[Mission] Viens voir papa!

Spoiler:

Il se disait beaucoup de choses sur la douzième division. L'une d'elle, c'était que ses membres, ou plutôt ceux de ses membres qui s'exposaient rarement au soleil, étaient des geeks qui passaient plus de quinze heures par jour au-dessus de leurs éprouvettes. C'était une rumeur un peu idiote : ça faisait belle lurette qu'ils avaient obtenu, enfin mis au point eux-mêmes, des tas d'appareils aux noms trop compliqués pour les gens normaux, et qui remplissaient certaines fonctions d'analyse ou d'autre chose à leur place. D'accord, ils passaient quand même du temps à pratiquer des expériences plus "manuelles", mais ils n'utilisaient pas que des éprouvettes. La science s'étendait à trop de domaines pour se limiter aux éprouvettes.
Certaines mauvaises langues prétendaient aussi que les laborantins n'étaient pas de vrais shinigami. Il y avait un fond de vérité : rares étaient ceux qui pensaient à dépoussiérer leur zanpakutô, même par principe —à la douzième division, on avait d'autres principes, et des beaucoup plus intéressants. Bref, une épée, c'était bon pour ceux qui se battaient, pas pour ceux qui réfléchissaient et faisaient progresser la technologie de Soul Society.
On disait aussi que les expériences menées par les membres de la douzième division étaient souvent dignes d'un film d'horreur. Là encore, bon nombre de scientifiques, en tout cas ceux qui se sentaient encore concernés par l'opinion populaire, s'élevaient en faux : certains avaient peut-être des goûts bizarres, mais dans l'ensemble ils défendaient une certaine esthétique! Enfin, tant que ça n'empiétait pas sur le côté pratique et sur les performances de leurs inventions, bien sûr, mais comme celles-ci étaient souvent destinées à servir aux shinigami, ils essayaient quand même de les rendre un minimum attrayantes. En fait, tout dépendait du chef de projet : s'il était assez charismatique pour imposer ses choix, ses subordonnés devaient s'y plier —ou apportaient des modifications discrètes, si vraiment c'était de mauvais goût.

Pour une fois, le projet, même s'il n'avait pas emballé grand monde, avait eu l'avantage de plaire aux quelques rares filles que comptait le Bureau de Recherche et de Développement Technique. Il s'agissait de la création d'un animal artificiel qui pourrait, entre autres, assurer la surveillance du monde des vivants, voire se charger lui-même des hollow vraiment faibles. C'était un véritable défi à la fois biologique et technique, mais c'était aussi l'occasion d'inventer un design original, ce qui était l'une des rares expressions artistiques de la douzième division. Après quelques heures de croquis divers et variés et de quelques engueulades, il avait été décidé que pour mieux se fondre dans un environnement humain, l'animal devrait être petit et discret, c'est-à-dire ressembler plus ou moins vaguement à un spécimen connu ; beaucoup furent déçus que leurs idées de pattes multiples, de tentacules et d'yeux télescopiques n'aient pas été retenues.
Quelques semaines plus tard, le projet avait pris forme. Le sujet, flottant inanimé dans un énorme bocal rempli d'un liquide jaunâtre, se développait à une vitesse appréciable. Il finit par être exposé à l'air libre et réveillé.
C'était maintenant que ça allait devenir intéressant. Sans aller jusqu'à éprouver des sentiments proches de celui d'une jeune maman, les scientifiques se sentaient plutôt satisfaits. Il ne restait plus qu'à tester les capacités de la bestiole et ils pourraient poursuivre l'expérience en conditions réelles.

L'animal était à peine plus gros qu'un chat. Son museau était plus allongé et plus fin que celui d'un félin, mais piqué d'autant de longues moustaches, et la taille de ses oreilles s'approchait davantage de celles d'un fennec ; ses grands yeux d'un bleu sombre le faisaient encore ressembler à un chat. Son corps était fin et souple, recouvert d'une fourrure grise tirant sur le mauve. Ses pattes postérieures, plus développées que les autres, étaient censées lui assurer une détente exceptionnelle au moment de sauter. On ne savait plus très bien qui avait décidé de dédoubler l'extrémité de sa queue, mais ça avait de la gueule, et quelqu'un trouverait bien une explication intelligente à mettre dans le rapport.
Ce que personne n'avait envie de mettre dans le rapport, c'était que le sujet s'était enfui, en détruisant au passage une bonne partie du matériel présent dans la pièce (la faute en incomberait à celui qui avait eu la brillante idée de s'inspirer des cero des menos grande comme système offensif) ainsi qu'un certain nombre de trucs divers qui traînaient sur les établis, comme des rapports en cours, des résultats d'analyse ou des tasses à café. En dépit du génial système de défense du laboratoire, et malgré les efforts de tous ceux qui tentèrent de l'attraper au passage, le sujet parvint à s'échapper du Centre de Recherche et de Développement Technique.
C'était sûr, si le capitaine Kurotsuchi rentrait avant que les dégâts n'aient été réparés, des têtes allaient tomber... et possiblement se retrouver dans un bocal plein de formol. Et personne n'avait envie que ça arrive, sauf peut-être ceux qui n'étaient pas concernés du tout et ne feraient que profiter du spectacle. Il fallait agir, alors on prit la décision la plus sensée qui soit : on envoya quelqu'un demander un coup de main aux vrais shinigami de la douzième division, ceux qui portaient fièrement un uniforme noir et ne tenaient pas leurs zanpakutô comme des manches. Bien sûr, il était hors de question que leur capitaine soit mis au courant trop tôt, alors exit les affiches à placarder sur les murs. Ils allaient devoir chercher eux-mêmes, et sans attirer l'attention!

C'est ainsi que plusieurs petits groupes de shinigami s'éparpillèrent dans les dédales du Seireitei.
Au bout de deux heures de recherche, comme ils étaient toujours bredouilles, deux soldats qui cherchaient ensemble décidèrent d'arrêter de courir partout et de faire une pause. Ils s'appuyèrent donc contre un mur histoire de souffler quelques minutes, et aussi pour râler à voix haute contre cette mission débile, sans se soucier de ceux qui pourraient les entendre...

« J'en ai plein le dos ! dit l'un en lâchant un énorme soupire, C'est quoi, un chat ? Je vois vraiment pas pourquoi ces types en font tout un plat !
— Il paraît qu'elle est dangereuse, comme bestiole, lui répondit l'autre, Si nos grosses têtes le disent eux-mêmes, c'est qu'elle doit pas être aussi inoffensive que sur le dessin qu'on nous a filé. »

Disant cela, le shinigami jeta un nouveau coup d'oeil à ladite feuille. Il s'agissait en effet d'un simple croquis de l'animal, personne n'ayant eu le temps de prendre de photo digne de ce nom avant qu'il ne s'échappe.
C'est alors qu'une ombre se profila sur le papier. Les deux hommes se décollèrent aussitôt du mur, pour se retrouver face à face avec celui sur qui personne n'avait envie de tomber...

-Par là !
Yachiru tendit le bras droit et désigna de l'index une ruelle sur leur droite. Assise perchée sur l'épaule de Zaraki Kenpachi, elle le sentit s'arrêter.
Elle se pencha légèrement, et demanda :
-Ben quoi ? Je suis sûre que c'est par là !
Elle gloussa et, agitant les jambes, frappa des pieds la grande carcasse de son capitaine.

Flash-back.
Toute journée mouvementée commence par un réveil ordinaire, c'est bien connu. Et ça ne fait ensuite qu'augmenter l'impression de perte de contrôle sur sa vie qu'on ressent lorsqu'elle est perturbée par un élément extérieur.
A la onzième division, un "réveil ordinaire", cela équivaut à un joye... -
-KEN-CHAAAAAAAN !
A un joli bazar.
-KEN-CHAAAAN !
Yachiru Kusajishi, alias la vice-capitaine de la onzième division, était...
-KEEEEEEN-CHAAAAAN !
Bruyante.
Elle se tenait pour le moment debout au milieu d'un couloir, après avoir parcouru et arpenté le bâtiment, repassant maintes fois aux mêmes endroits, en hurlant le surnom de son capitaine à tue-tête.
Mais où donc était-il passé ? Cela faisait environ un quart d'heure qu'elle était éveillée, et il était hors de question qu'une minute de plus passe sans qu'elle ne puisse s'accrocher à son dos avec son enthousiasme ordinaire !
Elle reprit son chemin en trottinant, son ours en peluche sous le bras. Non, elle ne voulait pas jouer à cache-cache pour l'instant. De toute façon, ici, ce n'était pas drôle ! Elle préférait aller chez Bya-kun (pas l'ours rose, le vrai) pour cela.
Elle finit par apercevoir au détour d'un couloir la taille impressionnante de Zaraki. Elle poussa un cri de joie, et bondit sur son dos, en passant les bras autour de son cou, lui envoyant la peluche dans la figure au passage ~
-Ken-Chan ! T'étais où ?

A la Soul Society, tout le monde avait dans l'esprit la bataille qui se préparait. Tous ceux qui savaient devoir y participer s'entraînaient dur. La petite soeur de Bya-kun avait même ramené la fille qui accompagnait Ichi lorsqu'il venu à la SS pour... Pour quoi, déjà ?
Dommage qu'Ichi ne soit pas là, en tout cas ! Ca aurait distrait Ken-Chan, et Yachiru se serait bien amusée aussi !
-Ken-Chan, je m'ennuie. Si on allait chez Bya-kun ?
Un grognement. Youpi ! Elle tendit le bras dans une direction, au hasard.
-Par là !
Elle connaissait aussi mal l'intérieur des quartiers de sa propre division que l'extérieur.

Après pas mal de tours et détours, ils étaient enfin parvenus dehors. Enfin ! Bon, euh, maintenant, par où ?
-A gauche !
Pf, c'est bien connu, de toute façon, tous les chemins mènent chez Bya-kun !
Fin du flash-back.

-Mais non, on n'est pas perdus ! C'est encore à droite !
Elle avait également montré la droite un instant plus tôt. Ca n'avait pas de sens, ils retournaient sur leurs pas. Mais le sens de l'orientation de Yachiru était aussi excécrable que celui de son capitaine, bien qu'elle tente de le persuader du contraire.

Ils passèrent encore ainsi plusieurs minutes à errer, aussi perdus qu'à leur habitude. Ils finirent même plusieurs fois dans une impasse (apparemment, la même...), ce qui fit pester Kenpachi à chaque fois. Bah ! Cela ne changeait guère de d'habitude !

Rompre la routine quotidienne n'est pas quelque chose d'aisé. Même avec la bataille qui se préparait, chaque jour ressemblait au précédent, et le suivant y ressemblerait aussi. Et puis, de toute façon, Ken-Chan ne s'entraînait pas, et Yachiru ne combattait pas, donc n'avait aucune raison de le faire. Elle avait beau être sûre d'être au premier rang lors des évènements, elle n'avait pas à bouger le petit doigt.
Bien sûr, elle s'ennuyait. Elle préférait quand il y avait quelque chose d'intéressant à faire. Quand elle n'en pouvait vraiment plus, elle allait tirer les cheveux de Gros Seins. Mais c'était moins drôle sans Ichi !

Ils s'engouffrèrent dans une ruelle, et Zaraki ralentit.
-Oh, regarde, des shinigamis !
En effet, appuyés à un mur, il y avait deux shinigamis, dont l'un tenait une feuille dans la main.
Kenpachi s'approcha, et son ombre se profila sur le dessin. Les deux hommes se décollèrent brusquement du mur, un air inquiet sur le visage.
-Oooooh, un chaaat ! piailla Yachiru en passant sa tête par dessus l'épaule de Zaraki et en agitant les bras avec enthousiasme.
-Ken-Chan, je veux le même !

« Par là ! »

Même si c'est du hasard, je n'ai pas le choix, si je prends la direction opposé et que je me perds, Yachiru va encore me dire que c'est de ma faute, et que j'aurais dut l'écouter... Allez, je tourne. Je m'arrêtai. Encore ce muret défoncé... ca fait trois fois qu'on passe devant. Une chevelure rose dépassa de mon épaule.

« Ben quoi ? Je suis sûre que c'est par là ! »

Tout en disant cela, elle me frappais le crane de ces petites jambes. Bon, d'accord... à gauche. Logiquement on va arriver dans une impasse. Eh ba non, un longue ligne droite. Ensuite je tourne à gauche, et on revoit le mur défoncé au loin. Ah non, une impasse. Pourquoi je ne suis pas resté allongé moi... elle me montre maintenant a droite. Encore une impasse ? Si je tenais celui qui a construit les chemins des quartiers...

« Mais non, on est pas perdus ! C'est encore à droite ! »

Oui, encore comme elle dit si bien.

Flash back.

Le soleil levant, la douce odeur de pain grillé, un léger vent d'été... voilà comment un bon réveil doit se dérouler. Je m'étire, je baille, je me lève, j'ouvre la porte, je m'assois et je mange. Une bonne humeur le matin pour une bonne journée.

«KEEEEEN-CHAAAAAN !»

Yachiru vient de passer en courant devant la salle à manger où je me trouve sans m'apercevoir. Bon, ca fait trois fois qu'elle passe, elle va réveiller tout le monde. Quoique, c'est pas si mal, ca leur fera pas de mal de se lever tôt pour aller s'entrainer. J'avale ma dernière bouchée de pain en silence, seul dans la grande salle. Le matin j'aime bien manger seul, on est pas dérangé et on est au calme. Le dernier m'ayant dérangé en me faisant avaler de travers mon steak s'en souvient encore. J'enfile mon haori et sors dans le couloir. Je ferme la porte, et je n'ai même pas eu le temps de faire deux pas de plus que je me retrouve avec des poils de peluche dans la bouche.

« Ken-Chan, T'étais où ? »

En fait, je suis chaque matin au même endroit. Quelque fois par hasard et par chance elle parvient à me trouver avant que je sorte, mais le lendemain elle ne se souviens déjà plus du chemin, la forçant à scander mon nom dans les couloirs jusqu'à ce qu'elle me trouve. Je ne vais pas gaspiller ma salive à lui répondre, elle oubliera de toute manière. Bon, qu'est ce qu'on va faire aujourd'hui... j'avais pensé à...

« Ken-chan, je m'ennuie. »

Trop tard.

« Si on allait chez Bya-kun ? »

Je grognai avant d'accepter et de me diriger vers les quartiers de la 6ème. Enfin, diriger...

« Par là ! »

Si je me souviens bien, hier on avait tourné à gauche pour aller là bas. Enfin bon, mieux vaut l'écouter. Quelques minutes plus tard -si ce n'est une heure- nous étions enfin sortis. Un tiers du chemin, courage.

« A gauche ! »

Allez, c'est parti...

Fin du flash-back.

Nous sommes maintenant dans une ruelle, je ralentis avant de m'arrêter devant des shinigamis... je ne les ai jamais vu. Et même si je les ai déjà vu, je m'en souviendrai pas. En tout cas, ils ne sont pas de la 11ème, ni de la 6ème. On s'est encore planté de chemin.

« Oh regarde, des shinigamis ! »

Je m'approchait d'eux, près à leurs soutirer des informations concernant notre position, et dans quelle direction on devait aller pour arriver chez Byakuya. Ça ne ferait pas plaisir à Yachiru que je leur demande, mais j'en ai marre de tourner en rond. Les deux shinigamis me regardaient avec un air apeuré, l'un d'eux laissa tomber une feuille par terre. Oh, peut être un plan ? Je le ramassai pour vérifier.

« Oooooh, un chaaat ! Ken-Chan, je veux le même !
-Qu'est ce que c'est que ca ?
-C'est... c'est un prototype... une expérience qui a échoué, il... il s'est enfui par la !
-Des expériences ? Eh, vous êtes de la 12ème !
-Euh... Ou... oui, Kenpachi taisho !
-Vous avez sans doute des plans du Seiretei non ?
-Euh... Oui, plein, mais pourquoi...
-Parfait ! Je vous ramène votre machin et vous nous filez un plan, d'accord ? »

Les deux hommes se regardèrent et furent surpris, puis rassurés. Ils hochèrent la tête et m'indiquèrent une direction. Yachiru me tapota la tête comme pour me dire de me dépêcher.

« Yachiru, je vais courir et toi tu vas me dire si tu le vois, ok ? »

Le petit animal n'avait pas ouvert les yeux depuis très longtemps, mais il semblait s'être déjà accoutumé à sa vie toute neuve. Après avoir quitté à toute vitesse le Centre de Recherche et de Développement Technique, il avait couru pendant un bon quart d'heure à travers le Seireitei, tantôt fonçant ventre à terre dans les couloirs en plein air, tantôt sautant de toit en toit. Il n'y avait pas grand-monde pour remarquer sa présence, d'une part parce que les gens n'avaient pas le temps de le voir passer, et d'autre part parce qu'à moins de le regarder d'un peu plus près, on le prenait pour un simple chat (ou alors un écureuil difforme, mais ces gens-là n'y connaissaient rien). Au grand air, sa panique s'était estompée, et maintenant l'animal profitait de sa liberté.
C'était une belle journée, mais mois de novembre oblige, il ne faisait pas très chaud. Chaque fois qu'un coup de vent balayait les rues du Seireitei, la petite bête fermait les yeux et rentrait la tête dans ses épaules. Il aurait bien aimé se trouver un endroit où il aurait fait moins froid... C'est alors qu'une odeur tout particulièrement alléchante lui parvint. Il se redressa sur ses pattes et tendit son museau en l'air, cherchant l'origine de ce qu'il reniflait. L'air très concentré, il remonta la piste jusqu'à une échoppe, située dans l'une des rues commerçantes. Il ignorait que c'était de la nourriture qu'il sentait, car il n'avait jamais été nourri autrement que par intraveineuse, mais les scientifiques de la douzième division avaient fait du bon travail : son instinct artificiel le poussait à manger, même s'il n'était pas spécialement affamé. Salivant de plus en plus, la petite bête passa la porte de l'échoppe.

Elle en ressortait à peine cinq minutes plus tard, poursuivie par les cris furieux du patron et des quelques clients qui s'étaient faits dérober leur repas en une poignée de secondes. Ça pour être rapide, l'animal était rapide : sa vitesse d'ingurgitation et de mastication était de très loin supérieure à celle d'un hamster, et compte tenue de la quantité de nourriture qu'il venait d'avaler, on était en droit de se demander si les scientifiques n'avaient pas non plus accélérer sa digestion bien au-delà de la normale. Bref, aux yeux du restaurateur, cette bestiole était un monstre, autant pour sa voracité que pour sa propension à s'en mettre partout. À l'entrée de l'échoppe, un homme tenta de l'intercepter. Il s'agissait d'un shinigami de la douzième division (un vrai, avec l'uniforme noir et le zanpakutô) qui, connaissant l'objet de sa mission, voulut immédiatement avoir recours à un sortilège pour immobiliser sa cible. Malheureusement pour lui, le lasso d'énergie spirituelle qu'il forma fut aussitôt déchiqueté sans qu'il ait rien vu venir. La petite bête en apparence si inoffensive (et si sale) ouvrit grand la gueule, dévoilant une double rangée de crocs comme des aiguilles. Une minuscule sphère de reiatsu rose scintilla brièvement au-dessus de sa langue, avant de foncer sur le shinigami, détruisant le sortilège et envoyant l'homme valdinguer contre le mur derrière lui.
Elle n'avait pas été conçue pour se défendre contre des hollow pour rien.

Une bonne demie-heure plus tard, l'animal achevait de faire sa toilette sur le toit d'un des couloirs extérieurs. Bon, il sentait encore un peu la sauce soja, mais au moins sa fourrure n'était plus parsemée de morceaux de nourriture ; il lui restait une ou deux taches d'huile sur les flancs et une patte, mais c'était tout. Repus, il s'étira de tout son long en bâillant. Il s'apprêtait à se rouler en boule et à entamer une petite sieste digestive quand soudain, quelque chose attira son attention.
Dressant l'oreille, la petite bête fit quelques pas sur les tuiles et regarda en contrebas. À peut-être dix mètres d'elle, le couloir tournait en angle droit ; c'était par là que quelque chose arrivait.

La bestiole gesticulait, se tortillait, se tordait dans tous les sens, bien décidée à s'échapper. Et, forcément, elle finit par parvenir à ses fins. Elle ouvrit la gueule, et lâcha une saleté de boule explosive qui éclata les tuiles et fit perdre l'équilibre à Yachiru, qui en lâcha l'animal, qui en profita bien évidemment pour... Détaler. Le plus loin possible de cette gamine qui, tombant du toit, atterrit sur le dos de son capitaine.
Sonnée, la petite fille en avait perdu ses légendaires joues roses.
Désappointée, elle fixait l'épaule de Ken-chan, qui s'était élancé une nouvelle fois à la poursuite de la créature... Jusqu'à rencontrer deux shinigami.
-Eh...
-Nan, s'il vous plait, ma faites pas mal... il est tombé tout seul le pot, je vous jure !
-Hein ?
-Je vous assure, je marchais tranquillement avec Shinrei qui est là, et soudainement, le pot qui était à côté de moi tomba et cassa, comme si quelque chose l'avait renversé ! Ça a même arraché un bout de mon...
Sans lui laisser finir sa phrase, il se remit à courir.
-Yachiru, je ne bouge pas d'ici, toi, tu vas explorer les environs, et si tu la vois, ne cris surtout pas, viens un peu vers moi, et fais augmenter légèrement ton flux de reiatsu. Je foncerai pour te rejoindre, en espérant qu'elle, ne te repèrera pas.
Le capitaine s'assit alors sur un toit, à la recherche de l'animal fugueur.
-Haaaaay, Ken-chaaaan ?
Tête penchée sur le côté, Yachiru le regardait avec un air interrogateur. Voilà qui changeait de leurs habitudes. C'était... Déconcertant.
Bon. Peut-être que ça ennuyait Ken-chan, de courir après un chat. Elle, ça l'amusait bien. Elle n'avait absolument rien compris à l'idée de son capitaine, mais sauta sur le toit d'à côté. Ce chat, elle comptait bien l'attraper... Et le garder. Il était tellement drôle, avec son bruit bizarre et son physique lui aussi étrange ! C'était décidé, elle en voulait un comme ça !

Elle avait couru plusieurs minutes avant de se lasser. Le propre des enfants, c'est d'en avoir marre rapidement. Debout sur un toit, elle parcourait du regard les alentours. Le chat devait se planquer quelque part, traumatisé par sa première rencontre avec la petite fille.
Yachiru sortit un bonbon de son uniforme, qui était une vraie cachette aux trésors multiples et variés, sucreries diverses, cailloux qui brillent, plumes arrachées à son cinquième siège dans son sommeil, crayon-pour-dessiner-sur-les-murs, et tout un bazar indescriptible. Alors qu'elle venait de jeter dans sa bouche grande ouverte son quinzième konpeito, et en sortait déjà un autre, un léger crissement lui fit relever la tête. Là, deux mètres plus loin à peine, se tenait le chat, enfin, la créature, aplati contre les tuiles, les oreilles en arrière.
Yachiru le fixa quelques instants, puis suivit son regard, jusqu'au bonbon qu'elle tenait entre les doigts. Alors, ses yeux firent plusieurs fois l'aller-retour entre la bestiole et la confiserie. Chat-chat, bonbon. Chat-chat, bonbon. Chat-chat, bonbon.
Mais elle en avait envie, elle, de ce konpeito ! Elle en piocha une poignée à l'intérieur et en enfourna un dans sa bouche.
-Minou-minou ! Regarde, il est bon ! T'en veux ?
Elle se mit à quatre pattes, et commença à avancer le chat, qui amorça un mouvement de recul, prêt à s'enfuir. La petite fille cessa de ramper et jeta vers lui une des sucreries.
-Chat bizarroïde !
Elle avança un peu plus, et jeta un autre bonbon. Puis elle s'arrêta à nouveau, et le regarda avec curiosité. Vraiment bizarre, ce truc. Mais ce serait tellement drôle quand elle l'aurait à la 11ème division, et qu'il cracherait ses trucs explosifs dans la face de Boule de Billard !
Elle mâchouilla un autre bonbon, tout en tendant sa main, paume ouverte, sucreries en libre service, vers le minet.

Spoiler:

La petite fille ne s'attendait pas à ce que l'étrange bestiole se décide à avancer, et pourtant, elle le fit.
En apercevant la friandise, il s'approcha en trois bonds, sous le regard ravi de Yachiru, puis, après un moment d'inquiétude et d'hésitation, il engloutit la sucrerie. Avec un grand sourire, la gamine sortit une nouvelle poignée de bonbons (après tout, son stock était inépuisable, elle était Yachiru !) et la lui tendit. La créature se retrouva à lui manger dans la main, malgré la menace enfantine qu'elle représentait. Le morfale dévora les confiseries en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, puis lui lécha les doigts, ce qui déclencha les rires de Yachiru. Ca chatouillait ce truc !
Par contre, la chose ne semblait pas apprécier avoir fini les bonbons. Il se remit à émettre son étrange bruit, qui lui rappelait celui d'une grenouille. Sa queue, celle-là même qui avait déjà bien souffert de la présence de Yachiru, battait les tuiles, dans un bruit désagréable et insistant.
T'en veux encore ?
Il allait la dépouiller, le chat ! Mais... Il était à sa merci ! A portée de ses petits doigts ! La gamine insupportable tendit la main, et hop ! elle le saisit par la peau du cou, et, déjà, le soulevait de terre. Elle le serra fort au creux de ses petits bras, enchantée, et, ignorant les tentatives de la bestiole pour lui échapper, ne faisant que resserrer sa prise, elle hurla à tue tête :
KEEEEEEN-CHAAAAAN ! Je l'ai attrappééééé !
Oui, cette fois, elle le tenait, le chat ! Elle se mit à cavaler sur les tuiles, droit vers... La direction dans laquelle était censée se trouver la onzième. Censée.

Elle galopait de toute la force de ses petites jambes, le chat commençant à peser lourd dans ses bras.
Lorsqu'elle sauta du toit, la pauvre bête dut croire sa dernière heure arrivée. Sa tête partit dans un sens, son corps dans l'autre, à savoir vers le sol. Mais la gamine atterrit, et, toujours dans ses bras, la créature martyrisée, qui devait avoir eu l'impression qu'on lui arrachait la tête. Et voilà que les petites jambes de Yachiru s'agitaient à nouveau, à toute vitesse, le chat tressautant dans ses bras au rythme de ses pas rapides sur le sol. Trop traumatisé pour tenter encore de s'échapper, il avait cessé de la griffer et de la mordre, ce qu'elle avait de toute façon ignoré.
Elle ne s'arrêta de courir qu'au moment où elle allait percuter un de ses congénères, un shinigami de grande taille, accompagné d'un autre de leurs semblables, un moustachu rabougri. Yachiru s'immobilisa en dérapant, à la plus grande horreur des deux shinigami qui se voyaient déjà les quatre fers en l'air, surmontés par cette gamine insupportable et ce truc bizarre qu'elle serrait contre elle comme une peluche. Ils poussèrent un hurlement qui dura plusieurs instants, alors même que l'enfant s'était immobilisée. Les yeux fermés, les bras tendus devant eux pour se protéger de cette bombe rose, ils s'aperçurent que leurs cris étaient désormais le seul bruit, et que cette folle glissade s'était terminée. Hésitants, ils rouvrirent leurs yeux, et, l'air stupide, regardèrent la gamine.
V... Vice-capitaine Kusajishi ! Faut pas faire des trucs comme ça !
Qu'est-ce que vous avez là, vice-capitaine ?
Les pauvres tremblaient de tous leurs membres, et la vue peu rassurante de cette bestiole n'était pas fait pour qu'ils se remettent de leurs émotions, d'autant plus qu'il y avait pour eux l'horrible perspective que surgisse à tout instant ce dingue de capitaine qui habituellement ne se baladait pas sans cette petite fille propre à les terrasser d'une crise cardiaque, ou, pire, d'une hyperglycémie.
C'est un chat ! s'exclama leur frayeur ambulante en brandissant l'animal à bout de bras, comme un jouet qu'on montre à un adulte. Elle secoua un peu la créature de haut en bas, puis le serra à nouveau contre elle, à l'étouffer.
Si... Si je peux me permettre, euuh... Vice-capitaine... Vous devriez peut-être, euuuuh... Serrer moins fort...
C'est vrai ça, pauvre bête ! Où l'avez-vous trouvée, d'abord ? Elle est bizarre cette bestiole !
Il avait fallu qu'elle tombe sur ces deux crétins, rebuts d'on ne sait quelle division, pour qui ceux de la onzième représentait un cauchemar, une terreur, un danger absolu...
Je l'ai attrapée ! C'est la mienne ! Je vais lui trouver un nom, et puis lui donner des bonbons ! Elle aime ça, hein Chat bizarre ?
Tenant le chat d'un bras, le balançant gaiement, elle sortit de sa main libre un bonbon, et lui fourra dans la bouche, avant de le reprendre dans ses deux bras, et de se remettre à le serrer bien fort. Manquerait plus qu'il s'échappe, elle serait encore obligée de lui courir après.
Vous devriez le rendre à ses propriétaires, vice-capitaine !
Ils doivent pas être contents, ça c'est sûr !
Il était temps pour la plus infernale des lieutenants du gotei 13 de se débarrasser de ces deux imbéciles. Elle leur tira la langue, et, riant, elle les dépassa en courant, les couvrant de poussière. Non, elle ne rendrait pas la bestiole ! C'était son chat.

La nouvelle expérience du Centre de Recherche n'était décidément pas au point. D'accord, il n'avait attaqué aucun shinigami, c'était déjà bien qu'il fasse la différence avec les hollow (quoique, c'était pas encore dit qu'il les attaquerait, ceux-là), mais niveau réflexion, c'était pas encore gagné. Le sens du goût était beaucoup trop sensible chez cet animal, et son esprit était trop faible pour résister à la plus grande découverte de son existence : le sucre. Il lui fallut plusieurs secondes pour que, après un état de manque particulièrement douloureux, il retrouve complètement la raison ; sauf que c'était trop tard : la gamine l'avait chopé et le tenait si serré que c'était à peine s'il pouvait bouger une oreille! Pourtant il tenta bien de se débattre, de coasser pour la sommer de lui rendre sa liberté, mais rien à faire : ses bras étaient comme un étau dont il ne pouvait s'échapper! Et il n'était même pas positionné de façon à pouvoir les mordre! Et... et c'était qu'il courait drôlement vite, son tortionnaire! Secoué dans tous les sens, l'animal ne tarda pas à changer totalement de stratégie, c'est-à-dire qu'il cessa de se tortiller pour se cramponner à la petite fille sans trop en avoir l'air (des fois qu'elle le lâcherait en plein saut! il n'avait encore jamais testé la technique je-retombe-sur-mes-pattes-quand-on-me-balance-en-l'air, et puis ce n'était pas dit que ce serait utile si elle le lançait aussi fort qu'elle courait vite).

Après de longues minutes de cavalcade, sa tortionnaire finit par s'arrêter. "Piler net" serait un terme plus exact : la pauvre bestiole sentit ses organes s'entrechoquer à ce moment-là. Ses tympans furent tout autant malmenés quand les deux shinigami en face d'eux poussèrent un cri. Il leur lança un regard noir et feula sans coasser, dévoilant ses petits crocs. Leur niveau d'énergie spirituelle n'était pas inquiétant, loin de là (ils semblaient faibles et en plus, c'était des shinigami), mais ils faisaient du bruit et en plus, il ne pouvait pas bouger : il était à la merci de n'importe qui et de n'importe quoi.
Enfin, surtout de la gamine qui refusait de le relâcher, et qui en prime s'amusait à le secouer dans tous les sens! L'énergie spirituelle de la bestiole monta d'un cran mais, si les deux hommes s'en rendirent compte, cette mise en garde se perdit totalement sur son bourreau. Les shinigami parlait sans qu'elle comprît ce qu'ils se disaient — ceux de la douzième n'avaient pas totalement fini de le "programmer", et le langage parlé ne faisait pas encore partie de ses acquis ; il ne reconnut donc pas le mot "bonbon", en revanche ce qu'on lui fourra d'office dans la gueule se laissa délicieusement identifier. L'animal se détendit, son poil hérissé retomba, et ses yeux plissés s'ouvrirent tout rond, avant de se fermer dans une mimique de plaisir.

Pendant ce temps, un petit groupe de shinigami de la douzième division recherchait toujours activement le sujet d'expérience du Centre de Recherche. Malgré le portrait innocent qu'on leur avait dressé de la bête, ces hommes n'en restaient pas moins sur leurs gardes : c'était vraiment trop louche que leurs scientifiques créent quelque chose d'aussi mignon! Ça cachait forcément quelque chose! Si ça se trouvait, ce truc pouvait se transformer en monstre, ou leur avaler le bras en un claquement de doigt, hein, qu'est-ce qu'ils en savaient! Tout ceci n'était guère rassurant, pensaient-ils en scrutant minutieusement les lieux dans lesquels ils passaient. C'est ainsi qu'ils remontèrent la piste du sujet d'expérience, à force d'interroger des sinistrés, de récolter leurs plaintes et de suivre les dégâts que l'animal laissait derrière lui.
Soudain, l'un des shinigami attira l'attention de ses camarades sur un petit groupe, à l'autre bout de la rue dans laquelle ils venaient d'arriver. Tous reconnurent aussitôt les cheveux roses de la vice-capitaine Kusajishi, et ce qu'elle tenait dans ses bras n'était autre que le cobaye qu'ils étaient censés ramener! Quelle chance! Non seulement ils l'avaient retrouvé, mais en plus un haut-gradé l'avait déjà capturé!
Ils se sentirent un tout petit peu moins chanceux en voyant la petite fille partir à toutes jambes dans le sens opposé au leur. Leur réaction fut immédiate.

« Vice-capitaine Kusajishiiiiii ! s'écria l'un d'eux alors que tous se précipitaient à sa suite, Revenez iciiiiii ! »

Coincé dans les bras de la fillette, l'animal n'avait que peu de marge de manœuvre, et pas tellement la possibilité de s'enfuir. Pourtant, quand il perçut les nombreux reiatsu qui les talonnaient, la panique le reprit, faisant disparaître les derniers effets apaisants du sucre qu'on lui avait donné. Il se mit à s'agiter de plus belle, avec plus de force cette fois-ci, faisant tant et si bien qu'il parvint à se dégager à moitié. Les deux pattes sur l'épaule de la petite fille, tourné vers l'arrière, il ouvrit la gueule pour lancer une de ses boules d'énergie, qui fusa sur leurs poursuivants ; le recul eut pour effet de propulser en avant la bestiole et son tortionnaire, augmentant brusquement leur vitesse sur une centaine de mètres.
Malheureusement, son attaque ne découragea pas les shinigami (enfin pas tous), et ceux-ci n'eurent de cesse de leur courir après jusqu'à ce que l'un d'eux parvienne à la hauteur de la fillette.

« Vi... Vice-capitaine ! haleta le pauvre homme à bout de souffle, Vous... arrêt... Arrêtez-vous ! C'est au Cen... centre de... »

À cet instant, il maudit très sincèrement ce service de porter un nom aussi long que Centre de Recherche et de Développement Technique. Bah, de toute façon, le dire ou non ne changerait sans doute rien : c'était à la vice-capitaine de la onzième division qu'il s'adressait, là... Enfin, vice-capitaine ou pas, ça restait une gamine! Plein d'une assurance mal placée, le shinigami tendit donc la main vers l'animal, dans le but évident de l'arracher à l'étreinte de la petite Kusajishi.

Spoiler:

Au moment où elle détalait à nouveau, Yachiru était sûre de plusieurs choses : d'abord, elle tenait son nouveau jouet bien fermement, et, ensuite, Chat Bizarre adorait les bonbons, et tout le monde aurait dû partager cet état d'esprit. Fière d'avoir enfin réussi à attraper l'amusante créature, elle se réjouissait de ce nouveau compagnon qui, à coup sûr, allait égayer la onzième division et ses barbares de shinigami. Un peu de piment dans leurs journées (Comme s'ils n'avaient pas eu assez de leur vice-capitaine, les pauvres.) ! Et en plus, en tenant l'animal par la queue, elle pouvait même s'en servir comme matraque pour frapper Boule de Billard.
Un animal de compagnie, voilà ce qui avait toujours manqué à la onzième ! Mais jamais elle n'avait réussi à convaincre Ken-chan de lui offrir un alligator. Elle restait pourtant persuadée qu'il aurait eu parfaitement sa place dans le bassin de Bya-kun.

Ses réflexions en étaient à peu près au moment où elle se demandait comment elle allait expliquer à la bestiole que malgré ses plumes, Tête d'Oiseau n'était pas vraiment un volatile et donc pas comestible (quoi que, laisser Chat Bizarre l'attaquer, ça pouvait être vraiment drôle...) lorsqu'elle se rendit compte qu'on lui courait après.
Vice-capitaine Kusajishiiiiii ! Revenez iciiiiii !
La petite vice-capitaine ne se retourna même pas, et ne ralentit pas du tout non plus. Ses jambes s'agitaient toujours, et ses pieds fonçaient à toute vitesse. Dans ses bras, le chat, paniqué, parvint à se dégager en partie. Hors de question qu'il lui échappe ! Yachiru resserra un peu sa prise, mais la bête avait déjà posé les pattes avant sur son épaule, et, la tête ballotant sévèrement au gré des mouvements de sa tortionnaire, il lança une grosse boule bizarre sur leurs poursuivants. Ce Chat Bizarre était décidément un nouveau jeu indispensable ! Ils allaient pouvoir s'amuser à tirer sur des shinigami passant dans le coin ! Au pire, ils détruiraient la moitié de la onzième division, voire du seireitei, mais rien de bien inhabituel ou de catastrophique.
Vi... Vice-capitaine !
Un acharné l'avait presque rattrapée. Mais il ne connaissait pas Yachiru !
Vous... arrêt... Arrêtez-vous ! C'est au Cen... centre de...
Il était à moitié mort d'avoir tenté de maintenir l'allure imposée par la rapidité légendaire de la gamine aux cheveux roses. Mais ce pauvre shinigami tenta même de lui reprendre la créature, et tendit le bras vers elle. Tandis qu'il esquissait ce geste, Yachiru s'immobilisa, l'obligeant à piler net à son tour pour reprendre sa tentative en cours, avec un peu plus d'assurance, pensant sans doute qu'il avait gagné la partie. Dans les bras de son bourreau, le chat, dont les yeux avaient eu l'air d'être sur le point de quitter leurs orbites lorsque Yachiru avait stoppé brutalement, était pétrifié.
Les doigts du shinigami étaient à deux centimètres de se refermer sur leur prise lorsque la riposte eut lieu. Brusquement, Yachiru ouvrit la porte, et, sans hésiter, referma les dents sur la main du pauvre bougre qui avait tenté de l'arrêter.
Lorsqu'elle relâcha enfin sa prise, ce fut pour détaler à nouveau. Cette fois, son poursuivant, occupé à sauter sur place en hurlant, ne tenta pas de la rattraper.
Elle entreprit de tenter de rentrer à la onzième, ce qui ne s'annonçait pas facile. Il allait falloir remplir à nouveau ses poches de bonbons, en gaver la bestiole au passage et ensuite, elle pourrait jouer avec ! D'ici quelques jours, elle s'en lasserait et se contenterait de lui balancer une sucrerie au passage, occupée à jouer avec un nouvel amusement. Mais pour l'instant, elle était fière d'avoir réussi à garder Chat Bizarre ! Elle cracherait sur Boule de Billard quand il tenterait de lui enlever la bête ! En tout cas, elle s'était bien amusée avec ce chat-grenouille à deux queues, et elle avait hâte de montrer à Ken-chan qu'elle l'avait gardé !
Encore fallait-il retrouver son chemin.

Spoiler:

Échec de la mission! XD

Gains : 3 XP.