanmoins le soulagement l'envahir ; c'était moins une! Un peu plus et Di Roy se faisait arroser!
Par la suite, Grimmjow regretta que ça ne soit pas arrivé. Cet abruti aux dents de traviole se prenait pour qui, à ricaner comme ça? Eh! Il croyait lui faire peur ou qu-

Sa surprise fut totale quand, après un sonido, le Décimosexto le lança. Il avait bien compris que l'autre tramait quelque chose, mais il ne s'attendait pas à ce qu'il le balance comme ça sur le sol! Le bébé qu'il était devenu s'enfonça mollement dans le sable. Enfin, mollement... ça faisait mal quand même! En plus il en avait dans la bouche, et dans les yeux, et ça piquait! Il voulut se relever et faire face, avec ses maigres moyens, à la pauvre tache qui avait été suffisamment stupide pour le traiter comme le premier déchet venu, histoire de bien lui faire rentrer dans le crâne qu'il l'exploserait sitôt cette situation terminée ; malheureusement, le pied de Di Roy l'en empêcha. Son talon s'enfonça dans son abdomen, lui arrachant un couinement étranglé. Le con! Grimmjow vrilla ses yeux bleus sur son ancien Fraccion ; les larmes qui commençaient à embuer sa vue n'atténuaient en rien la colère folle qui s'était allumée au fond de ses prunelles. Ses sourcils froncés faisaient apparaître des rides sur son visage poupon tandis, relevant sa lèvre supérieure, il dévoilait ses dents... qui avaient perdu tout leur côté prédateur. C'était difficile d'avoir l'air menaçant avec des dents de lait, mais il était trop en rage pour y penser. Il aurait voulu défoncer le gros masque de Di Roy et lui arracher à mains nues le truc mou qui lui servait de cervelle, pour ensuite lui en tartiner la gueule. Ou alors d'abord lui éclater toutes ses dents et après s'occuper de sa boîte crânienne, qu'il en profite bien!
Seulement pour le moment, c'était mal parti...

« Espèce de sale...! » grinça Grimmjow en tentant de griffer la main qui le tenait par les cheveux.

Di Roy ne perçut pas la fin de sa phrase, puisqu'il le lança au même moment, cette fois-ci beaucoup plus loin que la première fois. Le garçonnet décrivit un véritable vol plané, avant d'être réceptionné par le pied du Décimosexto, qui ne s'arrêta pas là.
Cet imbécile ne méritait pas qu'il épargne sa vie! D'ailleurs il n'aurait jamais du se contenter de gober un morceau de son crâne! Il aurait du tuer cette saloperie de ver géant dès leur première rencontre! Au lieu de ça, le voilà un bras en moins, en train de se faire maltraiter par un type cent fois plus faible que lui, même manchot! Tout autant que la colère, c'était un sentiment d'injustice qui gonflait la poitrine de Grimmjow et lui donnait envie de pleurer. M... Mais non! Il ne pouvait pas avoir envie de pleurer! Il était Grimmjow Jaegerjaques, le Sexta Espada!... enfin, l'ex-Sexta, mais ça ne changeait rien! Il était un homme, un guerrier qui avait enduré des souffrances plus terribles que celle-là! Ça faisait belle lurette qu'il ne versait plus de larmes!
Et pourtant...

« D'est braiment un drou du gul ! Du bas boir guand z'aurait redroubé mon édat norbal ! » articula-t-il péniblement, gêné par son nez qui coulait abondament.

À cet instant, une espèce de boule verte fut projetée à toute vitesse sur le Décimosexto, qui lâcha son ancien supérieur. Désormais avachi sur le sol, Grimmjow en profita pour frotter sa joue endolorie. Il renifla bruyamment, aspirant le long filet de morve qui pendait jusqu'en-dessous de son menton. Bordel! Con d'Ulquiorra qui les avait laissés en arrière! (Pour une fois, il aurait été bien content que cette satanée carpette soit dans le coin.) Il sursauta quand la boule verte de tantôt s'écrasa à côté de lui, et qu'il vit deux mains et deux pieds minuscules s'en extraire. Ah mais... c'était une gamine! Une gamine pas plus grande que lui! (Argh, son ego en reprenait un coup!) Pourquoi elle saluait Di Roy?
Il grimaça quand elle le montra du doigt en affichant un air con.

« Tu t'fous d'moi, t'as vu les tiens, de cheveux ?! répliqua-t-il en terminant de ravaler sa morve et en essuyant rapidement les traînées de larme qui maculaient ses joues, Mais qu'est-ce que t'as à saluer ce trou du cul, t'es débile ou quoi ! C'est pas un sei- TOUCHE PAS MON MASQUE ! Ni mon bras, sinon j't'en colle une ! Et arrêêêête de m'ignorer quand je te parle, sale morveuse ! »

Il la dévisagea d'un air mauvais, prêt à la mordre. Il n'oubliait pas le Décimosexto... mais lui foutre une raclée n'était pas trop possible dans l'immédiat. Et il était trop faible pour s'enfuir (sans compter que c'était pas classe du tout... même s'il avait pas mal envie de se tirer). Il était plus facile de s'en prendre à cette gamine sortie de nulle part.
Ah! Elle réalisait qu'elle avait merdé, d'ailleurs! Grimmjow bomba fièrement son torse de bambin.

« Je suis Grimmjow Jaegerjaques, le Se... Bref, arrête de me triturer espèce de débile ! »

Il observa brièvement son masque rond, en forme de crâne, auquel il manquait quelques dents, la fissure qui barrait l'un des orbites... Et puis les cheveux verts sur lesquels il était posé, et la tache rose qui lui mangeait une partie du visage... Tout ça lui paraissait familier sans qu'il puisse se souvenir s'il l'avait déjà croisée par le passé. Probablement pas. Il avait déjà oublié comment elle avait dit s'appeler, en plus...
Soudain, un bruit de course se fit entendre par-delà les dunes. Le petit garçon tourna la tête dans la direction d'où il venait, et ouvrit un peu plus grand les yeux en apercevant un ver noir géant s'approcher d'eux à toute allure. Il était précédé de deux hollow très bizarres, avec des allures hurluberlus, qui couraient en agitant les bras et en poussant des cris.

« C'est quoi ça, encore...?! »

Spoiler:

Ainsi donc, il s’agissait bien de Grimmjow Jægerjaques. A ce nom, Nel se figea d’effroi, et regarda avec de grands yeux apeurés l’ex-espada. Mais les secondes passèrent, et après avoir observé celui dont le nom faisait trembler les murs de Las Noches tellement il faisait peur, elle commença à se demander pourquoi elle était si effrayée…Parce qu’à bien y regarder, il n’avait absolument pas l’air dangereux, bien au contraire ! Oh bien sur, en temps normal, Nelliel aurait tremblé de tout son être et de toute son âme, mais à l’instant, il était difficile, malgré le grade et la puissance que l’arrancar avait pu avoir, de s’inquiéter d’un type revenu à l’âge de porter des couches culottes. Et malgré toute la bonne volonté de l’ancien sexta pour impressionner la gamine qui était en face de lui, celle-ci retrouva bien vite le sourire, continuant de toucher l’épaule de ce nouveau compagnon de jeu et rigolant toute seule. Oui, Nel Tu en avait décidé ainsi. Il allait jouer avec elle, qu’il le veuille ou non. Et puis d’abord, tous les enfants aimaient jouer, c’était bien connu.
Mais avant qu’elle n’ait pu exprimer ses intentions ni même lui proposer une partie de chat perché, elle se fit violemment soulever du sol, pour s’écraser quelques mètres plus loin.

Si le coup n’était pas suffisamment fort pour blesser sérieusement l’arrancar, celle-ci, dans l’incompréhension la plus totale, ne trouva rien à faire de mieux que de pleurer toutes les larmes de son corps en insultant à tout va celui qui avait osé lui porter la main dessus.

« Waaaah !! Le monsieur pas beau a frappé Nel !!! Wouuaahhh !! Méchant ! Demeuré ! Cytoplasme ! Figurant !»

Alors que Nel continuait de balancer des mots au hasard sans trop savoir ce qu’ils voulaient dire, elle s’arrêta soudain, regardant dans la direction du nuage de poussière qui se rapprochait de plus en plus. Ses frères n’étaient plus très loin désormais. D’ailleurs, la venue du reste de la famille sembla effrayer l’arrancar qui avait lâchement frappé Nel sans s’être présenté.
La fillette aurait pu être contente de voir ce minus prendre la poudre d’escampette. Mais voilà… Il amenait Grimm avec lui ! Et ça, elle n’était absolument pas d’accord ! Pour une fois qu’elle avait trouvé un enfant de son âge, elle voulait le garder avec elle !!
Lorsque Pesche et Dondo-Chakka arrivèrent alors accompagnés de Bawabawa, l’ex-Tercera leur expliqua alors qu’il fallait tout de suite poursuivre le monsieur-pas-beau qui s’était enfui, expliquant que c’était un méchant voleur d’enfant qui méritait d’être puni… Sans mentionner le fait que le gosse en question était Grimmow Jægerjaques. Ni une, ni deux, les trois arrancar montèrent sur le dos de l’immense bestiole, qui partit à toute vitesse sur les traces du fuyard (qui, il fallait le dire, n’allait pas très vite).

La poursuite dura quelques temps, et après que Nel ait sommé le vilain aux dents carrés de relâcher l’ancien sexta pour pouvoir « jouer avec lui et faire des pâtés de sables » (mais en fait, avec tout le brouahah et les cris de ses frères, la voix de Nel avait du se perdre quelque part), la gigantesque anguille parvint à dépasser quelques instants le preneur d’enfant, lui coupant la trajectoire et l’empêchant ainsi d’aller plus loin.

« Tremble misérable kidnappeur d’enfant !! Et relâche immédiatement celui que tu tiens ! »

Le discours de Pesche fut accompagné par un très joli mouvement du bras… Pour finalement pointer Grimmjow du doigt.

« Tiens, il a des cheveux bleus… Vraiment, on dirait le sosie de… de… du Seigneur Ulquiorra ! »

Nel se retourna vers son frère… Stupéfaite. Quoi ? Il avait déjà vu le tout-puissant Cifer ? Pesche répondit par l’affirmation… Avant de déclarer que c’était il y a longtemps de cela… Qu’il faisait tout noir, qu’une distance considérable les séparait et que pour finir, il était très probable que ce ne fut pas l’Espada Ulquiorra. Nel resta cependant en admiration totale, avant de pointer à son tour son « nouvel ami ».

« Lache-le d’abord !! Nel veut jouer avec le petit garçon Grimmow ! »

Silence.
Soudain, les deux fraccions portèrent les mains au ciel, catastrophés. Le Seigneur Jægerjaques !! Mais c’était horrible ! Affreux !! Ils allaient mourir !! Et déclarèrent alors que ce n’était plus de leur ressort. Ce qu’il se passait à Las Noches restait à Las Noches et ils n’avaient pas à s’en mêler.

Bien vite, une conversation entre les trois membres de la famille eut lieu… Elle commença par le nom de Grimmjow pour finir sur « chat perpétuel » (où est la logique de la discussion ? Nulle part). Mais apparemment, ils avaient réussi à se mettre d’accord…

« Bon ben… heuu, lache-le quand même !! » cria d’une voix beaucoup moins assurée Pesche.

Spoiler:

« J't'ai dit d'arrêter ! couina Grimmjow quand la petite fille se remit à appuyer sur le moignon de son épaule. Elle avait parut impressionnée l'espace d'un instant, mais son air con était bien vite revenu, comme si elle n'avait pas à craindre pour sa vie! Si tu continues, je vais te le faire aussi ! »

Ni une ni deux, il joignit le geste à la parole et se mit à enfoncer son doigt de façon répétée dans l'épaule de la fillette. Ce jeu (du moins c'en était un pour au moins l'un des deux enfants) dura jusqu'à ce que Di Roy n'éjecte la gamine. Grimmjow en fut d'abord interloqué, parce qu'il avait commencé à oublier la présence de son ancien Fraccion, avant que la colère ne l'envahisse de nouveau. Hey! C'était lui qui la tapait! De quoi il se mêlait, celui-là?! Et pu- bwargh! Un coup de pied lui fit ravaler ses récriminations et reprendre une bouchée de sable. Encore une attaque en traître! Il toussa, cracha, avant de se sentir attrapé par le bras et entraîné loin de là à toute allure. Malgré les grains de sable qui s'étaient accrochés à ses paupières, Grimmjow entrouvrit les yeux. C'était Di Roy qui le tenait (raaah, mais son bras, bordel! c'était le seul qui lui restait, il pouvait éviter de le bousiller!) et qui courait comme s'il avait le diable aux trousses. Un coup d'œil en arrière lui permit d'identifier le "diable" en question : les hurluberlus de tout à l'heure et leur ver géant, qui avaient effectivement l'air de les poursuivre.
Minute... Ils s'enfuyaient, là?!

« Qu'est-ce que tu fous ! cria-t-il au Décimosexto, la voix aiguë mais chargée de colère, T'essayes même pas de leur casser la gueule ?! »

Bah oui, des mecs qui vous fonçaient dessus, on les évitait pas : on leur rentrait dedans! Malheureusement, la vitesse de leur course emporta ses protestations ; Di Roy ne les entendit sans doute pas.
À force de se faire bringuebaler dans tous les sens, sans compter les coups qu'il avait reçus tout à l'heure et qui avaient malmené son estomac, Grimmjow sentit la nausée le gagner peu à peu. Il avait l'impression que le paysage qu'il voyait défiler rebondissait autour de lui, chaque nouvelle secousse remuait un peu plus fort le peu qu'il lui restait à régurgiter. L'arrêt brutal qui suivit, quand le ver géant barra la route au Décimosexto, entraîna un haut-le-cœur que l'enfant ne put réprimer ; un liquide chaud envahit son gosier, qu'il évacua aussitôt en deux jets successifs et nauséabonds... dirigés sur Di Roy.

« Beuuuh... »

Malade comme il l'était, il ne prêta pas tout de suite attention aux injonctions proférées par l'un des hollow qui se tenaient sur le ver ; il avait cependant suffisamment retrouvé ses esprits quand le drôle de trio acheva de se disputer pour savoir ce qu'il convenait de faire. Il fit la grimace, moins à cause de sa nausée passagère que du ridicule de la situation. Comme s'il avait besoin de ces types bizarres! Il avait déjà d'autres problèmes aux fesses!
Eh mais... peut-être qu'ils pouvaient lui être utile, en fait. Leur grosse limace avait l'air rapide, en tout cas plus que Di Roy, et si elle l'avait agacé, la mioche perchée dessus restait carrément plus supportable que son ex-Fraccion. C'était peut-être le moment de récupérer un siège vaguement royal (ou en tout cas d'être traité avec considération, même si c'était une considération réduite). Grimmjow ouvrit donc grand ses yeux d'enfant et laissa l'air sec du désert passer dessus ; en cillant, les larmes apparurent facilement.

« Ouais, c'est un enc- Il est très méchant ! se rattrapa-t-il juste avant de ruiner son image d'enfant innocent, Il m'a arraché un bras, bouh bouh bouh ! »

Il n'était pas très doué pour se lamenter, mais les gens en face de lui n'avaient pas l'air trop difficiles. Il ajouta ensuite entre ses dents, à l'intention du Décimosexto :

« Toi, tu vas regretter d'avoir joué au con. »

Spoiler:

Les hurlements rageurs du mioche que Di Roy tenait à bout de bras ne parvenaient pas à ses oreilles, tant le petit -bien que, dans les circonstances actuelles, il soit en l'occurrence le plus grand- arrancar était concentré sur sa course. Les yeux exorbités, gonflés au-dessus de ses larges cernes, le sourire crispé, le Décimosexto suait à grosses gouttes salées, ne pensant plus à rien d'autre qu'à des séquences de balbutiements inintelligibles desquelles sortaient parfois un "Merde!" ou un plus subtil "J'pige que dalle !". Cette excursion, qui s'était de prime abord avancée comme des plus divertissantes pour l'ex-fraccion, tournait au cauchemar : voila qu'il en venait à se faire poursuivre par une limace et des déchets aux faces d'aliens sordides, tandis que Grim.. Oh non ! Comme pour appuyer le râle d'effroi et d'humiliation que poussa Di, son compagnon, ou plutôt l'espèce de boulet qui lui avait servi de chef un jour -le numero sentit avec malaise qu'il risquait fort d'un jour regretter ces pensées-, déglutit grassement, pour offrir à nouveau à son ancien sous-fifre les parfums exquis de ses entrailles. Di grogna et refoula un sanglot : qu'avait-il fait au sort pour qu'il le persécute même dans ses moments les plus glorieux ?! Ne pouvait-il pas le laisser en paix un traître instant de son existence, qu'il ne perde pas la face pour une fois ?!
L'arrancar ralentit et secoua son bras oins de la bile acide de Grimmjow, relâchant sa prise sur le gamin qui tomba sur une dune. A ce stade, Di eut presque envie de le laisser derrière lui, peu importe qu'il devienne grand ou crève comme un rat, et de partir dans l'immensité du désert, pour se perdre une bonne fois pour toutes hors du monde connu. Il n'eut même pas le temps d'amener à terme les embryons de ses misérables projets : le ver des sables lui barrait la route, monté par la bande d'hurluberlus grotesque. Di Roy grimaça dans un ricanement de circonstances qui trahissait son peu d'assurance. Ces types, en définitive, n'avaient pas l'air si dangereux, tout semblait s'arranger ! Ce fut du moins ce dont le décimosexto essayait de se convaincre à l'instant, la main crispée sur le manche de son zanpakuto, l'air gauche.
Même supérieur à ces minables, il passait encore pour le loser, la honte ! Il se rassura un peu en regardant son ancien chef se ridiculiser et... Hein ?! Attends, ce morveux chialait, et l'accusait de lui avoir tranché le bras ?! Lui qui avait toujours pensé qu'il suffisait amplement à Grimmjow de se servir de son ex-fraccion comme d'un punching-ball, de le traiter comme une vermine insignifiante et de ne l'inclure dans ses plans qu'après des heures de piaillements de la part de l'arrancar au crâne de ravioli, il le faisait maintenant passer pour un tortionnaire et bourreau d'enfants !
Arrogant comme d'habitude, l'arrancar jeta un œil condescendant à l'espèce d'asperge violette qui se dandinait devant lui. C'est alors qu'il eut un éclair de lucidité, chose étonnante dontil fut lui-même surpris... Ces imbéciles heureux ne feraient peut-être pas, en fin de compte, de mauvais baby-sitters, s'ils pouvaient faire disparaitre Grimmjow dans le désert ! Le problème étant de trouver une explication convenable à fournir aux espadas qui bastonnaient des hollows dans la grotte aux cristaux, et d'être certain que ces trois créatures seraient assez..."sensées" que pour ne pas obéir aux ordres de l'incontinent garçonnet aux cheveux bleus. Bon, en fait, c'était nul, comme idée.
...
Mais, faute de grives, on mange des merles, non ? L'ex-fraccion se gratta la tête ; il n'avait rien de mieux à proposer, et de toute façon, à ce stade et selon toute probabilité, il était dans la merde, et pas qu'un peu (l'état de son vêtement laissait penser qu'il ne fallait pas prendre l'entièreté de l'expression sous son sens figuré, d'ailleurs).

"-Et à qui est-ce que tu crois parler, abruti ?"dit-il, dédaigneux. Dégainant maladroitement son zanpakuto, il lança son fourreau derrière lui et hurla d'une voix enrouée : " J'sais pas qui vous êtes, mais vous avez pas eu d'chance de tomber sur moi, j'vais vous tailler en pièces, bande de ratés !"

Bon, l'effet d'intimidation allait fonctionner, c'était sûr ! Cependant, au moment où il se trouvait là, dans cette obscurité éternelle qui éclairait le Hueco Mundo et son désert, Di n'avait absolument aucune idée de ce qu'il comptait faire ensuite. Comprenez, il n'avait jamais eu à penser par lui-même, et en était du reste incapable, mû uniquement par son instinct sommairement éclairé de conscience et d' "intelligence", et ce genre de situation le désorientait assez. Nah, tant pis, il aurait tout le temps de réfléchir à un moyen de prendre la fuite une fois qu'il aurait réduit ces vermisseaux à l'état de grains de sable...espérait-il. Un bruyant sonido vit le Décimosexto apparaitre au-dessus du crâne osseux de la limace hollow, qu'il frappa du tranchant de ses longs doigts fins, suffisamment fort pour l'envoyer se nourrir de la poussière grise d'une dune. Aha ! Sans leur monstre, ils feraient moins les malins, cette fois ! Niéhéhé ! Retombant sur ses pieds, Di Roy se retourna pour faire face à la petite compagnie rassemblée. Il ne s'était pas débarrassé de ses doutes et son exaspération contre le destin, mais pour l'heure, il s'en fichait pas mal : il dominait.

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