Affrontement pour rire

Luppi était de bonne, non, d'excellente humeur. Ce n'était plus seulement du à l'actuelle situation de Grimmjow, même si savoir son prédécesseur plus diminué que jamais restait assez jouissif ; non, messire Ichimaru se rendait dans le monde des vivants et le laissait l'y accompagner! En soi, aller jeter un coup d'oeil à ce que faisaient leurs ennemis pendant qu'ils complotaient dans leur dos n'avait rien de très passionnant, même s'il y avait quelque moyen de se distraire avec eux, mais le petit Sexta avait ses propres raisons de vouloir se rendre là-bas ; il faisait d'une pierre deux coups en suivant le shinigami : régler sa petite affaire et satisfaire son ego (ce n'était pas tout le monde qui frayait avec leurs chefs, loin de là!).

Les deux hommes empruntèrent un garganta pour se rendre dans le monde réel. Au bout d'un certain temps de marche sur des plaques d'énergie spirituelle visibles à l'oeil nu, l'énorme étendue noire déboucha sur un ciel bleu, parcouru d'à peine quelques nuages minces comme des rubans. Apparemment, il faisait beau au-dessus de la ville de Karakura. Luppi mit une main, ou plutôt une manche en visière ; le vent qui soufflait en altitude l'éloigna de son visage, le laissant observer le panorama sous ses pieds. C'était gris et sale, parsemé de touches de verdure ci et là, et ça sentait le shinigami. L'arrancar laissa retomber son bras le long de son corps et lança un regard en coin à Ichimaru. Ce dernier arborait son expression habituelle, les yeux presque complètement clos et un sourire en lame de couteau. Que pouvait-il bien avoir en tête à cet instant précis? Luppi savait qu'il était là sur ordre du seigneur Aizen, mais on ne lui avait fourni aucun détail ; c'était vexant pour lui de ne pas le mettre dans la confidence, mais il avait préféré éviter de protester de façon trop insistante devant le shinigami : il avait fait une remarque, l'air de rien, sur les bienfaits de partager ses petits secrets, mais messire Ichimaru avait répliqué aussitôt, vif dans sa réponse comme un serpent se jetant sur sa proie, et Luppi avait choisi de se taire avant de récolter davantage de venin.

Après avoir échangé quelques mots, le shinigami partit de son côté, trop rapide pour que son compagnon le suive. Le petit arrancar reporta son attention sur la ville. C'était le moment d'ouvrir bien grand ses pesquisas et de repérer ce qu'il était venu chercher.
Il l'avait dit à Grimmjow : quelqu'un devait s'occuper celui qui lui avait fait sa jolie cicatrice, quelqu'un qui ferait le travail proprement, et pas à moitié! Un sourire amusé étira ses lèvres. S'il pouvait toucher à la propriété de Grimmjow et la lui rapporter en lambeaux, nul doute que la réaction de son cher prédécesseur vaudrait bien tous les tourments qu'il lui aurait infligé s'il était resté à Las Noches (d'autant plus que s'il était toujours dans le même état, rien ne l'empêcherait d'en rajouter une couche, si on peut dire).

« Bien bien, alors où se cache-t-il ? » dit-il en fermant les yeux afin de renforcer sa concentration.

C'était que ce type n'était pas facile à dénicher! Luppi n'avait qu'une vague idée de l'énergie spirituelle qu'il devait chercher : il savait juste que c'était la plus puissante des environs, et que le type en question n'était pas spécialement doué pour la dissimuler (d'après ce qu'on lui avait rapporté, en tout cas). Mais voilà, il en localisait, des reiatsu, seulement aucun ne semblait correspondre! L'agacement le prit, il soupira bruyamment et fronça les sourcils en rouvrant les yeux. Il n'avait pas envie d'être venu ici pour rien! Messire Ichimaru était parti de son côté, il n'allait quand même pas attendre son retour parce qu'il n'arrivait pas à trouver ce fichu gamin! Il les retenait, les autres, avec leurs renseignements bidons!
Luppi était moins patient qu'il en avait l'air. Si les choses n'allaient pas dans le sens qu'il voulait, il se sentait rapidement frustré, et ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne passe à autre chose. S'acharner inutilement, c'était pas son truc. Tant pis! Puisque sa cible restait introuvable, il se contenterait du premier shinigami venu! Enfin d'un pas trop nul, quand même, il avait une réputation d'Espada à tenir.
Repérer un simple shinigami était déjà beaucoup plus facile. Ils ne laissaient pas déborder leur énergie spirituelle, mais ils ne cherchaient pas non plus à la cacher totalement, pas comme les deux venus du Hueco Mundo qui n'avaient pas envie d'être repérés.

L'arrancar amorça sa descente vers le sol. Il y avait un shinigami non loin de l'endroit où il se trouvait et effectivement, moins de cinq minutes plus tard, Luppi se trouvait en face à face avec lui. Enfin elle : il s'agissait d'une femme, plutôt belle, dont la poitrine jaillissait littéralement de l'uniforme noir qu'elle portait. Elle était très loin d'être désagréable à regarder, et le petit Sexta se demanda si elle était aussi appréciable au toucher. C'était le genre de chose qu'on ne pouvait savoir qu'en essayant, pas vrai?

« Hello~o ma grande ! la salua-t-il avec enthousiasme, une main sur la hanche et l'autre qui agitait sa trop longue manche, Ça te dirait qu'on s'amuse un peu, rien que tous les deux ? »

Il lui sourit, l'air pas belliqueux pour deux sous, sans faire mine de toucher au zanpakutô dans son fourreau.

Décidément, la vie était cruelle. La vie ? En fait non, c’était surtout son capitaine ! Ce rabat-joie, qui, à toute heure, n’en finissait pas de lui pourrir la vie !
Pourtant, la journée avait bien commencé… Déjà il faisait beau, ce qui mettait toujours de bonne humeur la vice-capitaine, mais en plus, elle avait élaboré un super programme ! Shopping, aller boire un coup, cinéma, aller boire un coup… Cependant, elle l’avait trop vite imaginée, cette super journée. Voilà qu’un hollow avait été annoncée alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’appartement. D’un commun accord, les membres de la faction sur Terre avaient décidé que si une de ces créatures apparaissait sur les scanners, c’était au plus proche de s’en charger, ce qui paraissait tout à fait logique. Et comme de par hasard, le hollow qui venait d’apparaître se tenait non loin de la position des deux officiers de la 10ème division.
Matsumoto, cherchant absolument à se débarrasser de cette corvée, voulut la refiler à son capitaine en s’esquivant rapidement en lançant un « j’ai rien entendu », haut et fort, pour lui faire comprendre qu’elle ne s’en chargerait pas. Le capitaine fut cependant plus rapide qu’elle et, à croire qu’il lisait dans ses pensées, la prévint qu’il ne pouvait pas quitter la pièce pour la simple et bonne raison qu’il attendait une communication importante du capitaine Yamamoto. Il rajouta un « idiote » et un « tu t’en charges »… Pour le coup, il n’était plus possible d’y échapper.
Bougonnant à mort, Rangiku quitta son gigaï, marmonna un « c’pas juste… », jeta un œil à son portable-détecteur-de-hollow et s’élança d’un shunpô.

Dans sa tête, c’était clair. Elle arrivait, le tuait, et repartait. Pas plus difficile que ça et d’ailleurs, c’est exactement ce qui se produisit. Le hollow en question était assez bête, se croyait particulièrement fort bien qu’il fut suprêmement faible. A peine Matsumoto avait-elle dégainé son zanpakutô que les particules spirituelles du monstre s’échappèrent dans les airs, et celui-ci disparut sans un bruit.
Tout ça pour ça ! Poussant un soupir, la shinigami se dit cependant que c’était préférable. Elle ne souhaitait absolument pas gâcher sa journée pour une chose aussi ennuyeuse.
Elle allait prendre le chemin du retour puis pensa à une chose… Si elle rentrait maintenant, elle était persuadée que son capitaine lui trouverait autre chose à faire ! Mince ! Mais sans son gigaï, elle ne pouvait pas faire grand-chose… Sur le coup, il n’y avait pas trente-six solutions : retourner chez Inoue, être la plus discrète possible et ressortir aussi rapidement qu’elle était venue. Et si Hitsugaya la surprenait, le plan était de ne pas lui laisser placer un mot, parler à toute vitesse de façon à ce qu’il ne comprenne pas la moitié de ses phrases et partir en courant.
Oui, ce plan était tout simplement génial !

Elle commença donc à faire chemin inverse, sans se douter une seconde qu’à cet instant, une vieille connaissance et son chien de garde venaient d’entrer dans l’espace aérien de Karakura…

Ce fut au détour d’une rue qu’elle comprit que sa journée ne serait pas aussi sympathique qu’elle l’aurait souhaité. Devant elle, un homme (?) dont l’allure ne laissait présager rien de bon. Des vêtements blancs, le haut d’une mâchoire dans les cheveux… Rangiku s’arrêta d’ailleurs un instant sur sa coupe. Mince, qui lui avait fait quelque chose d’aussi immonde ? Son coiffeur ne devait vraiment pas l’aimer !
L’heure n’était cependant pas à la rigolade. Pourtant, l’individu semblait prendre beaucoup de plaisir à cette rencontre… Et les paroles qu’il prononça ne furent guère rassurantes, bien que dites de façon enjoué.
Prudente, Rangiku porta une main à la garde de son zanpakutô, sans le dégainer.

« Je suis Rangiku Matsumoto, vice-capitaine de la 10ème division… » Répondit froidement la gradé.

Se voir appeler « ma grande » par un arrancar n’était pas vraiment au goût de la shinigami, qui avait opté pour une rapide présentation.

Raah décidément, Rangiku n’aimait pas cette situation. Parce qu’il cachait son reiatsu, il était impossible de jauger sa puissance. Et s’il était accompagné, surement que ses amis avaient également bloqué leurs énergies spirituelles… Autrement dit, il était en fait impossible de savoir s’il était seul ou non, ce qui ne plaisait pas d’avantage à Matsumoto.
Un instant, elle pensa à contacter son capitaine via son communicateur… Pas faisable. L’arrancar lui sauterait dessus avant même qu’elle ait pu faire le moindre geste… Et perdre son moyen de communication au début d’un combat n’était pas une chose envisageable.
Dans ces circonstances, elle préféra garder ses distances, se contentant de fixer son adversaire…

Pendant que la femme se présentait, Luppi la détaillait de haut en bas. Elle était vraiment bien foutue, et sa viande avait l'air particulièrement tendre ; la comparer mentalement à un paquet de nourriture accentua légèrement le sourire du petit arrancar, lui faisant plisser les yeux de manière pas très innocente. Elle devait l'aimer, son corps, pour l'exposer de cette façon aux yeux du premier venu, mais le ton de sa voix ne laissait pas entendre que le reste serait accessible aussi facilement. Tant mieux : c'était plus amusant de se servir sans tenir compte de la volonté des gens. Un coup d'oeil au brassard que la shinigami portait attaché à sa ceinture confirma ce qu'elle disait : il s'agissait bien d'une vice-capitaine, peu importait la division dont elle venait. C'était pas mal comme rang, il n'y avait pas de quoi faire la tête! Enfin si elle avait eu l'air complètement à l'aise, ça aurait voulu dire que Luppi n'avait pas fait son petit effet, ça aurait été décevant. Non, en fait sa réaction était parfaitement appropriée, mais c'était dommage quand même : les présentations, c'était encore le seul moment où elle avait une chance de se la jouer avec assurance, parce qu'après... Bah, s'ils devaient se battre -et le petit Sexta n'était pas allé à sa rencontre dans l'unique but de bavarder- c'était évident qu'elle n'aurait pas l'avantage, à aucun moment! Enfin, dépendant de la façon dont ça se passerait, il pourrait peut-être lui faire croire qu'elle réussirait à le feinter, une ou deux fois, pas plus, sinon après elle ne mordrait plus à l'hameçon ; et puis il dévierait son attaque au dernier instant, et alors elle verrait qu'à aucun moment il n'avait été dépassé!

« Vice-capitaine, rien que ça ? répéta Luppi en feignant d'être impressionné, Quelle honneur ! Mais ça en jette quand même moins que mon rang. Tu as vu~? »

Joignant le geste à la parole, l'arrancar passa deux doigts entre le tissu de sa tunique et sa peau, et la tira vers le bas jusqu'à ce que le tatouage de sa hanche apparût, se détachant nettement sur sa peau pâle.

« Je suis le Sexta Espada, Luppi. »

Avec ça, même s'il ne libérait pas beaucoup d'énergie spirituelle pendant qu'il lui parlait, elle savait désormais qu'elle n'avait pas affaire à n'importe qui, mais au sixième type le plus puissant du classement de Las Noches! Il préférait se présenter comme ça, sous l'apparence d'une conversation aimable : ça surprenait, contrairement à beaucoup qui rentraient dans le tas directement et clamaient leur numéro haut et fort pendant qu'ils cognaient leur adversaire ; ça manquait cruellement de style. Luppi n'était pas un grand adepte de la mise en scène, mais quand il s'agissait de se mettre en valeur, il voulait que ça soit bien fait.
Ses doigts lâchèrent le tissu, son tatouage disparut. Il dévisageait la shinigami qui avait posé la main sur la poignée de son zanpakutô, apparemment sur ses gardes et prête à le tirer hors de son fourreau. En tant que vice-capitaine, ses compétences au combat à l'épée ne devaient pas être mauvaises... mais elles ne lui seraient d'aucun secours dans le cas présent. Le petit Sexta se battait rarement avec son kôdachi : contre un shinigami, son hierro devrait lui suffire à repousser les coups, et si son adversaire du moment passait à la vitesse supérieure, ses tentacules suivraient le mouvement. Elle n'était même pas capitaine, il n'y avait aucun moyen pour elle d'avoir le moindre avantage contre lui.
Luppi n'avait pas envie d'être le premier à attaquer : leur rencontre se terminerait beaucoup trop rapidement! Le mieux était de pousser la provocation, en se rapprochant d'un sonido par exemple, un peu comme il le fit maintenant. Un instant il se tenait à quelques mètres d'elle, l'instant d'après le voilà qui sortait de son champ de vision pour se retrouver dans son dos. Perché sur une plaque d'énergie spirituelle, il glissa sa tête par-dessus l'épaule de la shinigami ; son sourire s'était fait joueur quand il lui sussurra à l'oreille :

« Eh, détends-toi ma grande. T'es plus aussi sexy quand tu fais cette tête. »

Il s'écarta prestement d'elle en gloussant. Il était sûr d'être plus rapide qu'elle, mais il n'avait pas envie qu'on l'obligeât à reculer avec un argument... coupant.

La manière dont l’arrancar la dévisageait ne plaisait absolument pas à Rangiku, qui sentit un frisson la parcourir tandis que le sourire de l’homme face à elle s’accentuait. Bordel, elle le allait lui faire, avaler son sourire, il allait voir ! C’était quoi c’te façon de la regarder ?!
Il fit ensuite mine d’être impressionner par le grade de la vice-capitaine, qui perçut l’ironie de ces paroles. C’était quoi ce foutage de gueule en direct ? Il comptait faire la discussion longtemps ? D’habitude, les méchants commençaient très vite à taper sur les gentils (description très imagée de la réalité mais pas moins incorrecte). La dernière fois que Matsumoto avait eu affaire à un arrancar, il n’avait pas cherché à faire la causette. Un « sônidô » et pouf, le voilà à vouloir essayer de lui exploser la figure. Mais en fait, Rangiku préférait franchement la manière « on se parle pas et on se fight » plutôt que d’avoir à écouter un bavard.

C’est alors que son adversaire commença se dessaper… Enfin, juste assez pour révéler le tatouage qu’il portait en dessous de son vêtement. A la vue du chiffre, Rangiku écarquilla les yeux. Le sixième !

De ce qu’elle savait, ça ne voulait dire qu’une chose… Il était beaucoup plus puissant qu’elle.

*Il fait parti… de l’Espada !*

L’espada… Le groupe de tête regroupant les dix arrancars les plus puissants. Les numéros qui venaient ensuite ne désignaient que l’ordre d’apparition, et ne correspondait nullement à leurs forces.
Sixième. Ce mot fit écho dans l’esprit de Rangiku. Déjà qu’un simple arrancar, elle n’avait pu le battre qu’avec la libération illimitée. Autant dire qu’elle n’avait aucune chance pour ce type, surtout que les gars de la douzième division n’avaient pas encore dû détecter le signal de l’envahisseur... Elle était pour l’instant condamnée à ne se battre qu’avec seulement 20% de sa véritable force…

Soudain… Un grondement la fit sortir de sa torpeur. Il venait d’utiliser le déplacement propre aux arrancars : le sonido. Cependant, la shinigami n’eut même pas le temps de chercher du regard le dénommé Luppi que la voix de celui-ci résonna aux oreilles de Rangiku, bien qu’il ait à peine murmuré.

*Que…*

Cette proximité troubla la vice-capitaine qui ne perdit pas une seconde pour dégainer son zanpakutô afin de couper la langue une bonne fois pour toute à ce maudit espada.
Mais elle ne trancha que le vide… Son adversaire s’était décalé en pouffant, apparemment fier de la réaction qu’il avait provoqué. D’un shunpô, Matsumoto s’éloigna de ce type ô combien détestable. Elle sentait son cœur battre anormalement fort dans sa poitrine… Merde, c’est qu’il lui avait fait peur ! Une nouvelle fois, Rangiku posa ses yeux bleus sur Luppi, qui continuait de sourire.

Il s’amusait. Et elle n’était que l’instrument de son jeu. Si elle voulait cesser ce petit manège, il n’y avait qu’une solution… Mais celle-ci pouvait se révéler être fatale pour la gradé de la dixième division. Les circonstances étaient telles que Rangiku n’avait pas énormément de possibilité. Soit elle supportait encore cette dérangeante situation, soit elle y allait franco, quitte à y laisser des plumes. Pour elle, la première possibilité n’était pas envisageable… Et puis, nul doute qu’au final, la conclusion serait la même.

Elle s’élança d’un shunpô pour réapparaitre à gauche de l’arrancar, le bras armé, prête à frapper afin de trancher ce qui se trouverait sur son passage. Mais au dernier moment, alors que son bras allait terminer sa course, elle utilisa une nouvelle fois le déplacement instantané pour se déporter à l’opposé de sa position…

« Tu es drôlement nerveuse ! Je t'ai fait peur, peut-être ? »

Et la voilà qui tirait son zanpakutô de son fourreau! Raté ma jolie, il allait falloir être beaucoup plus rapide que ça pour faire mouche~! Luppi devait bien admettre qu'elle était dotée de bons réflexes : elle ne lui avait pas laissé le temps de pousser plus loin son petit jeu. Un coup de langue sur le lobe de son oreille aurait pourtant été idéal pour achever la provocation! Enfin tant pis, ça ne changeait pas tellement le résultat. Elle le menaçait de son épée, mais il aurait aimé la voir un peu plus furax que ça. Il faudrait qu'il s'en occupe pendant qu'ils s'affronteraient.
Et en parlant de s'affronter, maintenant elle se jetait sur lui! Le visage de Luppi prit une expression ennuyée quand elle apparut brusquement à sa gauche. Il avait beau apprécier le claquement de fouet propre à son sonido, ça avait l'air cool aussi de se déplacer tout aussi vite sans faire de bruit! Comment appelaient-ils cette technique, déjà? C'était encore un terme japonais qu'il n'avait pas retenu. En tout cas, Rangiku avait l'air d'aimer s'en servir. Elle disparut une nouvelle fois, juste au moment où le petit arrancar pensait qu'elle allait frapper. Oh, pas mal! Elle était vraiment rapide!

Mais toujours moins que lui.

Luppi n'eut qu'à lever son bras droit pour accueillir le coup qu'elle lui destinait. Le zanpakutô le heurta sans qu'il ressentît la moindre douleur, comme si la lame n'avait fait que se poser sur lui sans l'intention de le trancher. Le tissu de sa manche eut moins de chance : son hierro ne s'étendait malheureusement pas à ses vêtements. Bah, tant pis, c'était juste une déchirure... il n'allait pas en faire une maladie. À la place, le Sexta eut un sourire profondément satisfait. Les paupières à demi baissées, il regarda Rangiku droit dans les yeux.

« Quoi, c'est tout ? Tu n'as pas plus de force ? C'est très décevant, ça, Ran ! »

Il la repoussa alors loin de lui, sans cracher trop de reiatsu, mais suffisamment pour l'envoyer valdinguer à quelques mètres de là. Il resta un instant sur place, hésitant entre attendre qu'elle revienne à la charge et se ruer sur elle. Il choisit la seconde option. Son sonido le projeta sur la shinigami alors que celle-ci venait à peine de finir sa course. L'expression de son visage n'avait pas changé quand il se retrouva à seulement quelques centimètres d'elle. Il n'attendit pas pour balancer son pied dans son ventre. La pointe de sa botte s'enfonça au niveau de son estomac, accompagnée d'un bruit mou répugnant. Luppi laissa échapper un nouveau gloussement de plaisir alors que ses yeux se mettaient à pétiller. Il aimait se battre autant qu'un autre, pour démontrer sa force et écraser son adversaire, mais il était aussi un amoureux des plaisirs simples, comme l'acharnement gratuit sur quelqu'un de plus faible que lui, même s'il n'y avait personne d'autre pour regarder.

Pas une égratignure, ni même un peu de sang. Non, le zanpakutô n’avait fait que déchirer le tissu, sans causer le moindre dommage au petit espada. Affichant un air interloqué, Rangiku resta un instant à contempler son sabre, stoppé net dans sa course par un simple bras, et jeta un regard froid à ce Luppi qui souriait de façon sarcastique et tout à fait agaçante. En plus, il se permettait de l’appeler « Ran »… Quelle familiarité ! Bordel, ça l’énervait carrément ça ! Au même moment, l’arrancar fit jaillir suffisamment d’énergie énergie spirituelle pour la repousser quelques mètres plus loin. Sans difficulté, la shinigami parvint à se stabiliser après un long dérapage… Mais à peine eut-elle le temps de réajuster sa vision sur l’arrancar que celui-ci disparut. La vice-capitaine reconnut expressément le son résultant de la vibration de l’air que provoquait le sonido. Toute son attention ne suffit cependant pas pour réussir à suivre le mouvement de Luppi, qui se retrouva juste en face d’elle…Et lui envoya par la même occasion un magistral coup de pied qui envoya Rangiku s’écraser contre un mur délabré, dont la façade en plâtre s’écroula sur elle, soulevant ainsi un nuage opaque blanchâtre, dissimulant la gradé du Goteï 13, toujours au sol. Matsumoto prit appui sur ses avant-bras pour finalement arriver à se redresser, malgré la douleur qui lui tiraillait l’abdomen. Merde, même respirer lui faisait mal… Adieu corps parfait, bonjour contusions super moches ! Finalement, elle parvint à s’accommoder de ses blessures au fur et à mesure qu’elle retrouvait une respiration à peu près normale… C’est alors qu’une sonnerie lui parvint. Enfin ! Portant son émetteur à l’oreille, elle répondit à l’appel de la douzième division, lui affirmant alors que l’espada avait été détecté.
La limite serait levée.
Elle pourrait ainsi combattre à pleine puissance. Après cette annonce, il ne fallut que quelques secondes pour que le tatouage qu’elle portait au niveau de la poitrine ne s’efface complètement…

« Libération illimitée ! »

Le flot d’énergie spirituelle qui se dégagea de la vice-capitaine en cet instant balaya la poussière de plâtre restée en suspension, dévoilant alors la shinigami aux yeux de Luppi. Rangiku n’hésita pas. S’il fallait bien profiter d’un moment, c’était celui-là. Profiter de l’effet de surprise et jeter toutes ses forces dans la prochaine attaque… Ce sale morveux n’avait qu’à bien se tenir ! Brandissant son zanpakutô juste devant elle, Matsumoto ne fit cependant aucun autre geste pour aller à la rencontre de l’arrancar afin de lui exploser sa face.

« Unare Haineko ! »

A l’énoncé de ces mots, la lame du sabre se détériora en corpuscules, formant alors un nuage grisâtre que la shinigami projeta sur l’espada. Anticipant alors une possible retraite de l’arrancar à la vue de cette masse nuageuse, Rangiku scinda le nuage en trois avant que celui-ci n’atteigne sa cible, de sorte que toutes retraites lui soient impossible… Désormais, Haineko attaquait de trois côtés différents…

Spoiler:

Rangiku décolla, emportée par le coup de pied du petit arrancar, et finit dans un mur qu'elle défonça littéralement, disparaissant sous les morceaux de plâtre et la poussière blanche soulevée par l'impact. Luppi reposa son pied sur le sol et appuya sa main sur sa hanche gauche. Il s'était bien évidemment attendu à avoir l'avantage sur la shinigami, mais il avait tout de même espéré que celle-ci aurait un peu plus de répondant : là, elle avait à peu près autant d'intérêt qu'un ballon : c'était amusant de taper dedans au début, mais on s'en lassait vite. Alalalah, il avait fait une mauvaise pioche! Un vice-capitaine, ce n'était pas du tout ce qu'il lui fallait, ce n'était pas assez résistant pour qu'il en tire la moindre fierté! Il allait falloir qu'il se remette à chercher une autre source de distraction. Tiens, plutôt que de s'embêter à fouiller la ville, il allait plutôt demander à cette fille où il pourrait trouver un type potable (dans tous les sens du terme : qu'il ne s'écroule pas au premier coup, c'était bien, mais s'il avait la gueule de travers il n'en voulait pas). Elle était vice-capitaine, elle devait savoir ces choses-là, non?

Le petit Sexta venait à peine de faire un pas dans sa direction qu'une sonnerie retentissait près d'elle. Il haussa un sourcil en voyant Rangiku se mettre quelque chose dans l'oreille. Qu'est-ce qu'elle racontait? Libération illimitée, c'était quoi ça? Il eut aussitôt sa réponse quand, après que quelque chose ait soudain briller sur l'un des seins de la shinigami (comme si on n'en voyait déjà pas assez sans qu'elle ait besoin de tirer sur ton uniforme!), l'énergie spirituelle de cette dernière augmenta brusquement, balayant le plâtre qui flottait encore autour d'elle. Elle regardait en direction de Luppi, une expression déterminée sur le visage.

« Quel air sérieux ! » se moqua-t-il en agitant sa manche sur le côté et en se penchant légèrement en avant, comme pour lui signifier que son espèce de power-up n'était que de la bagatelle.

Il n'eut pas le temps d'en dire davantage. Alors que la vice-capitaine brandissait son sabre devant elle, sa lame se désagrégea ; en un clin d'oeil, le métal s'était transformé en un nuage de cendres grises, qui tourbillonnèrent à toute vitesse vers l'arrancar. Celui-ci regarda venir l'attaque. Peuh! Elle espérait vraiment l'avoir avec un truc pareil? Ça avait l'air facile à esquiver, comme technique! Il recula un peu et fléchit les genoux, avant de bondir sur le côté. Malheureusement pour lui, la shinigami semblait avoir prévu ce déplacement... Les cendres se séparèrent à l'instant même où il amorçait sa sortie, lui coupant toute échappatoire. Luppi écarquilla les yeux en voyant un mur opaque se dresser devant lui, là où une seconde plutôt la voie était libre. Il le heurta de plein fouet et s'enfonça dans le nuage formé par son adversaire. Là, ce fut autrement plus douloureux que le coup de zanpakutô qu'il avait paré tout à l'heure. Chaque particule de poussière était coupante comme un rasoir minuscule! Le Sexta les sentait passer et repasser sur son hierro, sans qui sa peau aurait sans doute était mise en charpie. Merde! Tout était gris autour de lui, il ne distinguait rien d'autre et il ne lui était pas facile de bouger avec la même aisance que d'habitude! Pour le coup, l'arrancar se fâcha. Non, non, non! Ce n'était pas une misérable petite vice-capitaine, avec si peu de force dans les bras, qui allait se jouer de lui!

De l'extérieur, Luppi était complètement masqué. Il y eut un instant de flottement, au cours duquel les cendres continuèrent de se masser autour de lui ; elles s'éparpillèrent soudain, littéralement soufflée par une vague d'énergie de couleur rouge vif, éblouissante. Le petit Sexta se tenait au même endroit qu'auparavant, mais il n'était plus en aussi bon état : ses vêtements étaient déchirés de partout, et ce qui apparaissait de sa peau était parcourue d'entailles plus ou moins profondes. Son hierro l'avait plutôt bien protégé : un épiderme ordinaire n'aurait pas résisté aux assauts précédents et il ne s'en serait pas tiré à si bon compte, sans aucune blessure grave ; mais pour Luppi, c'était une humiliation. C'était lui le plus fort, bon dieu! Il était le Sexta Espada! Personne ne pouvait le mettre dans cet état! Égratignures ou pas, il ne voulait pas le savoir : il était celui qui avait détrôné Grimmjow Jaegerjaquez, alors il n'allait certainement pas laisser cette femelle s'en sortir gentiment. Puisque son reiatsu avait augmenté, il changeait ses plans : il ne partait plus à la recherche d'un autre adversaire. Il se contenterait de celle-ci, et il lui ferait payer chacune des coupures qui zébraient sa peau!
L'expression mauvaise qu'il avait arboré depuis qu'il avait repoussé les cendres disparut, mais ses sourcils restèrent froncés. Il sourit, mais la ride formée à la commissure de ses lèvres indiquait que son humeur n'était plus au beau fixe. Il se redressa et, d'une main dont la manche avait été déchiquetée, il remit ses cheveux en place tout en dévisageant Rangiku.

«C'est très désagréable, comme technique, lui concéda-t-il, se forçant à prendre un ton détaché, Mais franchement, ça vaut pas grand-chose. Je m'en suis débarrassé : qu'est-ce que tu peux faire maintenant ? Je vais te le dire... »

Claquement de fouet, disparition. La seconde d'après, ses doigts s'enroulaient autour du cou de la shinigami et il plongeait ses yeux, à demi-fermés, dans les siens.

« Rien du tout. »

Sa main descendit rapidement, jusqu'à se placer à la naissance de ses seins. Sa peau était douce, il ne s'y était pas trompé... Ses doigts se crispèrent brusquement, ongles labourant sa peau, et il la renvoya dans les décombres du mur dont elle venait de s'extraire. Cette fois-ci, au lieu de la laisser souffler après qu'elle ait roulé à terre, le petit arrancar suivit la shinigami à l'intérieur du bâtiment. Il se plaça au-dessus d'elle et appuya aussitôt le talon de sa botte sur son épaule droite, fort, lui interdisant de se relever. Il lui vint à l'esprit qu'il pourrait lui broyer l'épaule. Cette idée lui plut, et il eut tôt fait de la mettre en pratique.
Ooh, le délicieux craquement! Il sonnait agréablement à ses oreilles, mais c'était encore loin d'être suffisant : il avait un peu de sang sur ses vêtements, après tout. De quelle façon pourrait-il bien l'humilier? Pensif, Luppi contempla le corps étendu entre ses pieds, cette poitrine dévoilée plus que la décence ne le permettait, et ce magnifique hématome qui s'étendait doucement... Oh, tiens! La suite était toute trouvée. Le pied du petit arrancar quitta l'épaule meurtrie de Rangiku, remplacée par sa main quand le Sexta écarta les jambes et s'assit à califourchon sur son ventre. Il la regarda, souriant largement. Il sentait les flancs de la jeune femme se soulever au rythme de sa respiration entre ses cuisses, et il savait qu'elle le sentait aussi et oh! elle ne devait pas apprécier du tout ♥

Il se pencha un peu plus sur elle, resserrant ses jambes pour l'empêcher de gigoter.

« Tu t'étais sans doute bien débrouillée contre ces gros nuls de la dernière fois, mais avec moi c'est autre chose, n'est-ce pas~? »

Illustre anonyme Messages : 61 Date d'inscription : 16/03/2010

La mission n'était pas fort difficile, mais il n'en restait pas moins qu'il convenait de l'achever vite fait, non pas que cela puisse être plus amusant ainsi -le contraire l'eut été bien plus- mais bien parce que tout ce qui se tramait ne tournait pas tout à fait rond. Depuis que les trois capitaines, trahissant leur promesse d'allégeance au Sereitei, avaient emménagé dans le grand palais qu'était Las Noches, pas une fois Gin n'avait été sollicité pour une quelconque mission, et son rôle depuis n'avait consisté qu'en une figuration représentative dans l'ombre du capitaine Aizen. Il était vrai que l'homme, dont l'attitude désinvolte n'aurait pas laissé soupçonner une vilenie, n'avait pas montré tout son jeu à celui qui aurait sans doute pu s'enorgueillir d'être son bras droit, si l'idée d'une telle vantardise avait bien pu le frôler. Ichimaru n'avait pas vraiment rechigné à chapeauter cette opération qu'il devrait discrètement mener aux côtés d'un arrancar de son choix, trié sur le volet, qui servirait de diversion (il avait choisi Luppi, avec qui il s'entendait assez bien, il fallait le dire, surtout quand il s'agissait de jouer des tours assez horripilants aux pauvres hères qui se perdaient encore dans le dédale de couloirs du palais), mais ce temps qu'il passait en dehors des frontières de sa direction, il le perdait pour ce qui était de ses propres projets, et laissait le temps à son capitaine de dissimuler une carte qu'il ne pourrait prévoir au moment voulu, ce qu'il craignait.
Cependant, la raison invoquée pour qu'il fût "obligé" -il ne s'en plaignait pas, cela pouvait le divertir un peu- de se déplacer lui-même (son sempiternel sourire s'élargit malgré lui tandis qu'il repensait à une remarque qu'il avait faite concernant son déplacement) était assez convaincante, ou du moins aurait pu l'être, pour une personne qui n'aurait pas passé autant de temps que Gin auprès du maître de Las Noches. Oui, bien sûr, cette mission n'aurait pu être confiée à quelqu'un d'autre, c'était assez "top-secret"...Et du coup, cela avait éveillé la curiosité de Luppi, qui lui avait espéré une explication qui fut malicieusement remplacée par quelques mots évasifs prononcés sur un ton frivolement assassin. A peine la garguanta derrière les deux jeunes hommes s'était-elle refermée qu'Ichimaru avait filé, plantant là son compagnon qui trouverait assurément une occupation dans ce monde plein de surprises qu'était la terre... Connaissant le petit espada, il ne manquerait pas de se faire remarquer et, s'il n'était pas satisfait du paysage gris de la ville, ne se priverait sans doute pas de se payer la tête du premier venu. Un leurre parfait pour tout ce qui pourrait gêner cette mission.

Avec pour idée de régler les choses au plus vite, Gin ne perdit pas un instant à observer ce paysage qui, certes plus agréable que le ciel sombre du Hueco Mundo, n’attisait pas plus sa curiosité que ces humains ignorants qui se promenaient sans prêter attention à l’intense masse spirituelle qui les approchait. Posant un pied léger sur le sol d’une rue déserte de la petite ville de Karakura, le capitaine déchu jeta un regard alentours : personne, quelle surprise, et que c’était pratique ! Il se retourna, sortant de son ample manteau blanc ce petit engin que lui avait donné le capitaine Aizen avant de le laisser s’engager dans la bouche ténébreuse. Eh bien, ça n’avait pas l’air si compliqué que ça, en fin de compte, malgré ces runes étranges et cette forme de bec à gaz tordu. Le shinigami, laissant aller son visage toujours masqué d’un sourire acéré à la caresse du vent, attendit un court instant, pensif. Oh, ce n’était pas que quoi que ce soit de tout ceci ait pu le gêner, mais cette incantation était fichtrement longue, et il fallait dire qu’il n’avait pas à se tromper, bien qu’il eût un nombre d’essais illimités… Cependant, qu’adviendrait-il si.. Ohoho, ouvrir la porte de l’Enfer, hein ? Quel ambitieux projet, qui méritait bien l’AOC de « top-secret », il fallait l’avouer, les amis. Gin soupira un ricanement railleur en déposant au sol son petit paquet grisâtre qui enveloppa d’un rouleau de parchemin noir de formules savamment étudiées. Fixant le tout de petits piquets d’acier sombre pas plus large que son poignet, il eut un petit rictus amusé. A son tour de jouer, maintenant.

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Eh bien, au final, ce sortilège n’avait pas dû être si compliqué, il l’avait exécuté sans problème, et même étonnamment facilement comparé à ce à quoi il s’était attendu. Que la vie était pleine de surprises ! Certains en auraient sans doute plus que d’autres, se dit-il intérieurement, ce qui renforça son sourire un peu plus. Filant aussi vite qu’il était venu dans les airs, il ne lui fallut pas très longtemps pour retrouver l’empreinte spirituelle de Luppi, qui avait à peine bougé de sa position. Ah, son espiègle compagnon s’était-il trouvé un camarade de jeu ? C’était mignon, il avait presque envie de les rejoindre, un peu de détente bien méritée ne lui aurait pas fait de mal.. Mais mieux valait rester discret pour le moment, la Soul society ayant probablement envoyé une équipe d’assistance qui ne manquerait pas de repérer sa présence s’il se montrait, ce qui lui était fort déconseillé, dans la ligne d’action des plans de son mentor, et surtout des siens. Alalah, en tout cas, il allait bien falloir arracher le petit arrancar à son nouveau jou.. Gin s’immobilisa d’un coup dans les airs, son sourire s’effaça doucement sur son visage. Eh bien, cela faisait longtemps qu’il n’avait senti ce reiatsu. Aah, il en était presque nostalgique. L’ex-capitaine fronça les sourcils. Alors Rangiku était ici, et, coïncidence étrange, c’était bien elle que le sexta malmenait à l’instant, à en juger par les tremblements de sa pression spirituelle. Problématique. La sachant ici, il l’aurai évitée aisément, mais la présence de Luppi rendait très gênante cette situation qui devait les mener tous deux à se revoir à nouveau, première entrevue depuis le jour où trois des capitaines respectés des armées de la Cour avaient dévié de leur droit pour entreprendre la route du Ciel (oh, quel discours pompeux c’eut dû être..cela convenait si bien au capitaine Aizen, cela dit, pensa Gin). Reprenant son chemin un peu plus rapidement, Ichimaru se laissa glisser au loin, jusqu’à atteindre leur point de départ, d’où il pouvait facilement observer la scène en contrebas.

Il ne s’était pas trompé, car la personne qui servait actuellement de siège au petit espada Luppi était bien sa vieille amie, pas moyen de se tromper sur ses cheveux blonds d’or et sa taille fine, qu’écrasait maintenant l’arrancar. Gin se laissa lestement tomber au niveau des deux combattants, atterrissant sans un bruit à quelques mètres d’eux. Secouant d’un revers de la main le peu de poussière que son mouvement avait déplacée, il entama dans un sourire une série de pas jusqu’à revêtir son compagnon de son ombre, son haori frappé par les bourrasques incessantes en cet endroit. Avant même qu’on ne le remarque, il avait pris l’initiative de se trahir, désolé que les choses ait pris une telle tournure, mais ne pouvant décemment pas blâmer le Sexta qui semblait tant s’amuser (qu’ils sont mignons à cet âge-là~).

« -Eh bien, Luppi-kun, il est temps de dire au revoir, nous avons encore un petit bout de chemin à faire avant la nuit ~» annonça-t-il d’un ton léger en tapant légèrement dans ses mains pour couper court à ce fond sonore de glapissements agaçants.

Il ne posa même pas un oeil sur Rangiku. Non, il n'avait pas à le faire, pas tant qu'il ne serait pas arrivé au bout de ses plans, et il devait la laisser ainsi, pour le moment, quoiqu'il arrive. Il ne força pas son sourire malgré la situation, étrangement, cependant, le sentiment qui l'envahissait et ce sourire n'avaient aucun rapport de sincérité. Il posa une doigt sur le crâne rond de son jeune acolyte -dont la petite activité de torutre venait d'être interrompue abruptement- et lui intima d'un signe du pouce qu'il n'y avait plus de raison de s'attarder en ces lieux. Quelle tension ! Ça en devenait presque oppressant, à force, quel manque de fantaisie !

"-Les meilleures choses ont une fin, peut-être reviendrons-nous bientôt, qui sait ?" dit-il d'un air faussement mielleux qu'il ne tentait absolument pas de cacher. Sur ces mots s'ouvrait derrière lui, creusant le Ciel nuageux d'une crevasse noire comme la nuit, une nouvelle garganta, au travers de laquelle il passa nonchalamment la main, ouvrant le chemin à son compère. "Quel dommage que nous ne puissions rester plus longtemps, mais il se fait tard, et je n'ai pas emporté de petite laine.."Le traître laissa doucement tomber son regard vers la jeune femme étendue au sol, son sourire éteint un instant. Il détourna la tête en même temps que les épaules, et s'engouffra calmement dans l'obscurité de l'entre-monde, pas après pas et Luppi à sa suite. Il laissa encore un moment le vent lui fouetter le dos, avant que la porte rudimentaire ne se ferme définitivement sur le monde où il avait laissé son amie.
...
Erch, Plus un instant à perdre, Aizen n'attendrait pas plus longtemps, et il fallait encore se rendre à Las Noches.

"-Allons bon, prêt pour une petite marche, Luppi-kun ? Nous aurons tout le temps de bavarder sur le chemin~"

Spoiler:

Décidément, il était coriace. Même à pleine puissance, le shikaï de la vice-capitaine n’avait pas eu autant d’impact qu’elle l’aurait cru. Rangiku considéra à nouveau son adversaire. Des entailles étaient visibles ci et là sur certaines parties de son corps, sans pour autant être très profondes… Pourtant, lorsque le nuage de cendres avait finalement piégé Luppi, la shinigami avait tranché l’air avec la garde de son sabre, le geste se répercutant alors sur son adversaire, aux endroits même où les particules spirituelles du shikaï s’étaient posées. De cette façon, elle occasionnait des dégâts maximum… Du moins, c’est ce que Matsumoto avait cru. Pour le coup, il fallait l’avouer, elle était dans l’échec total. Les blessures occasionnées ne pouvaient aucunement handicaper l’espada… La preuve en était qu’il était parvenu à se débarrasser de cet environnement grisâtre grâce à un cero d’une puissance remarquable, dont le rayon assez conséquent avait suffit pour balayer d’un trait les cendres du zanpakutô.

Cependant, Luppi avait apparemment du mal à encaisser le fait qu’il ait pu être blessé de cette manière. Surement était-il très orgueilleux… En tout cas, ses traits faciaux avaient radicalement changés et la manière qu’il eut de la dévisager ne plut en rien à Rangiku, qui resta attentive à chacun de ses mouvements.
Tss, la situation était critique et pour le coup, la shinigami se sentait impuissante… Frustrée même, de voir que son shikaï avait aussi peu d’effet. Agacée autant par son manque d’efficacité que par les propos de l’espada, la vice-capitaine fronça un peu plus les sourcils… Pour ensuite écarquiller les yeux de stupeur en sentant un étau puissant lui enserrer la gorge. La vitesse de Luppi était aussi effrayante que ses paroles… Il avait raison et elle en avait conscience : elle ne pouvait rien faire. La shinigami n’avait même pas pu réagir, incapable de suivre les mouvements de l’espada. Durant une seconde, leurs regards se croisèrent à nouveau… Dans celui de Matsumoto, une vive et profonde haine pouvait s’y lire ainsi que… beaucoup de peur. Et elle avait raison de craindre que cette fois-ci, elle ne puisse s’en tirer à si bon compte.

L’instant d’après, il la relâcha. Sa main descendit de quelques centimètres et ce contact fort déplaisant pour la shinigami eut l’effet d’une décharge électrique. Ce fut cependant de courte durée. Avec une violence ïnouie, Rangiku fut à nouveau projetée sur le mur, le traversant de part en part pour s’écraser au sol trois mètres plus loin. Ce coup-ci, elle avait dégusté. Allongée par terre, couverte de poussière, elle eut du mal à reprendre ses esprits. L’impact lui avait coupé le souffle, et il lui fallut pourtant plusieurs secondes pour se rendre compte qu’elle manquait d’air. Et alors même qu’elle tenta d’inspirer une bouffée d’oxygène, une vive douleur se fit sentir au niveau du thorax, révélant par la même occasion que le coup porté par Luppi lui avait certainement bousillé des côtes. Avec difficulté, elle parvint cependant à reprendre sa respiration, calmant un temps soit peu son rythme cardiaque qui s’était fortement accentué. Elle ouvrit les yeux. Luppi se tenait debout, juste au dessus d’elle.
Instinctivement, la vice-capitaine eut la volonté de se relever… Mais fut rapidement stoppée dans son élan par la botte de l’arrancar, qui la plaqua au sol de façon plus que douloureuse. Sentant la pression s’accentuer, elle agrippa avec sa main gauche la cheville de l’espada pour tenter de se libérer. Craquement. Hurlement. Rangiku se tordit de douleur en sentant son épaule se faire broyer sous la force déployée par Luppi. Elle ferma les yeux, n’arrivant pas à supporter la souffrance éprouvée… Et même en restant immobile, celle-ci restait extrêmement violente. Elle les rouvrit quand elle sentit une masse venir contre son ventre, pour découvrir un Luppi qui semblait ravi de l’effet qu’il produisait à cet instant, c’est-à-dire un mélange de colère, de haine, de dégout mais également une certaine appréhension par rapport à la suite des évènements. La shinigami essaya vainement de se défaire de cette emprise… Sans grand succès. Surtout que l’arrancar faisait en sorte de restreindre le peu de liberté de mouvement dont elle disposait.

Luppi se pencha en avant vers elle, ajoutant à la petite mise en scène des paroles qu’il aurait mieux fait de garder pour lui, car la réponse de Rangiku ne se fit pas attendre. Bien que particulièrement gênée par son épaule, elle envoya son poing gauche à la rencontre de son visage. L’instant d’après, elle se demanda lequel des deux avait eu le plus mal… Frapper un arrancar à main nue, ce n’était pas une brillante idée.

Puis, une ombre. Les yeux bleus de la gradé dévièrent pour se poser sur le nouvel arrivant. Son rythme cardiaque augmenta à mesure qu’elle découvrait le visage de l’homme qui, de par sa présence, mettant fin à la désagréable rencontre entre l’espada et la vice-capitaine. Ne parvenant pas à le lâcher du regard, elle sentit son cœur se serrer quand alors elle remarqua que lui n’avait aucune considération pour elle. Difficile pour Rangiku de faire le tri de ses émotions.
L’apparition soudaine de cet ami de longue date la laissait désemparée. Elle avait là l’opportunité d’avoir des réponses à ses questions, d’avoir des explications sur les agissements de l’ex-capitaine de la troisième division. Pourtant, elle ne parvint à formuler aucune parole… Aucun mot. A cet instant, elle se sentit terriblement frustrée et déçue. Que faisait-il ici ? Pourquoi maintenant et dans ces conditions ? Et pourquoi diable n’arrivait-elle pas à formuler une question claire ?

Le goût amer de la trahison lui revint en bouche… Alors que Gin parlait non sans ironie de petite laine, Matsumoto ne pensait qu’à une chose, exprimer sa colère et son incompréhension, lui dire combien ses agissements n’avaient aucun sens pour elle… Et bordel, qu’il ait la décence de la regarder ! Ce qu’il fit un court instant, alors que son éternel sourire s’était brusquement effacé… A ce moment-là, la jeune femme chercha un signe de la part de son « ami ». N’importe quoi qui puisse être un semblant de réponse à ses questions. Rien. Une nouvelle fois, il lui tourna le dos, la laissant seule avec ses incertitudes et un nombre de questions en augmentation constante. Et alors qu’il disparaissait avec son compagnon de route dans les ténèbres d’une garganta, Rangiku parvint finalement à émettre une parole…

« Gin… »

Luppi jubilait. Il la tenait à sa merci! Il pouvait faire d'elle absolument tout ce qu'il voulait : non seulement elle n'était pas en état de se défendre, mais en plus il ne percevait pas le reiatsu de ses petits copains. Personne pour venir l'enquiquiner pendant qu'il s'amusait avec Rangiku, la voie était libre. Le sourire du petit arrancar s'accentua, et ne se réduisit pas d'une miette quand la shinigami le frappa. Ah ha! La pauvre petite, avec les blessures qu'elle venait de récolter, elle n'avait plus de force du tout! Le coup lui fit légèrement tourner la tête, mais pas mal du tout : son hierro avait absorbé l'impact, laissant sa proie se casser les doigts contre sa joue. Il lui glissa un regard en coin, avant de se repositionner au-dessus d'elle, en profitant pour resserrer la prise de ses cuisses. C'est qu'elle le mordrait! L'idée l'amusa, mais il ne tenta pas de l'appliquer lui-même. Ça lui plaisait bien un peu... mais pas avec elle. S'il devait marquer sa propriété d'un coup de dents, ce serait sur quelqu'un d'autre.
Néanmoins, avec un corps comme le sien, c'était facile de s'occuper. Quel morceau lui arracherait-il en premier? Il pouvait la mutiler, et puis l'abandonner comme ça, dans une position honteuse qui suggérerait peut-être des choses qui ne s'étaient pas passées... Ah, mais dans ce cas, il fallait commencer par lui arracher cet uniforme inutile! Quand on avait autant de chair à montrer, on ne la cachait pas comme ça!

Heureusement pour Rangiku, Luppi n'eut pas le temps de mener son projet à terme. Quelqu'un venait juste d'apparaître entre les décombres du mur, superposant son ombre à celle de l'arrancar qui n'eut pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s'agissait : le nouvel arrivant se révéla tout seul. Une expression contrariée remplaça le sourire du petit Sexta qui, les sourcils froncés, se retourna à moitié pour jeter un coup d'œil au shinigami qui s'adressait à lui. On pouvait clairement lire sur son visage que le moment était mal choisi pour être dérangé, mais bien sûr, tout ceci se perdit complètement sur son interlocuteur, et il suffit que celui-ci posât un doigt sur sa tête pour qu'il abandonnât toute envie de protester. Un frisson remonta le long de sa nuque, et il eut du mal à ne pas montrer que cette soudaine de proximité le mettait mal à l'aise. Ichimaru, s'il le voulait, était tout fait capable de lui défoncer le crâne avant qu'il ait eu le temps de se retourner complètement. Il ne pensait pas qu'il le ferait —mais il n'en était pas assez sûr pour avoir envie de tester. S'il s'entendait avec le shinigami, leur relation restait superficielle, et il n'était à l'abri ni des mauvais tours qu'il pourrait lui jouer, ni d'éventuelles punitions de sa part. Le Sexta n'était pas une tête brûlée : quand la menace était aussi claire, mieux valait courber l'échine.
C'est donc sans mot dire que Luppi quitta son siège, non sans avoir dévisagé Rangiku une dernière fois. Il se lécha les lèvres.

« Tant pis. On finira tout ça une prochaine fois, d'accord Ran ? ♥ » lui dit-il, avant de disparaître à la suite du shinigami.

Leur garganta se referma derrière eux, mettant un terme à leur petite excursion à Karakura. Elle ne s'était pas déroulée exactement comme le petit arrancar l'aurait voulu, mais elle s'était avérée distrayante, c'était déjà ça. Et puis il emportait avec lui un nom et un visage qu'il lui tardait de revoir... Rangiku n'était pas à l'abri d'une seconde visite de sa part.

Se déplaçant aussi vite qu'il le pouvait, Ikkaku sautait de toit en toit, le regard braqué sur la forme lointaine et indistincte de Matsumoto, silhouette perdue dans le vague de la tombée de la nuit (ou peut-être était-ce la goutte de sueur sur le sourcil du troisième siège qui, en tombant, lui embrouillait la vue). Le reiatsu de la vice-capitaine était de son côté inversement proportionnel à l'avancement du chauve : plus il s'approchait, plus il sentait l'énergie spirituelle de sa camarade baisser, probablement sous les coups de cette pression d'arrancar qui battait l'air de plus en plus violemment à mesure qu'il glissait vers cette position, prenant appui sur les particules denses de l'air pour se propulser en shunpo. Tch ! Face à un tel adversaire, même s'il était en pleine forme, n'ayant pas vraiment eu le loisir de combattre face à ce lâche de hollow (pauvre Yumichika, qui devait se le farcir...'fin bon, tant que quelqu'un s'en occupait, hein...) mais les muscles échauffés par sa course effrénée, même lui, Madarame Ikkaku, n'était pas certain de s'en tirer facilement. En plein vol d'un poteau électrique jusqu'à une citerne de château d'eau, le shinigami dégaina son zanpakuto, et joignant d'un geste rapide du poignet la garde de sa lame et son fourreau, il invoqua son shikai, paré à toute éventualité, surtout celle d'une négociation armée.
Après une minute ou deux de course supplémentaires, il arriva enfin sur place, la lance à la main, essoufflé mais plein d'ardeur, motivé par ce qu'il avait senti des potentiels ennemis présents ; alors qu'il posait le pied quelques mètres derrière Matsumoto, qui gisait à genoux, lui tournant le dos, Ikkaku n'eut le temps que de contempler l'œil noir d'une garganta qui se refermait sur une ombre floue et inquiétante. Et merde ! L'ennemi avait pris la fuite ! D'un côté, c'était heureux, car à ce rythme, et vu l'état de la vice-capitaine de la dixième division, il aurait été difficile de faire face normalement à un adversaire de ce calibre, mais d'un autre, l'énervement que sa journée de cache-cache avait procuré au chauve n'avait pu se dissoudre dans sa rage de combattre, et il se trouvait maintenant fort contrarié. Il tourna sa lance une fois sur elle même, avant de la secouer d'un bras dans l'air: le sabre reprit sa forme scellée dans une lumière éphémère, et Ikkaku le rengaina, jetant sur son épaule son fourreau. Il se gratta la tête en jetant un œil à la jeune femme devant lui, puis avança quelque peu vers elle.

"-Eh, Matsumoto, ça va ?!"dit-il, les sourcils froncés en soulevant la vice-capitaine et en plaçant un des bras de la jeune femme au-dessus de son épaule pour l'aider à marcher. "T'es sacrément amochée... C'était qui, ce type ?"

Bizarre, elle avait l'air plus interdite que blessée, et ce n'était pas peu dire, vu les belles plaies qui rayaient son corps de part en part, et qui ajoutaient à l'envie d'Ikkaku de se frotter à un combattant capable d'infliger de telles blessures à une soldate qui certes ne partageait aucun de dogmes propres à la onzième division, ni n'hésitait à utiliser des attaques de lâches pour vaincre mais restait très puissante... Dans tous les cas, il ne pouvait la laisser là. Calant bien entre ses bras le corps ramolli par la fatigue de Matsumoto, Ikkaku entreprit de la redescendre vers la terre ferme, quelques mètres en contrebas. Il la déposa au sol : fallait trouver des secours. Où est-ce qu'ils étaient, Renji, le capitaine Hitsugaya, Yumichika, quand on avait besoin d'eux ? ... Ah, ouais, c'est juste, Yumichika était avec l'autre débile. L'excuse était valable, mais tout de même. Le troisième siège leva les yeux au ciel : des ennemis capables d'affronter sans mal un officier supérieur des armées de la Cour... Même si c'était excitant à première vue pour le soldat belliqueux qu'il était, c'était quand même aussi vachement flippant, en fait.
Bon, maintenant, il fallait ramener la jeune femme dans un lieu sûr... et c'était beaucoup plus simple à penser qu'à faire quand on était doté d'un sens de l'orientation désastreux, d'une perception spirituelle aussi mauvaise et d'une connaissance des lieux pour ainsi dire quasi inexistante. Rajoutez à cela l'incapacité d'Ikkaku à user du kido pour retrouver son chemin, et vous aurez probablement un topo assez correct de la situation.
Bon. Il fallait espérer qu'Ichigo ou un autre shinigami soit dans le coin, sinon ce serait une belle impasse. Ikkaku releva à nouveau Matsumoto et se mit à marcher en claudiquant au rythme de la shinigami blessée qu'il maintenait par l'épaule.

"-Bon, voyons voir, le nord... c'est par là ?"

Spoiler:

Kisuke et Ichigo s'étaient bien amusés, enfin surtout Kisuke, dans le magasin du premier. Ils avaient eu droit à de la musique, de la danse, une zone de jeux interactive et surtout de franches tranches de rigolades. Malheureusement, Urahara n'avait pas eu le temps de lancer le banquet avec boisson, gâteaux et bonbons à volonté pour lui son client et les pestes au cas où ils étaient rentré plus tôt. Ce qui avait empêcher les deux joyeux drilles de s'amuser encore plus était un combat dont la puissance dégagée avait grillé le cerveau de deux, trois médiums en Amérique du Sud ; il ne pouvait alors décemment pas retenir son invité plus longtemps encore, surtout au vu de sa responsabilité de shinigami remplaçant et n'étant pas un mauvais hôte, il se devait de l'accompagner. Après un court voyage entre le magasin et les lieux du drame, en retard et surtout après l'arrivée de la cavalerie, ce qui fît brièvement douté l'ancien capitaine de l'importance de sa présence dans le centre-ville. Puis, il regarda plus attentivement la scène et se rendit compte que..

"Pas de combat pour nous aujourd'hui Kurozaki-san." dit-il en attachant sa canne à sa ceinture comme pour faire comprendre qu'il n'allait sortir son sabre aujourd'hui : le combat avait eu lieu et le besoin ne se faisait plus sentir de croiser le fer ou de faire couler le sang.

… ce n'était vraiment pas beau à voir, quand je dit « ce », je veux parler de Rangiku, Rangiku n'était vraiment pas belle à voir... pas que... enfin... elle n'est pas moche, loin s'en faut mais non... ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas dit – bon elle a prit du poids, non ce n'est pas vrai... surtout dans les hanches – ce que je veux dire c'est qu'elle a prit... qu'elle a été sévèrement amochée. Quand Kisuke arriva accompagné de son acolyte, il était trop tard, le combat avait eu lieu et il n'y avait pas l'air d'avoir de traces évidentes à suivre et son zanpakutô ne guérissait pas les gens, et ses techniques de guérison ne valent pas celle de la quatrième division, mais la piste devait être encore au moins tiède avec un témoin qui n'était pas encore mort et un cavalier du Gotei 13. Il était apparu devant le groupe, droit et fort, prêt à agir au besoin.

"Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui peut mettre une vice-capitaine dans cet état-là ?" demanda-t-il au chauve soutenant la blonde.

Le marchand parlait d'une voix assurée mais au fond de lui, il ressentait une grande apréhension ; peu d'ennemi de la Soul Society sont capable de blesser et ils sont encore moins nombreux ceux qui peuvent prétendre pouvoir battre un vice-capitaine à pleine puissance. Si il avait bon souvenir, dans la liste, il y avait les capitaines traitres et certains arrancars c'est-à-dire de quoi les mettre dans une situation très dangereuse en très peu de temps. Mais avant de « paniquer » et de ramener la Soul Society, il fallait évaluer plus précisément la situation.

L'adolescent sur son dos ne pesait presque rien. Yumichika était passé le récupérer sur le toit de l'immeuble, là où il l'avait déposé quand Ikkaku affrontait encore le hollow squatteur de corps. Mizuiro n'avait pas encore repris ses esprit ; trop de temps s'était écoulé, et dans un sens, cela valait mieux qu'il restât encore un peu dans les vapes, ça évitait au shinigami d'avoir à lui fournir des explications sur ce qui venait de se passer, à savoir : son ami essayant de le tuer, et... au fait, percevait-il les entités spirituelles, ce petit-là? Après tout, leur hôte avait bien vu l'arrancar, l'autre fois...
C'était ennuyeux d'être obligé de transporter un humain en plein jour, mais les déplacements de Yumichika étaient suffisamment rapides pour que, depuis la rue, les passants ne remarquent pas cet adolescent qui semblait sauter de toit en toit à toute vitesse. Le cinquième siège le tenait fermement par les cuisses, tandis que ses bras ballotaient, passés par-dessus ses épaules ; il ne s'était pas soucié de savoir si cette position était confortable pour son épaule cassée ou pas : l'important pour lui était que ce fût pratique, de façon à ne pas laisser tomber son paquet humain.

Les reiatsu repérés tout à l'heure s'étaient affaiblis, aussi bien celui de Rangiku que du supposé arrancar, qu'en fait Yumichika ne captait plus du tout. Ç'avait été rapide ; peut-être trop? Ikkaku pouvait-il l'avoir battu dans un laps de temps aussi court? Il ne voulait pas douter des forces de son ami, mais son dernier affrontement contre un arrancar l'avait poussé dans ses derniers retranchements, alors ce calme était un peu bizarre...
Il eut sa réponse en arrivant sur place : l'arrancar avait effectivement disparu et Ikkaku ne portait pas les traces d'un nouveau combat. Rangiku, en revanche... Le cinquième siège bondit du toit sur lequel il se tenait et atterrit non loin des deux shinigami, faisant coïncider son arrivée avec celle d'un homme qu'il n'avait jamais rencontré. Celui-ci avait les cheveux blonds, une barbe naissante, et portait des vêtements verts et amples, ainsi qu'un bob de la même couleur, rayé de blanc et d'un mauvais goût certain. Il était d'aspect négligé, mais son attitude contrastait avec la première impression qu'il donnait. Il prit la parole, posant la question que Yumichika s'apprêtait à formuler.

« Il n'a pas cherché à se battre contre toi ? » demanda-t-il à Ikkaku en tournant la tête vers lui, surpris que l'arrancar ne soit venu que pour mettre une dérouillée à Rangiku.

Un grognement dans son dos lui rappela l'existence de Mizuiro, qui se réveillait finalement. Il lâcha ses jambes et entreprit de l'allonger sur le sol, mais pas de façon franchement délicate. Les voilà avec deux blessés sur les bras... et vraiment, l'état de cet adolescent n'était pas le plus inquiétant. Même s'ils ne s'entendaient pas, Yumichika reconnaissait la force de Rangiku, et lui aussi trouvait étonnant qu'elle se soit faite battre si rapidement.

Spoiler:

Tout juste délivré des manigances d'Urahara, Ichigo l'avait vu s'enfuyant tel un voleur avec sa canne sous le bras. Pas de doute, il se passait quelque chose de grave pour que le marchand s'empresse à ce point, quelque chose de mauvais. Ichigo se souvint qu'il pouvait sentir les forces de maniére approximative mais toutefois il pouvait les sentir et ferma les yeux en se concentrant. Les différents reaitsu affluèrent vers lui, restes des différentes puissances qui résidaient en ce moment dans la ville. La plupart lui semblèrent familiers, ca devait être Ikkaku ou Renji qui avait décidé de jouer les fiers à bras avec un Hollow un peu trop téméraire. Mais en tant que shinigami remplaçant, c'était à Ichigo de vérifier cela, peut être était-ce une nouvelle invasion de Menos ou même pire encore. Attrapant son badge adoré, le garçon se le pressa sur la poitrine ce qui fit sortir son âme. Se dressant désormais dans la tenue traditionnelle des shinigamis, Ichigo s'envola d'un Shunpo rapide vers le lieu ou convergeait les forces.

Il avait rapidement rattrapé Urahara, celui-ci voulant surement être accompagné, et les deux individus avaient finalement atteint le lieu ou s'était déroulé un violent combat. Les immeubles, les poteaux et les structures témoignaient de coups violents et de déflagrations, l'hypothése de la bagarre un peu trop corsée semblait cohérente même si Renji ou Ikkaku étaient des buses en Kidoh et donc incapables de causer ce genre de cratére dans le sol. Ichigo leva les yeux au ciel et apercu soudain Matsumoto observée par Urahara , accompagné d'Ikkaku et du mec qui le suivait partout..Yumimachin ou un truc comme ça..Apparamment la situation était grave, la vice capitaine semblait vraiment bien amochée et Ichigo se sentit mal pour elle. Perdre un combat était une chose, se faire totalement démolir en était une autre et cela impliquait qu'un adversaire plutôt coriace se baladait peut-être encore dans les parages.

Evidemment , le garçon pensa de suite à Aizen. Peut-être était-ce l'un de ses coups fourrés ou l'un de ses potentiels sbires qu'il avait pu rallier à sa cause mais en aucun cas un simple Hollow n'aurait pu faire ça à un shinigami d'un rang aussi elevé. La main du shinigami se serra sur son sabre, il aimait bien Rangiku et si jamais il retrouvait ce salaud il...Mizuiro se reveilla et Ichigo eut un sursaut de surprise avant de partir se cacher. Se rappelant qu'il ne pouvait pas le voir, le garçon souffla un coup et se décala du poteau derriére lequel il avait projeté de se cacher avant de s'avancer vers le groupe de shinigamis. Apostrophant Ikkaku d'une voix chargée de ressenti, il serra le poing d'un air empreint de rage.

" Eh Ikkaku , qu'est ce qui se passe ici ? Qui a fait ça ?

Autour de lui tournait Yumi..Yumi..Bon le pote d'Ikkaku quoi tandis qu'Urahara inspectait les blessures de Rangiku et que Mizuiro semblait être quelque peu brutalisé. Décidément, la situation était vraiment particuliére aujourdhui...

Durant de longues minutes, elle resta immobile, allongée au sol, se remémorant la scène qu’il y avait eu juste un peu plus tôt. Gin. Ichimaru Gin, l’ex-capitaine de la troisième division en personne s’était déplacé à Karakura. Trop mal en point pour penser correctement, Rangiku n’essayait aucunement d’en arriver à telle ou telle conclusion, se contentant de se repasser l’image de l’homme s’engouffrant dans le garganta. C’était comme un mauvais film qui ne cessait de passer en boucle, et elle, était obligée de regarder sans rien pouvoir faire de plus.
Sans trop savoir pourquoi, elle tenta soudain de se lever. Sans doute qu’elle ne supportait plus vraiment de rester là, comme un paillasson sur lequel venait de s’essuyer un espada. La première tentative lui fit vite reposer ses épaules au sol… Effectivement, tenter de se relever aussi rapidement avec les nombreuses blessures qui lui meurtrissaient le corps, c’était un peu débile et ça n’amenait qu’une seule chose : avoir encore plus mal. La deuxième tentative eut plus de succès. Avec une lenteur infinie, la vice-capitaine parvint à se redresser suffisamment pour ensuite se mettre à genoux, son bras droit replié contre son corps afin d’éviter que son épaule ne la fasse d’avantage souffrir.

Elle regarda droit devant elle, en direction de là où s’était trouvé le garganta, en ayant l’impression qu’il pouvait se rouvrir d’un instant à l’autre, s’attendant presque à voir débarquer une nouvelle fois l’espada… ou Gin.
Une voix la sortit de sa pseudo-contemplation.
Ikkaku.
Elle ne l’avait pas vu arriver. L’instant d’après, elle se sentit soulevée. Expérience assez déplaisante et plutôt douloureuse qui lui valut un gémissement qu’elle étouffa en serrant les dents. Soutenue par le shinigami de la onzième division, elle parvint à se déplacer de quelques mètres, quittant alors la zone où le combat avait eu lieu. Chaque geste était effectué avec difficulté. Chaque mouvement la fatiguait d’avantage. Et ce fut épuisée qu’elle retrouva son ami le bitume, Ikkaku la déposant, et sembla ensuite réfléchir à la manière de procéder.

De son côté, Matsumoto n’avait pas répondu aux interrogations du shinigami. Il fallait dire qu’elle ne savait pas vraiment par où commencer et puis de toute manière, elle n’arrivait pas à aligner deux mots dans son état.
Quelques minutes plus tard, alors que la vice-capitaine avait retrouvé un temps soit peu d’énergie, Ikkaku la releva, demandant par la même occasion s’ils allaient dans la bonne direction. En temps normal, Rangiku aurait bondit sur l’occasion pour faire remarquer combien le chauve était semblable à sa vice-capitaine : pas foutu de retrouver son chemin ! Mais pour le coup, elle n’en fit pas la remarque (même si pendant quelques secondes, elle le pensa très fort).
Les deux shinigami se mirent donc en marche. Les mètres s’enchainèrent avec lenteur, la shinigami de la dixième division ne pouvant guère aller plus vite. Arrivés au croisement d’un carrefour, trois hommes arrivèrent pratiquement au même instant.
Le premier fut un type avec un bob dont le look était des plus étranges… Enfin, pas plus étrange que celui du second arrivant : Yumichika. Le troisième et dernier fut Ichigo, le shinigami remplaçant.
Tous trois se mirent alors à poser toutes sortes de questions à Ikkaku…
Mais… Mais bordel, elle était vivante ! Elle existait ! Pourquoi qu’ils ne lui posaient pas la question directement ?! Bon, peut-être qu’elle n’aurait pas répondu au vu de son manque flagrant de réaction, mais quand même… Il était cependant possible de considérer que c’était par égard pour la pauvre blessée qu’ils ne l’assenaient pas de questions (donc, ils étaient excusables… sauf Yumichika qui ne se préoccupait que de savoir pourquoi un espada voudrait se battre contre un shinigami en particulier et pas avec Ikkaku).

Souhaitant en finir assez rapidement avec toutes les interrogations qui flottaient autour du combat entre elle-même et l’arrancar, Rangiku prit sur elle et tenta d’expliquer ce qu’il s’était passé. Luppi. Luppi le sexta espada. Un affreux gnome avec une coiffure ridicule. C’était ce qu’elle aurait voulu dire, c’était ainsi qu’elle aurait voulu le décrire. Et pourtant, malgré ses efforts et sa détermination à désigner l’arrancar comme coupable, elle ne parvint à articuler qu’un seul nom…

« Gin… »

Ok, la connexion avec le cerveau et les lèvres de la blonde devait être sérieusement endommagée... Malgré sa volonté de fournir plus d’explications, elle n’en eut cependant pas le loisir et sombra dans l’inconscience…

Heureusement pour Ikkaku, il ne fallut pas très longtemps - juste le temps qu'il se perde trois fois entre une ruelle en cul-de-sac et une artère commerciale bondée, même à cette heure de la journée - pour que la blessée qu'il portait et lui-même soient rejoints progressivement par un petit groupe curieux, pour le moins hétéroclite. Tout d'abord, déboula devant les yeux du chauve ce type, qu'avait pas l'air très net avec sa tronche d'escroc et son bob rayé vert et blanc. Le troisième siège s'arrêta, inspectant d'un regard effilé comme sa lame l'arrivant dont l'attitude lui rappelait vaguement quelque chose. Il fronça les sourcils quand son abrupt "T'es qui, toi ?" fut devancé par la question du gars, qui avait l'air réellement inquiet, et bizarrement altruiste, pour un inconnu. Ikkaku resta un instant silencieux en jetant un coup d'oeil en coin à Matsumoto, dont l'état n'allait apparemment pas en s'améliorant. Serrant plus fermement la vice-capitaine, il répondit d'un grognement, tout en remarquant l'arrivée de Yumichika derrière lui, également chargé d'un colis embarrassant. Le shinigami ne répondit pas non plus à son ami, mais coucha Rangiku sur un banc public en laissant planer un silence que son camarade pourrait facilement interpréter comme l'état de son agacement, compréhensible au vu du déroulement de sa journée.

"-On dirait que tu l'as eu, l'autre bouffon."lança-t-il au cinquième siège en jetant son fourreau sur son épaule." J'lui aurais bien fait sa fête...Bah."

L'humain n'avait pas l'air trop mal en point malgré les quelques traces de l'agression qu'il avait subie, sur ce point là, ils ne se feraient pas reprendre, heureusement. Une goutte de sueur perla sur le front d'Ikkaku, qui fit volte-face en constatant l'arrivée d'Ichigo ; bon sang, cet abruti n'avait pas encore appris à condenser sa propre pression spirituelle, difficile de louper son arrivée, même si l'on était aussi nul que le troisième siège de la onzième division dans ce genre de choses. Il salua le rouquin d'un signe de tête, puis se gratta le crâne : lui aussi lui demandait ce qu'il s'était passé... Mais qu'est-ce qu'il en savait, lui ?! S'ils voulaient apprendre quelque chose, la meilleure option était d'interroger la vice-capitaine, mais son état leur laissait peu d'espoir d'être informés. Pourtant, tous les regards se posèrent bien vite sur elle. La blonde respirait difficilement, mais son murmure, à peine perceptible, parvint aux oreilles d'Ikkaku. Le chauve s'accroupit et se mordit la lèvre, hélant Yumichika du regard, qui avait probablement entendu comme lui ce que la jeune femme venait de dire. Est-ce qu'elle délirait ? Possible... Mais si Ichimaru était bien présent à ce moment, bien que le reiatsu ait vraiment ressemblé à celui d'un arrancar, ça ne sentait pas bon. Et puis, dans tous les cas, ça allait lui en faire, des rapports à remettre, pffh... Il pourrait pas sécher, cette fois.
Bon, fallait prendre une initiative, là, autrement, ils resteraient tous à glander sans jamais faire avancer le topo. Ikkaku fit signe au shinigami remplaçant de le rejoindre pour soulever Matsumoto qui venait apparemment de perdre connaissance, emboitant ensuite le pas au type au bob, qui avançait d'un air résolu en tête. Le petit groupe, progressant aussi vite que le poids de leurs deux infirmes le leur permettait, arriva finalement au devant d'une bâtisse qui ne payait pas de mine, un peu vieillotte : un magasin, comme semblait l'annoncer l'enseigne ("Urahara's shop"). Si Ikkaku n'était pas très enclin à se presser dans cette boutique aussi louche que le type qui semblait en être le gérant, ce n'était pas le moment de discuter, la vice-capitaine de la dixième division ne les attendrait pas pour crever.

Eh, merde. Quelle journée. Ikkaku soupira bruyamment : ils étaient pas encore sortis de l'auberge.

Spoiler:

Topic terminé.

Tout le monde gagne 3 XP.

L'affaire se poursuit au magasin Urahara! L'idéal serait que le gérant dudit magasin ouvre le bal.

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