Débarquement à Karakura

Novembre, l'avant-dernier mois de l'année, un mois frais et venteux, au ciel plutôt capricieux. Néanmoins aujourd'hui ce dernier était plutôt dégagé, et les rayons du soleil n'avaient que peu de mal à atteindre la petite ville nippone de Karakura. Hinamori ne pouvait que confirmer cette impression, allongée sur un des murets qui bordent le toit du lycée, ses yeux bruns rivés vers cette immensité bleue qui la surplombait, enfin, qui surplombait tous les habitants de ce monde (et même des autres d'ailleurs). Cela faisait une dizaine de jours que la jeune fille avait été envoyée sur Terre, en compagnie de la capitaine de la deuxième division, cela afin de remplacer au pied levé les membres de la dixième division qui avaient du retourner en urgence à la Soul Society. La petite brune ferma les yeux, se remémorant le rapport d'affrontement qu'elle avait reçu. Elle avait tellement lu et relu le morceau de papier rédigé par Rangiku qu'elle en connaissait son contenu sur le bout des doigts. Elle avait d'ailleurs du mal à comprendre pourquoi elle avait été choisie pour prendre la place de la grande blonde. Deux hypothèses se mêlaient dans son esprit : soit le Gotei 13 lui accordait à nouveau sa confiance, ce dont elle devait s'estimer heureuse et fière, après toutes les brimades dont elle avait été la victime, soit il s'agissait au contraire d'une mission suicide, une bonne occasion de la faire disparaître définitivement, et le choix du capitaine Soi Fon, chef des forces militaires et maitre ès assassinat, à ses côtés, n'aidait en rien la jeune shinigami à se persuader du contraire.

Non ! Il ne fallait pas penser ainsi ! Elle devait arrêter de tout voir en noir, de croire que tout le monde lui en voulait ! La jeune fille se redressa d'un coup, manquant par ailleurs dans son mouvement de basculer dans le vide, et se prit la tête entre ses mains, la secouant pour en chasses ces idées noires, morbides. Elle devait relever la tête, et aller de l'avant (enfin pas trop dans l'immédiat, il ne fallait pas qu'elle tombe du toit non plus), mais elle devait se l'avouer, c'était dur, très dur, d'autant plus qu'il n'y avait personne pour la soutenir, toutes les personnes avec qui elle aurait pu discuter étaient absentes : Abarai s'entrainait quelque part dans la petite ville, Toshirõ et Rangiku étaient rentrés au Seireitei et Kira ne l'avait jamais quitté. Elle était seule, entièrement seule… L'esprit empli de ces pensées négatives, Hinamori se recroquevilla sur elle-même dans un coin du toit, les jambes pliées collées contre sa poitrine, ses bras les en serrant et se mit à se balancer légèrement sur place comme si elle tentait de s'auto-bercer, de se rassurer… Elle était seule… Et elle n'oserait pas confier ce genre d'angoisse aux compagnons qui lui restaient, que ce soit Ikkaku, beaucoup trop tête brûlée, Yumichika, beaucoup trop narcissique et imbu de lui-même, ou la capitaine Soi Fon, beaucoup trop… froide, presque sans cœur… Non pas qu'elle ne leur fasse pas confiance, mais elle doutait réellement que l'un ou l'autre ne puisse réellement lui être d'un quelconque soutient, d'une quelconque aide… Si, bien sûr, la capitaine de la deuxième division se ferait surement un plaisir de mettre fin à ses peurs, ses frayeurs, ses jours plus simplement… Hinamori frissonna, le vent venant caresser ses jambes non protégées par la jupe de son uniforme d'écolière. Ces pensées sombres ne cessaient d'hanter son esprit, et ceux depuis le départ du capitaine Aizen. Elle souffla à voix basse (et de toute façon qui aurait pu l'entendre, elle était seule sur ce toit), plus pour elle-même que pour la personne qu'elle apostrophe

- Capitaine Aizen… Pourquoi êtes-vous parti ?... Pourquoi suis-je restée derrière ?...

Et voilà que le traitre venait occuper ses pensées. Enfin le traitre… Ça c'était le point de vue du Gotei 13, pas le sien. La petite brune était persuadée que le traitre n'était non pas le capitaine Aizen, mais Gin Ichimaru, l'homme au sourire permanent, quelque soit la situation. Elle était sûre que c'était sur son ordre que le capitaine Aizen l'avait blessée. Pire même, elle s'imaginait que s'était Ichimaru qui lui avait porté le coup fatal, et que le capitaine Aizen avait tenté de la protéger, mais avait échoué. C'était Ichimaru l'homme cruel, sans foi ni loi. Voilà le point de vue de la petite shinigami, et c'était d'ailleurs une des raisons pour lesquelles elle connaissait par cœur le rapport de son homologue de la dixième division quant à son combat sur Terre, pourquoi elle l'avait tant relu. En effet, la jeune fille n'arrivait à comprendre ce qui aurait pu pousser l'homme à la chevelure d'argent à sauver la blonde vice-capitaine de Toshirõ du courroux de l'Arrancar. Ça n'avait strictement aucun sens, aucune raison d'être.

Hinamori aurait pu se torturer les pensées pendant un long moment encore si sa réflexion n'avait pas été interrompue par la sonnerie du lycée, annonçant la fin des cours. Lentement, la shinigami se releva et alla se pencher au bord du toit, regardant les élèves sortir les uns après les autres, enfin libérés des salles de classe. Hinamori avait d'ailleurs hésité longtemps entre se mêler aux lycéens pendant les cours, ou se placer en faction en haut des bâtiments, mais elle avait craint de trop songer au passé, à Abarai et à Kira qui ne l'accompagnaient pas, à Hisagi qui avait été leur instructeur le temps d'une mission, et au capitaine Aizen et son subordonné Ichimaru qui les avait sauvés durant cette même mission. Le simple souvenir du visage au sourire éternel avait suffit à la décider, mais forcée de croire que cela n'avait pas changé grand-chose, enfin bref. La jeune fille prit quelques secondes à vérifier que la tenue d'écolière qu'elle portait était correctement ajustée, de même que sa queue de cheval (en effet, trouvant que le chignon était moyennement adapté pour se faire passer pour une humaine, la shinigami avait opté pour une queue de cheval fixée en hauteur), et essuya les quelques larmes qui avait coulé sur son visage durant ses petits "délires", avant de descendre du toit et de se mêler aux autres élèves, comme n'importe quel autre lycéenne, pour quitter l'enceinte de l'établissement scolaire. Elle n'avait d'ailleurs pas oublié derrière elle le petit sac d'étudiante qui complétait sa panoplie de petite élève modèle, sac dans lequel elle transportait son soul pager ainsi que sa pilule d'âme artificielle, pour cacher son Gigai en cas de besoin. Elle se mêla à une petite masse d'élèves, un groupe de pimbêches pour être précis, le genre qui ne se préoccupent que d'elles-mêmes et ne remarque pas les autres gens autour, mais qui, plus elles ont de publics, plus elles sont heureuses, la "cachette" parfaite en somme pour la fillette discrète qu'elle était.

Le petit troupeau (quelle meilleure dénomination pour un amassement de dindes gloussantes et jacassantes ?) se dispersa petit à petit, et Hinamori finit par se retrouver seule au cœur des rues de Karakura. Elle marcha un peu, puis s'adossa à un lampadaire dans la rue et sortit son soul pager et y jeta un rapide coup d'œil. Ressemblant à un téléphone humain, elle pouvait se permettre de le sortir en public sans le moindre souci. Pas de hollow, ni d'autre menace à signaler ? Bien. Elle allait pouvoir rentrer sans se soucier de quoi que ce soit. Elle reprit donc la route, en direction de ce qu'elle avait établi comme étant son "chez elle" le temps de leur mission sur Terre : une petite maison laissée à l'abandon, en périphérie de la ville. Cette dernière n'était pas bien grande, mais on y trouvait un lit, une salle de bains, et de quoi ranger ses affaires. Elle n'avait pas besoin de plus. La journée se terminait aussi calmement qu'elle avait commencé, et Hinamori allait rejoindre son "Home Sweet Home", comme disent les humains. Elle y fera son rapport quotidien à la Soul Society, l'achevant par :

System all green. Communications interrompues.

Spoiler:

Illustre anonyme Messages : 61 Date d'inscription : 16/03/2010

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Un long trait noir déchira lentement le ciel jusqu'à ce que, brusquement, les bords de la plaie s'écartassent, révélant un tunnel obscur agité d'ombres mouvantes ; le blanc des silhouettes qui se profilaient au premier plan contrastait avec le chemin qu'elles abandonnaient pour poser le pied dans le monde réel. Il y avait là une poignée d'arrancar, dont certains appartenaient à l'élite de Las Noches, accompagnés de leurs chefs, les trois shinigami ayant trahi le Gôtei 13 quelques mois plus tôt. Tandis que la garganta se refermait derrière cet étrange groupe, Aizen fit quelques pas dans le ciel terrestre, ses bras se balançant au rythme de sa marche. Comme toujours son visage exprimait un calme déroutant, plein de supériorité, et un léger sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il contemplait le paysage qu'il dominait. Karakura... Les habitants de cette ville lui fourniraient la matière première nécessaire à la fabrication de l'Onken, la clef qui lui ouvrirait les cieux ; mais il n'était pas encore temps... Son plan nécessitait qu'il déplaçât quelques pièces supplémentaires sur l'échiquier. Certes, il devrait sans doute concéder certains sacrifices, mais — son regard glissa sur Tôsen qui s'était porté à sa hauteur — ce seraient des sacrifices nécessaires à la bonne marche de leurs — de ses — projets, et cela ne porterait nullement préjudice à l'objectif qu'il s'était fixé : que représentait la bagatelle de quelques vies quand cela devait lui permettre de s'asseoir sur le trône de Dieu?

Gin le rejoignit à son tour, apparaissant à sa droite sans un bruit, plus silencieux qu'un serpent dans ses déplacements, son éternel sourire de renard greffé aux lèvres. Aizen se doutait de ses intentions à son égard, mais cet homme était insaisissable, trouble comme l'eau des rivières qui déformaient les trous parsemant le fond des lits et entraînant les imprudents dans un courant mortel ; il lui glissait entre les doigts, comme de l'eau, comme les écailles lisses d'un serpent, et s'il n'avait été d'une si redoutable utilité — et si lui-même avait souffert de moins d'orgueil —, sans doute l'aurait-il écarté de son chemin. Il ne l'avait pas fait, pour de bonnes raisons, pas forcément toutes raisonnables : par jeu, par goût du risque? par volonté de parvenir à le contrôler un jour, au lieu de lui arracher des serments qui sonnaient aussi faux que son sourire? ou parce que Gin ne lui paraissait pas représenter une menace sérieuse? Après tout, pour celui qui était appelé à gouverner les cieux, il eût été un peu humiliant de craindre son subordonné, qui n'était ni assez fort, ni assez bien informé pour espérer le doubler.
C'était du moins l'opinion d'Aizen à ce moment-là.

Il se retourna ; Gin et Tôsen suivirent son mouvement, faisant ainsi face au groupe d'arrancar qui attendaient qu'on leur donnât le feu vert pour attaquer. C'était pour cela qu'ils étaient venus : exterminer leurs ennemis, après avoir du patienter si longtemps! Certains en avaient assez d'attendre, et cela se voyait. Aizen leur sourit en s'adressant à eux.

« Chers arrancar, l'heure est venue pour nous de passer à l'offensive. Vos ennemis sont déjà à vos pieds ; il ne vous reste plus guère qu'à faucher leurs vies. »

D'un geste du bras, il les invita à descendre aux niveau des constructions humaines, là où se trouvaient les shinigami. Il n'avait donné l'ordre à aucun d'eux de contenir son énergie spirituelle, et lui-même n'essayait pas de cacher sa présence dans le monde réel. Les représentants du Gôtei 13 avaient du le sentir, où qu'ils se trouvassent dans la ville, et tous devaient maintenant converger là où étaient apparus les forces adverses ; voilà qui éviterait à ses hommes d'avoir à les débusquer. Il voulait faire diversion, pas perdre du temps inutilement.
Aizen jeta un nouveau coup d'œil à Gin. Le dispositif qu'il lui avait demandé de placer, lors de sa dernière visite à Karakura, était correctement mis en place. Il ne leur restait plus qu'à attendre...

Invité

Le calme avant la tempête.

Elle le sentait, quelque chose se préparait. Quand est-ce que cela arriverait, comment cela se produirait, quels seront les ennemis... Autant de questions qui étaient encore en suspend. Une chose était sure, une guerre se préparait, et la lutte serait féroce.

Mais pour l'instant tout était calme, et Soi Fon en profitait pour admirer le ciel nuageux, annonciateur de pluie, voir de neige. La lumière blanche renvoyait sur la terre une clarté aveuglante, le soleil continuant de jeter ses rayons derrière ce bouclier de nuages. Assise sur le toit de cette maisonette qui avait vécu des jours meilleurs, abandonnée et oubliée, entre la vie et la mort, la jeune femme avait envie de profiter de sa solitude. D'une certaine manière on était hors du temps ici, et c'est ce dont elle avait besoin, la ville se déployant tout autour, avec ses grattes-ciel et sa technologie; la périphérie, comme miroir contraire, permettait de voir la verdure.

Et effectivement, la verdure c'est pas ce qui manquait ici. Un jardin couvert de mauvaises herbes, des fleurs sauvages de toutes les couleurs et un pommier à moitié mort, qui luttait pour rester en vie. Depuis sa position en hauteur, la capitaine pouvait aisément voir le petit chemin en ligne droite qu'elle avait débroussaillé dans un accès de rage à son arrivée. Ou plutôt, à leur arrivée...

Elle était passée de la fierté à une rage intense, quand le sotaicho lui avait appris qu'elle irait en éclaireur sur Terre. Quelle joie de sortir et d'être en première ligne pour la bagarre! Mais elle avait vite déchanté quand elle su qui l'accompagnait. Certes, il était évident qu'Omaeda était trop nul pour passer inaperçu, avec sa carrure imposante, sa voix qui porte et sa lourdeur. Mais de là à lui coller une gamine! Elle n'était pas baby-siter quand même!
Et quelle idée de lui avoir mis dans les pattes une fillette qui voyait le traitre comme un dieu... C'était à se demander pourquoi il ne l'avait pas prise avec lui. En même temps, la réponse venait d'elle-même: elle était bien trop casse-pied. Une lavette, bonne à faire toutes les mauvaises tâches. Elle n'avait été qu'un pion dans sa machinerie, et cette gamine ne s'en rendait pas compte – ou bien faisait-elle semblant.

Etre avec elle était un véritable paradoxe: d'un côté, elle devait la surveiller, car cette idiote pouvait essayer de chercher son maître adoré et lui donner des informations, dans sa soi-disante naiveté; d'un autre côté, elle servait d'appât potenciel, peut-être viendrait-il voir sa plus grande fan.
Dans les deux cas, elle finirait tuée: soit par elle, soit par lui. Elle n'accordait sa confiance à personne, et encore moi en elle.
Mais l'avoir pour compagnie énervait la capitaine. D'une manière générale, tout l'agaçait. Rien ne s'était passé depuis 10 jours, silence radio de tous côtés. Et ce gigai devenait insupportable! Elle détestait cette sensation d'être habillée d'une combinaison qui collait à chaque partie de sa peau. Elle pouvait bouger à son aise, mais elle était beaucoup plus lente qu'en temps normal, et ça, elle en avait marre.

Une petite goutte de pluie tomba sur son front, lui faisant ouvrir les yeux. Elle se leva, et s'étira. Elle était restée sur ce toit toute la matinée, depuis qu'elle s'était réveillée d'une petite nuit froide et humide. La jeune femme regarda alentour: une personne arrivait. Petite, habillée comme une écolière. Ah, déjà de retour! Dommage, elle aurait bien aimé rester seule plus longtemps. Mais son lycée ne faisait pas pensionnat.

Les rares personnes alentour croyaient que les deux filles étaient soeurs, c'est ce qui avait été décidé pour faire bonne figure. Soi n'avait rien dit, elle se moquait de ce dont les gens pouvait penser; il était de toute manière hors de question qu'elle se comporte comme une gentille môman de substitution, comme on voit dans ces mangas pour gamines.

Soi passa par la lucarne pour rentrer dans la maison. Malgré les tentatives d'aération, cela sentait toujours le moisi, et les nuits étaient frigorifiques (forcément, maison abandonnée = pas de chauffage). La gamine avait tenté un feu de cheminée, elle avait failli cramer le salon, aussi en étaient-elles restées là. La jeune femme s'en accomodait, elle avait appris à vivre difficilement. La gamine elle, avait plus de mal. Trop dorlotée... pfeu.

Elle l'entendit ouvrir la porte, annoncer qu'elle était rentrée. Soi, qui était encore dans les escaliers, ne lui jetta aucun regard et se dirigea vers la cuisine. Après avoir retroussé les manches de son pull à col roulé noir, elle ouvrit la porte du frigo et sortit une bouteille d'eau. Elle ne fit aucun signe à la jeune fille, puis quitta la pièce. Voir sa tête lui était peu supportable en temps normal, alors en étant de mauvaise humeur, c'était pire.

Elle s'affala sur un vieux canapé applati, vestige de la maison, qui n'en restait pas moins confortable. Mais cette pause était de courte durée. Un léger tremblement se déclara, qui se transforma en vibration de plus en plus saisissante. Ce n'était pas normal. Elle se leva et alla jeter un coup d'oeil dans la rue: quelques enfants passaient à vélo, le visage serein. Il ne s'agissait donc pas d'un tremblement de terre. Une vague de reiatsu attint alors la capitaine comme un coup de fouet. Ce reiatsu, elle le connaissait, même s'il était mélangé au milieu d'un nombre indeterminé d'arrancar. Il était saisissable dans sa superiorité, bien qu'il n'en laissa apparaître qu'une infime partie; en effet, le laisser totalement aller vaudrait la destruction de tous les sbires qui l'accompagnaient, comme un coup de vent. Elle regarda sa collègue: elle aussi l'avait ressentie.

Il ne veut apparemment pas passer inaperçu, dit la jeune femme dans un sourire narquois. Toujours cette suffisance... Ah la la... Allez, bouge-toi! Cria-t-elle tout à coup en voyant sa camarade rester interdite, figée. Ne reste pas plantée là! Préviens le Seireitei, on y va. Et je te préviens, rajouta-t-elle d'un air féroce, tu tentes quoi que ce soit en notre défaveur, et je m'occuperai personnellement de toi.

Soi balança son gigai sur le canapé, devenue une poupée la représentant, avec son pull un peu trop grand et son pantalon noir, inerte.
Deux secondes après, elle était sortie et courrait déjà en direction de la puissante vague de reiatsu, sorte d'océan en plein ciel, s'agitant comme une tempête sur le point de déverser sa force pour le moment retenue à grande peine.

Ulquiorra avait franchi l'ouverture du Garganta d'un pas calme et mesuré, les volutes d'énergie propres au portail balayant doucement le corps de l'espada. A première vue, rien ne justifiait vraiment sa présence ici, du moins pas de manière ouverte. Il n'était pas le Primera, ni même le Tercera et par conséquent Aizen ne l'estimait surement pas comme l'arme la plus dangereuse à sa disposition. Mais la puissance d'Ulquiorra était tout de même non négligeable, même sans connaître vraiment le niveau de ces fameux capitaines, il semblait qu'il pourrait faire face en libérant toute sa puissance. Aizen avait évidemment évoqué ses anciens compagnons d'armes et les techniques qu'ils pourraient employer contre ses troupes mais malgré cela Ulquiorra en avait plus appris en écoutant les conversations entre Aizen, Gin et Tousen qu'en tendant l'oreille durant les réunions. A croire qu'Aizen ne se souciait vraiment pas de cette assemblée d'Arrancars unis sous le seul pouvoir qui soit capable de tous les plier.

Désormais les choses s'étaient accélèrées, le dirigeant de Las Noches avait décidé de poser le pied dans Karakura et à son appel son armée avait répondu. Il était évident que la Soul Society allait tenter quelque chose, du moins Ulquiorra le percevait ainsi à travers les connaissances de son ennemi, et afin d'y remédier Aizen disposait de nombre d'atouts. Que ce soit l'esprit tordu de Szayel, la férocité de Grimmjow ou l'expérience de Barragan, chacun était dangereux et apportait un soutien non négligeable à leur seigneur. Ulquiorra connaissait quelques unes de leurs ressurections grâce à nombre d'enquêtes mais il apparaissait généralement que toutes recélaient des capacités redoutables, la quintessence de l'union entre un hollow et un shinigami. Quand à Ulquiorra, il apportait son contrôle de la situation et sa puissance sans hésiter. Il n'y avait pas à hésiter ni même à discuter, le rôle de tous les Espadas était enfin exécuté tandis que la confrontation s'annoncait imminente. Pas le moins du monde stressé ou anxieux, le Cuarta se demandait si il pourrait voir de ses yeux un de ces Bankai de Capitaine et en évaluer la puissance. Il était évident que ce serait loin d'être qualifié de cet adjectif plaisant de déchet qu'Ulquiorra aimait utiliser et il serait bon de voir l'écart de puissance entre les hybrides hollows et l'élite des shinigamis.

Ulquiorra , du haut de sa position, contempla Karakura. Ainsi c'était le monde qu'ils allaient dévaster pour créer l'Ouken, le monde que le seigneur Aizen allait blesser à jamais. Son sourire éternel sur le visage, son air confiant, le seigneur de Las Noches semblait à son aise. Un jour peut être, Ulquiorra y verrait autre chose qu'une éternelle assurance mais peut-être justement ne serait-il plus là pour le voir. De toute facon, ce qui importait réellement c'était de remplir sa mission et le Cuarta comptait bien y parvenir. Peu importe l'ennemi, le nombre, la force, Karakura tomberait ou alors ce serait lui qui faillirait et finirait ainsi dans la mort. L'issue était claire, la mission limpide, il ne restait plus qu'à voir si Soul Society allait vraiment réagir et de quelle manière. Ulquiorra espérait juste que leur sens tactique soit à la hauteur des siécles d'expériences qu'ils étaient sensés avoir accumulés et que leur épée soit de même.

La voix du seigneur s'éleva dans les cieux, tel une ode au carnage et au meurtre. Chez Ulquiorra, elle n'évoqua rien si ce n'est le signe qu'il pouvait accomplir sa mission. Descendant lentement à l'aide des résidus spirituels, le Cuarta alla se poser en douceur sur le toit d'un immeuble. Décidément ce monde était laid et ininteressant et le fait qu'il soit rempli d'humains pathétiques trouvaient une fois de plus un sens dans l'environnement qu'observait le Cuarta. Enfin bon, le temps n'était pas venu aux réflexions sur la médiocrité de ce monde, de toute facon il serait englouti pour servir à l'Ouken. Commencant à marcher d'un pas lent et régulier, l'Espada se mit en route pour voir si il rencontrerait d'éventuels ennemis.

Encore une journée semblable à toutes les autres dans la ville de Karakura. L'automne s'était installé, il faisait gris et froid, il n'était plus question de se balader dans les rues en tee-shirt. Yumichika remonta un peu plus la fermeture éclair du sweat-shirt qu'il portait, dissimulant complètement le tee-shirt aux motifs colorés qu'il y avait en-dessous, puis remit ses mains dans ses poches. Il ne mettait plus l'uniforme du lycée de la ville depuis un moment déjà ; à quoi bon? ce n'était pas comme s'il se mêlait aux humains pour aller suivre leurs leçons idiotes — personne ne leur apprenait à se battre! Qu'est-ce que c'était que cette école? Du coup, le cinquième siège de la onzième division avait opté pour des vêtements correspondant davantage à ses goûts et qui, au moins, avaient le mérite de ne pas avoir été choisis par le boudin qui leur servait d'hôtesse. On ne pouvait pas en dire autant d'Ikkaku... Yumichika lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Son ami était toujours à une bonne dizaine de mètres en arrière sur le trottoir d'en face, ça allait. Enfin, "ça allait"... Non, au contraire, ça n'allait pas du tout! Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter des fringues aussi moches?! Déjà que séparément elles étaient très laides, en les combinant leur hôtesse avait obtenu une espèce de concentré de mocheté qui égratignait les yeux délicats du shinigami. Il ne pouvait en supporter ni la vue, ni la proximité, d'où cette distance "de sécurité" qu'il avait établi entre lui et son ami — s'il refusait de porter le joli manteau qu'il lui avait trouvé pour cacher cette horreur, tant pis pour lui! Il assumerait sa honte seul, comme un homme! Hors de question qu'on les voie tous les deux tant qu'il serait habillé comme ça!
Mais quand même, depuis quand la gratitude d'Ikkaku pour cette fille avait-elle pris plus de valeur que ses critères esthétiques? Bon d'accord, il n'avait pas été très subtile dans sa façon de se foutre de sa gueule, mais quand même, c'était pas des raisons pour ne pas appliquer ses bons conseils! Il avait l'air super ridicule, là!

Continuant à faire comme s'ils ne se connaissaient pas, Yumichika poursuivit sa marche dans le centre-ville. Il ne faisait que passer devant les boutiques sans s'attarder sur leurs vitrines, aussi plaisantes soient certaines d'entre elles. Il avait beau aimer avoir de belles choses, faire du shopping, ça restait un truc de filles. Il suffisait de voir Rangiku dans le monde des vivants pour s'en convaincre!
Tiens, ils n'avaient pas eu de ses nouvelles depuis qu'elle et son capitaine étaient retournés à Soul Society. Elle était dans un sale état au moment de partir, mais il n'y avait pas à s'en faire pour elle : elle était costaude, elle s'en remettrait. Dix jours n'étaient juste pas suffisants pour qu'elle soit totalement remise sur pied. Bah, plus longtemps elle jouerait les convalescente, plus Yumichika aurait de quoi se payer sa tête quand elle reviendrait! Ah çà, il n'allait pas la louper : se faire laminer et passer plus d'une semaine au lit, voilà qui donnait matière à un feu de moqueries certes peu inventives, mais qui ne manquerait pas de mettre la vice-capitaine en rogne. (Non, ce n'était pas pour la "taquiner"! Ils ne pouvaient vraiment pas se supporter!) En attendant, les remplaçants des deux officiers de la dixième division n'étaient pas le choix préféré de Yumichika... Le capitaine Soi Fon, de la deuxième division, était peut-être une excellente combattante, mais elle était clairement antipathique, dans le genre pas fun pour deux sous. Quant à l'autre, Hinamori, vice-capitaine de la cinquième division... C'était une amie de Renji, et il était déjà arrivé au cinquième siège de la croiser, mais elle manquait un peu de tripes à son goût, et puis elle n'était jamais venue boire avec eux, même quand il avait dit à Renji qu'il pouvait inviter ses potes d'académie! Enfin bref, ces deux-là n'étaient pas des marrantes, et en dix jours il n'y avait eu que très peu de contacts entre eux.

Faisant passer sa main de la poche de son sweat à celle de son pantalon, il sortit son messager divin et en ouvrit le clapet pour vérifier le radar spirituel ; mais rien, pas le plus petit hollow signalé dans le coin. Tant mieux, il aurait eu la flemme de sortir de son gigaï de toute façon... Quelqu'un d'autre n'aurait eu qu'à se charger de cette basse besogne à sa place, ils étaient suffisamment nombreux ici, après tout.
Une violente poussée de reiatsu traversa soudain le ciel tranquille de Karakura. Yumichika leva la tête, cherchant à voir ce qui se passait au-dessus de lui. De là où il se trouvait, il ne distinguait pas très bien mais... Ce gouffre noir, n'était-ce pas l'un des passages qu'empruntaient les hollow pour circuler entre les mondes? Ses yeux s'écarquillèrent quand les reiatsu se précisèrent, mélange de shinigami et d'arrancar en nombre indéterminé. L'ennemi attaquait! Merde, mais il était encore trop tôt, leurs troupes n'étaient pas censées s'affronter dans l'immédiat!

C'était pas le moment de perdre du temps à critiquer une avance sur le programme! Le cinquième siège avala sa pilule d'âme artificielle, ce qui lui fit quitter aussitôt son gigaï. Sans plus se soucier de son corps d'emprunt, le shinihami s'élança en direction des toits. Ikkaku avait réagi aussi, il l'aperçut qui retrouvait sa forme spirituelle. Un immense soulagement l'envahit.

« Ah bah voilà, là t'as pas l'air d'être tombé dans une bassine de cucul-la-praline ! » s'exclama-t-il quand ils furent à la même hauteur.

Et voilà, dix jours après Luppi était de retour dans le monde des vivants! Messire Ichimaru était présent également, mais la sortie du jour n'avait rien de commun avec leur petite descente de la dernière fois : ils étaient en groupe, cette fois-ci, et il n'était plus question pour eux de se cacher! Le petit Sexta préférait ça, ça ne lui plaisait pas d'avancer à couvert, même en territoire ennemi. Il était là et entendait bien le faire savoir! Pour le moment il se tenait immobile, légèrement déhanché. Ses yeux fouillaient la ville en même temps que, grâce à ses pesquisas, il effectuait une recherche de reiatsu. Il fronça les sourcils au bout de quelques instants, mais insister n'y changea rien : il ne détectait pas la présence de Rangiku Matsumoto, la shinigami blonde de l'autre fois. Il ne l'avait pas tuée, pourtant! C'était d'ailleurs pour ça qu'il la cherchait, pour rattraper ce terrible manque. Où était-elle, cette garce? Elle se planquait? Ah! Et si elle était repartie à Soul Society? Elle avait donc bien peur de lui, pour ne pas prendre le risque de l'affronter de nouveau en restant sur place! Le regard de Luppi passa des immeubles en contrebas à Ichimaru devant lui, dont l'ample manteau blanc était mollement agité par le vent. N'ayant pas croisé le shinigami en dix jours, il n'avait pas pu se renseigner pour savoir si lui et la shinigami blonde étaient liés, mais si c'était le cas, alors la situation ne devait pas le contrarier de trop : le Sexta n'aurait pas l'occasion de tuer cette femme aujourd'hui.

Il n'avait toutefois pas l'intention de laisser au shinigami renégat le plaisir de le voir ainsi contrarié. L'expression du petit arrancar se radoucit, laissant place à son sourire satisfait habituel, paupières à demi baissées. Il jeta un coup d'œil aux quelques arrancar qui participaient à la mission ; Grimmjow en faisait partie. Comme si ce manchot servait encore à quoi que ce soit! Il ne pouvait plus que grogner d'un air méchant mais mordre, ah çà! c'était une autre paire de manches, Luppi était bien placé pour le savoir : depuis un bon mois qu'il occupait son ancien rang, son prédécesseur n'avait pas été capable de l'en déloger. Il ne restait plus rien de sa force d'autrefois! Que venait-il donc faire sur le champ de bataille? Sa manche gauche pendait, vide, toutefois ça ne suffisait pas à rendre Grimmjow aussi pitoyable qu'il l'aurait voulu. Il évitait de regarder dans sa direction, en plus! — oui, évitait, il en était certain ; il ne pouvait pas ignorer le regard méprisant que Luppi dardait sur lui à la dérobée.
La voix du seigneur Aizen le tira de ses pensées, et le petit arrancar fut de nouveau présent à la raison de leur venue chez les humains.

Pour massacrer leurs ennemis, c'était évident, mais la façon dont leur chef le leur annonçait renforçait l'effet de mise en scène. C'était à ses hommes de se battre, pour le moment bien sûr ; si lui-même intervenait, ce serait sans doute plus tard. En attendant, Luppi avait quartier libre pour faire ce qu'il voudrait aux shinigami qu'il rencontrerait ; il n'allait pas cracher sur cette opportunité! Et puis tiens, il en profiterait pour voir ce que valait la nouvelle. Enfin, "nouvelle"... Nelliel avait appartenu à l'Espada avant que lui-même arrive à Las Noches. Nnoitra avait été stupide de ne pas la tuer quand il en avait l'occasion, à croire qu'il n'en avait pas vraiment eu envie! Tant pis pour lui, il en payait le prix aujourd'hui : partager son rang avec cette femme qu'il méprisait ouvertement... C'était une sanction pour le moins original que le seigneur Aizen lui infligeait là.
Pendant un cours instant, le petit Sexta imagina ce que cela aurait pu donner si, au moment où il lui avait rendu sa forme d'adulte, Szayel Aporro en avait également profité pour rendre son bras à Grimmjow... Non! Il n'y avait aucune raison qu'on le punisse, lui! Et de toute façon, ni lui, ni Grimmjow n'auraient supporté de partager quoi que ce soit avec l'autre ; ils se seraient certainement entretués.
Et il aurait gagné, bien sûr!

Il n'avait pas encore commencé à descendre lorsque son regard croisa celui de Nelliel. Il ne la trouvait pas spécialement belle, avec cette grosse cicatrice qu'elle avait entre les deux yeux, mais ses cheveux paraissaient doux, et malgré un uniforme couvrant, on devinait sans peine ses formes plus que généreuses. Luppi eut alors un réflexe assez stupide.
Il lui tira la langue.
Puis il s'élança vers les immeubles, à la recherche d'un reiatsu qu'il prendrait plaisir à annihiler.

Etrange d’être ainsi entourée. De nombreuses années s’étaient écoulées entre le moment où Nelliel s’était fait exclure de Las Noches et cet instant, où elle se tenait au côté du seigneur Aizen. Ayant été une gamine sans mémoire durant tout ce temps, elle n’avait jamais songé un seul instant retrouver la vie qu’elle menait auparavant. Et maintenant qu’elle était de nouveau elle-même, elle se demandait si retrouver une place parmi l’espada était une bonne ou une mauvaise chose.
Elle avait la force, le potentiel… Mais la volonté lui faisait défaut. Elle n’était pas de ceux qui souhaitaient exprimer leurs puissances sur un champ de bataille. Elle ne combattait que par nécessité. Tuer pour tuer n’était pas dans sa nature… Contrairement à la plupart des arrancars qui se tenaient là.
De façon distraite, elle porta une main au niveau de sa cicatrice, pensant un instant à celui qui lui avait infligé cette blessure. Nnoitra… L’espada avec qui elle partageait désormais le numéro cinq. C’était une première d’ailleurs, jamais encore il n’y avait eu de double numéro, et bien qu’elle ait eu une conversation avec le Seigneur Aizen, elle n’avait pas vraiment compris pourquoi lui avait-il donné ce rang. Elle savait une chose… Jirga devait l’avoir mauvaise pour le coup. Aussi, elle évita de regarder dans sa direction. De toute façon, elle se fichait pas mal de cette « bête » dont l’honneur était tombé plus bas que terre lorsqu’il avait dû faire appel à Szayel pour gagner un combat. Non, décidément, il ne méritait aucunement son attention.

La voix du shinigami la tira de ses rêveries. L’ordre était à présent donné, et il n’était pas question de décevoir un instant celui qui, dans un futur proche, deviendrait le Roi de la Dimension Royale (enfin en tout cas, c’était apparemment les objectifs du traître). Baissant les yeux, la jeune femme aux cheveux verts contempla les shinigami en contrebas, attirés par les puissants reiatsu apparus quelques instants plus tôt au-dessus de la ville de Karakura. Il en venait de tous les côtés… Mais pas assez. La Soul Society avait été négligente, elle ne semblait avoir posté qu’une petite faction de quelques individus. Peut-être étaient-ils suffisamment puissants ? Epiant les faits et gestes de ces adversaires, Nelliel se demanda si pour le coup, elle avait nécessairement besoin d’entrer en action… Déviant son regard sur le seigneur Aizen, elle oublia très vite l’idée de ne pas participer aux combats. D’ailleurs, elle avait besoin de faire ses « preuves ».
Jetant un œil sur l’ensemble de ses « compagnons » (la bonne blague), elle s’aperçut que Luppi la fixait. Le répugnant petit personnage… Du peu qu’elle connaissait de cet arrancar, elle était certaine de ne pas s’entendre avec lui. Le geste qu’il eut à l’instant lui prouva d’ailleurs à quel point l’écart de maturité était grand entre « l’homme » et la femme.
Soupirant, Nell se re-concentra sur les shinigami. Bien… Puisqu’il devait en être ainsi…

D’un sonido, elle rejoignit une jeune femme, plutôt petite avec un chignon sur la tête. Se tenant à bonne distance de son adversaire, l’espada l’observa attentivement. La frêle constitution de la shinigami pouvait laisser à penser que sa puissance était proportionnelle à sa taille, mais en guerrière expérimentée, l’arrancar savait pertinemment faire la différence entre l’être et le paraître. Pendant plusieurs secondes, elle resta immobile, le visage impassible, pour finalement prendre la parole.

« Je suis l’arrancar Nelliel Tu Odelschwanck… L’espada numéro cinq. »

Elle sembla réfléchir un instant puis ajouta…

« Bis » Comme pour signaler qu’elle n’était pas la seule à porter ce numéro.

Sans rien ajouter de plus, elle plaça son zanpakutô devant elle, le dégainant de manière assez lente, pour finalement mettre la lame au clair, rejetant alors sur le côté le fourreau (inutile de s’en encombrer hein ?).
Elle s’élança alors…

La bataille commençait.

Spoiler:

Ichigo vaquait à ses occupations habituelles de Shinigami quand une déferlante d'énergie avait balayée la ville. Évidemment, presque personne ne l'avait sentie et chacun continuait son traintrain quotidien, plus occupé par ses problèmes de la journée que par l'irruption d'une armée prête à ravager la ville. Une chape de reiatsu s'était abattue sur Karakura, pesant sur tout être capable de la sentir et même si Ichigo n'était pas l'un des plus doués pour ce genre de choses, il l'avait ressentie également. S'élancant d'un building d'ou il venait de tuer un Hollow des plus minables, il fit un Shunpo qui lui fit parcourir la ville rapidement. Passant au dessus des gens inconscients de son existence, le jeune garçon serra le poing. Si c'était bien ce qu'il croyait, ca voulait dire qu'Aizen avait décidé de passer à l'offensive et de créer ce fameux objet dont Soul Society avait peur. Rukia n'avait pu lui dire que ce qu'elle savait, c'est à dire peu de choses.Quand à Kon, il avait glapit avant de se déclarer prêt à défendre sa chère maîtresse de toute ses forces de peluche. Autant dire que si ce n'était que ca, Karakura était perdue d'avance.

Tandis qu'il se déplaçait à grande vitesse, Ichigo essaya de percevoir si Ishida ou un autre de ses compagnons était déjà sur les lieux mais à son grand regret il ne put rien percevoir. D'un coté, un peu d'aide ne faisait jamais de mal quand il s'agissait d'affronter autant d'ennemis mais de l'autre, il était évident que Chad ou même Ishida ne possédait pas le niveau pour se mesurer à certaines créatures d'Aizen. Par conséquent, leur présence pouvait être aussi problématique que bénéfique sur le champ de bataille. Pour ce qui était d'Urahara, Ichigo n'était pas sûr. Il pouvait aussi bien venir se battre au front que manigance un sombre piège dans un coin secret et arriver à la fin avec son grand sourire et son éventail. Il ne fallait pas vraiment compter sur lui dans ce genre de situations, autant se débrouiller d'abord avec ce qu'on avait avec soi. Et Ichigo avait pour lui Zangetsu et ses divers pouvoirs ainsi que ce fameux masque. Vu le niveau de certains ennemis, il serait obligé de les utiliser et il espérait que cela suffirait pour lui permettre d"obtenir la victoire. Pas question de laisser Aizen mettre la main sur cet Ouken ou même de menacer Karakura mais en y réfléchissant bien, Soul Society enverrait surement des renforts. Cette bataille risquait d'être mouvementée et Ichigo sortit Zangetsu de son fourreau de bandelettes instinctivement. Il était arrivé sur le lieu de l'invasion et constatait de ses propres yeux les forces en présence. Beaucoup de ces fameux Arrancars et au milieu d'eux trônait le traître, celui qui avait volé le Hongyoku à Rukia et causé toutes ces histoires. Serrant plus fort son sabre d'une nervosité et d'une frustration apparente, Ichigo regarda tout autour de lui et apercut certaines personnes qu'il connaissait, notamment Ikkaku et son pote et cette capitaine dont le prénom lui échappait encore mais que Yoruichi semblait bien connaître. Ichigo fit monter son reiatsu en flêche, prêt à accueillir son futur adversaire qui oserait descendre en s'imaginant que Karakura était déja tombée. Dommage pour lui, Kurosaki Ichigo était bel et bien là et ne céderait pas face à la menace. Dans son esprit, le garçon se motiva pour le combat à venir.

* Il faut que nous les arrêtions à tout prix sinon Karakura est perdue et tout ses habitants avec !*

Autour de lui, les différents reaitsu s'élevaient, amis et ennemis. Celui d'Aizen semblait d'ailleurs n'avoir aucune limite à sa puissance mais Ichigo n'en avait rien à faire. Il se fraierait un chemin, même si il devait être le seul survivant et blessé à mort. L'humiliation qu'il avait recue du traître, toutes ces manipulations, ce sourire suffisant, cette volonté de détruire ce que protégait Ichigo...Peu importe sa force, Ichigo ne reculerait pas et c est dans cette montée en puissance de sa détermination qu'il se mit en garde, Zangetsu prêt à frapper. L'heure était venue de mettre un frein à cette folie.

HS : Allez, je poste enfin mon message au RP

« Dans les prochains jours, nous irons dans le monde des humains pour combattre les shinigamis. »

Ce fut l'annonce qu'avait fait Aizen tantôt. Apparemment, il avait néanmoins à coeur de faire réussir le projet, vu tout le beau monde qui se déplaçait. Déjà, les trois officiers superviseurs venaient en personne, fait tout à fait exceptionnel, une bonne partie de l'Espada et des Arrancars avaient été conviés à la fête comme le mec avec le poteau télégraphique coincé dans le derrière, plus connu sous le nom d'Ulquiorra, Grimmjow, Luppi qu'il commençait à supporter de moins en moins. Sur le coup, il aurait pas été fâché que l'ancien Espada retrouve son bras et son grade. Lui au moins il était pas efféminé.

Et elle y était aussi. Alors ça, c'était sidérant. La seule femme qu'il n'a jamais pu supporter, qu'il a toujours voulu dépasser, sans jamais y arriver. Et même maintenant, où lui était au maximum de sa force et elle plus faible que jamais, il était de son niveau. Le coup dure fut quand son maître annonça qu'elle allait être Quinta Espada avec lui. Sur le coup, il songea à une farce, vu que pareille situation était une première au Hueco mundo mais les jours suivants lui prouvèrent que tel n'était pas le cas.

La semaine qui suivit, l'antenne parabolique fut particulièrement irascible et son pauvre Fraccion en faisait les frais, bien malgré lui. A la moindre remarque acerbe, Santa Teresa fusait, inlassablement létale, ce qui lui valut quelques problèmes avec Ichimaru. En effet, ce dernier n'avait que modérément apprécié de se voir couper le Haori par un accès de colère.

Après le passage obligatoire au Garganta, Nnoitra et Tesla arrivèrent à Destination, avec tous leurs alliés. A peine arrivé que l'asperge fut ébloui par l'aurore. Au Hueco mundo, pareil spectacle n'existait pas, il faisait toujours nuit et à Las Noches, diamétralement opposé, toujours jour, ce qui énervait par ailleurs certains de ses confrères comme Arloniro, ne pouvant utiliser ses pouvoirs que dans l'ombre. Le ciel était pourpre, comme nappé de sang.

Tout était fait pour accroitre sa frénésie bestiale. En fait, il était le deuxième Arrancar le plus proche de son état d'esprit d'antan, après Grimmjow. Du sang, combattre pour combattre, Tuer les forts, les faibles, arracher les hurlements de douleur à ses victimes, tout cela était en tout point grisant. Ce fut presque s'il en bava en laissant son imagination galoper.

Cependant, trop lunatique, il ne vit pas de suite que certains Shinigamis étaient déjà arrivés. Pour l'instant, ils n'étaient pas encore très nombreux mais d'autres allaient arriver, il le savait, il le sentait comme on sentait le beau temps après la pluie. Et lui, ça le contentait. Pour autant, il avait cru comprendre, d'après le Cuarta, que ce n'était que la première partie du plan et qu'il fallait garder un œil attentif aux ordres d'Aizen.

Pourtant quelque chose attira son attention. Un Shinigami roux. Son reiatsu était différent de celui des autres et son pouvoir semblait clairement pas banal. Une sorte d'aura de Shinigami, mélangé à celle des Hollows... Ca pouvait être que lui, celui qui avait réussit à blesser Grimmjow, qui avait foutu une rouste à Yammi et que Aizen faisait surveiller. D'un air confiant, il se dirigea vers lui en se pressant un peu car connaissant l'ancien Sexta, il allait vouloir se venger.

Arrivé à sa hauteur, il lâcha un sourire des plus carnassiers, à faire pâlir un psychopathe et marmonna quelques phrases à l'attention du roux.

« Yo Shinigami. Alors comme ça c'est toi qui est parvenu à tabasser Grimmjow? Tu dois pas être trop mauvais en ce cas. Je suis Nnoitra Jiruga, Quinta Espada. Et c'est quoi, ton nom à toi? »

En réalité, il s'en foutait royalement mais qu'il ait au moins le plaisir de connaître le nom de sa victime, qu'il sentait crucial. Celui là était un bon, mais loin de l'être autant que lui, tout simplement car il était pratiquement invincible avec son Hierro. Ceux qui pouvaient le percer se comptaient sur les doigts d'une seule main et même si un Shinigami y arriverai, ça ne pourrait être qu'en Bankai, ce qui lui laissera le loisir de surenchérir de sa résureccion.

Ichigo vit arriver une grande forme blanche, ou plutôt la sentit bien avant qu'elle ne se présente à ses yeux. Même lui qui était peu doué pour la détection sentait toutefois ce reiatsu bestial et violent se propager autour de lui. Pas de doute, ca sentait l'arrancar et pas des moindres. Ichigo pensa de suite à Grimmjow, l'enfoiré qu'il avait combattu la dernière fois, mais non ce n'était pas vraiment ça. Ichigo serra le poing, il n'était pas question de subir une nouvelle rouste par un inconnu tout droit sorti des rangs dégénérés d'Aizen. Avec son nouveau pouvoir, il leur montrerai qu'il n'était pas à prendre à la légère et que Karakura serait sauvée avec tous ses habitants.S'avançant d'un pas lent , il croisa le regard de son nouvel adversaire. Vêtu comme Grimmjow en plus, quel hasard. Toutefois, l'arrancar était beaucoup plus grand , beaucoup plus mince aussi. Sa taille semblait presque effrayante et Ichigo savait que lui même ne devait lui arriver qu'au torse voire au cou. Grand, certes, mais il n'était pas pour autant trés musclé..ce qui ne l'empechait pas de brandir une grande arme dont la lame était en demi-lune et dont l'extrémité laissait apparaître des maillons. Rien qu'à l'attitude du porteur et l'apparence de l'arme, Ichigo devina qu'elle pouvait être terriblement dangereuse entre les mains de son propriétaire. L'ombre que projetait cette espêce de parabole au dessus de sa tête grossissait comme l'ennemi approchait mais c était surtout l expression du visage qui frappa Ichigo.Un regard de fou furieux, tellement exalté et pourtant en même temps assorti d'une nuance de cruauté assez marquante. Un ennemi féroce, peut être encore plus que Grimmjow. Ichigo se prépara à s'élancer quand la voix narquoise du grand arrancar retentit dans les airs.

« Yo Shinigami. Alors comme ça c'est toi qui est parvenu à tabasser Grimmjow? Tu dois pas être trop mauvais en ce cas. Je suis Nnoitra Jiruga, Quinta Espada. Et c'est quoi, ton nom à toi? »

Ichigo le fusilla du regard. Il connaissait effectivement Grimmjow. Et un Espada en plus. Ichigo pensa tout à coup qu'il allait falloir mettre le paquet contre lui et tendit son épée face à lui, le tissu s'enroulant autour de son bras

"Bankai !"

Dans une déferlante de poussières et de reiatsu noir, le Bankai d'Ichigo se forma. D'un revers de sa lame sombre, le garçon balaya toute cette tempête qui se dispersa dans l'air tiède de l'aprés-midi. La longue extrémité du Bankai semblable à une cape flottant, Ichigo tendit son épée vers son ennemi, avec sa rapidité et son Getsuga peut être était-il à même de se battre avec cet énerguméne venu le défier dans sa propre ville. Du moins il fallait l'espérer.

" Ichigo Kurosaki, shinigami remplaçant. C'est moi qui protége cette ville, enfoiré, et j'empêcherai n'importe qui, que ce soit Aizen, Grimmjow ou même toi, de la détruire."

Utilisant sa vitesse, Ichigo se déplaca et en peu de temps se retrouva face à l'arrancar. Le coup partit presque instantanément,le sabre visant le torse. Si l'ennemi n'était pas assez rapide, il y avait peut être une chance de le blesser ou même juste de le surprendre

Spoiler:

Hinamori ralentit le pas sur le chemin du retour, pour une certaine raison, elle n'avait pas envie de rentrer tout de suite. Cette raison ? Sa co-équipière bien sûr. Cette femme dont le regard glacial ne cessait de la figer sur place à chaque fois qu'elle le croisait. Vraiment, elle avait le sentiment d'être une moins que rien quand elle posait ses yeux sur elle, la toisant avec mépris. Mais elle ne pouvait pas dire grand-chose, c'était elle, Soi Fon, la supérieure, et non elle, Momo Hinamori, et si jamais elle s'était, elle, permit la fantaisie de la fixer de ce même air dédaigneux, elle pouvait être sûre qu'elle aurait appris à voler. Voire même qu'elle y aurait laissé sa peau, et connaissant la spécialité de la deuxième division, elle ne se serait même pas senti passer de vie à trépas.

- Rah, assez !

Laissa-t-elle échapper lorsqu'une goutte de pluie tomba sur sa joue -Quand est-ce que le ciel s'était couvert ? Etait-elle à ce point plongée dans ses pensées qu'elle n'avait pas vu la lumière disparaître derrière les nuages ?- Elle essuya d'un revers de manche presque rageur la larme du ciel qui coulait sur son visage. Elle devait arrêter de ruminer qu'elle avait dit, et ce même si sa coéquipière ne l'aidait pas dans ce sens. Tiens, quand on parle du loup -ou du frelon ?-, on en voit apparaître la queue, ou disparaître dans le cas présent, car la capitaine s'était lancée d'un bond par la fenêtre pour rentrer dans la maisonnette qu'elles partageaient le temps de cette mission. Hinamori laissa échapper un soupir. Etais-ce du pur hasard ou est-ce qu'elle l'évitait ? Car elle avait eu l'impression de croiser son regard de glace un instant. Bah, peu importe. La shinigami, arrivée devant le palier, s'arrêta un instant. Avait-elle vraiment envie de rentrer maintenant et d'affronter la présence de ce monstre d'insensibilité ? Pas tellement, mais elle n'avait pas non plus envie de se retrouvée trempée par la pluie qui arrivait. Pas le choix donc. Elle inspira un bon coup, bomba le torse, et ouvrit la porte en lançant un :

- Tadaima !

Plein d'une conviction qu'elle n'avait pas, affichant un sourire qui sonnait atrocement faux. Elle expira ensuite l'air qui restait dans ses poumons. Allez, une étape de franchie. Bien entendu, son annonce ne reçut aucune réponse, mais elle s'y attendait. Ce n'était pas comme si les deux femmes se parlaient comme deux bonnes amies, les dialogues étaient loin d'être monnaie courante entre elles, bien au contraire, moins elles discutaient, mieux elles se portaient. Ignorée, Hinamori posa son sac et commença à retirer ses souliers quand elle entendit Soi dans les escaliers. Elle leva les yeux vers elle, elle l'ignora. La jeune fille souffla. La communication… Elle suivit du regard sa supérieure du regard. Vraiment elle la snobait royalement. Soit.

La suivant sans le vouloir, la vice-capitaine se rendit dans le salon et posa son sac sur la petite table qui trônait là. Un courant d'air passa dans la pièce et elle frissonna, jetant un œil à l'antre de la cheminée noir de suie. Elle se remémora leur arrivée, lorsqu'elle avait tenté d'allumer l'intérieur d'un feu. Ce dernier étant l'élément de Tobiume, elle n'aurait du avoir aucun problème, que ce soit avec son Shikai ou son Kidô, mais sans qu'elle ne puisse rien y faire pour y remédier, elle semblait incapable de se servir de ses pouvoirs sans créer de catastrophe. Bien sûr, la présence de la capitaine dont le méprisant regard lui pesait dans le dos durant toute la manœuvre n'était pas étrangère à cet échec cuisant -ou frigorifiant *tousse*-. Depuis, chaque nuit, elle se maudissait de n'avoir réussi à maîtriser son élément, provoquant des crises d'insomnies que Soi Fon devait sûrement prendre pour un mal être lié au froid. Franchement, qu'est-ce que cette femme pouvait comprendre à ce genre de déception ? Pour elle, personne n'est assez bien, seule elle est parfaite. Teuh ! Trêve de dénigrer ta supérieure, Momo ! Ecoutant son bon sens, Hinamori lâcha du regard le feu qui restait désespérément éteint et reporta son attention sur le sac dont elle sortit son messager divin. Tournant le dos à la capitaine affalée comme une chiffe molle sur le canapé, elle commença à rédiger son rapport pour la Soul Society. Ce dernier allait encore être court, vu le silence radio au niveau des présences de Hollows et affiliés.

- "R…à…S…" voilà !

Dit-elle pour elle-même. Elle déplaça son doigt sur le bouton qui lui permettrait d'envoyer ces quelques lettres au Seireitei mais au moment où elle allait le presser, elle eut l'impression de sentir le ciel s'effondrer sur ses épaules et sans qu'elle ne puisse les retenir, ses genoux cédèrent et la tomba sur ces derniers. Un reiatsu plus qu'impressionnant semblait se manifestait, et il ne fallut pas longtemps à la jeune fille pour le reconnaître. A la capitaine non plus d'ailleurs. Cette dernière, ayant bondit du canapé, railla sur le manque de discrétion du "traitre" -cette pensée fâcha Hinamori mais elle ne dit rien- avant d'ordonner à la vice-capitaine de se dépêcher et de prévenir le Gotei 13 de ce qu'il se passait. Avant de partir, elle se retourna vers la petite brune, n'oubliant pas de la menacer de la tuer si jamais elle faisait quelque chose qu'elle jugeait être en leur défaveur. La femme balança alors son Gigai sur le canapé avant de partir sans se retourner. Hinamori mit un peu plus de temps à s'en remettre, se redressant lentement. Elle amena son messager divin devant les yeux et se dépêcha d'y noter, murmurant en même temps :

- "Reiatsu des traitres Aizen, Gin et Tôsen et d'Arrancars apparu dans la ville de Karakura. Le capitaine de la deuxième division Soi Fon et la vice-capitaine de la cinquième division Hinamori Momo se rendent sur place. Seront probablement rejointes par les autres shinigamis en faction sur le secteur. Vous tiendront au courant des intentions du capitaine Aizen dès qu'elles seront connues."

La shinigami passa son regard sur l'écran de l'appareil, relisant une ou deux fois le message. Elle posa sa main sur sa bouche en se rendant compte qu'elle avait écrit "Capitaine" pour désigner Aizen. Secouant la tête, elle effaça le mot qui aurait sûrement était mal interprété si reçu au Seireitei, relu une dernière fois pour vérifier qu'elle n'avait pas fait d'autres bourdes du même acabit avant d'envoyer le rapport corrigé. Elle attendit quelques secondes, vérifiant que le tout était bien transmis et en profita pour tirer son Soul Candy de son sac. A peine l'avait-elle avalé que son âme se sépara de son corps artificiel. Se relevant dans sa tenue de fonction, elle s'adressa à l'esprit qui occupait désormais son Gigai :

- Reste cachée ici et ne prends pas de risque. Nous reviendrons vite. -du moins elle l'espérait.

L'écolière hocha la tête, et la shinigami se précipita hors de la maison, en direction de la source de reiatsu. S'aidant de quelques shumpôs, elle rejoint rapidement les autres shinigamis présents. Elle voyait devant elle Soi Fon qui avait certainement pris le même chemin qu'elle, et un peu plus loin Ikkaku et Yumichika. Enfin elle pouvait distinguer un rouquin, probablement le shinigami remplaçant. Renji, lui, ne semblait pas encore arrivé. La petite brune leva alors les yeux vers le ciel : Là-haut se tenait les trois ex-capitaines désignés comme des traitres par la Soul Society, accompagnés de plusieurs Arrancars. Hinamori déglutit. Ça ressemble à ça donc ?... Elle ne les avait vus jusqu'à présent que dans des livres, c'était la première fois qu'elle leur faisait face. Et devant eux, le capitaine Aizen.

La jeune fille aurait voulu le rejoindre, lui demander les raisons de ses agissements mais deux choses l'en empêchaient. Tout d'abord la menace de la capitaine aux longues tresses qui ne cessait de se répéter dans sa tête, mais aussi et surtout l'arrivée face à elle d'une Arrancar -car son physique était bien davantage féminin, plus même que celui de la shinigami qui sentit un rougissement passer sur ses joues- aux longs cheveux verts, avec un morceau de crâne animal posé sur la tête. Méfiante, la shinigami porta la main sur la poignée de Tobiume. La femme, elle resta un instant impassible, avant de se présenter : Arrancar Nelliel Tu Odelschwanck. Cinquième Espada, donc cinquième plus forte guerrière à la solde d'Aizen. Elle marqua un temps d'arrêt avant d'ajouter "bis". La brune arqua un sourcil. Bis ? Etaient-ils deux à porter ce numéro ? Rah ! Elle n'avait pas le temps pour ce genre de question. Son adversaire désignée avait décliné son identité, elle devait en faire de même :

- Hinamori Momo, vice-capitaine de la cinquième division.

A peine sa phrase finie, une expression proche de la surprise passa sur son visage. Intérieurement, elle espérait que leurs ennemis ne sachent pas l'ancien poste de leur nouveau roi, ainsi que ce qu'il avait fait pour berner la Soul Society, qu'ils ne sachent pas qu'elle s'était faite manipulée, et qu'ils l'estiment faible, autant d'esprit que de corps. Se secouant les idées, elle releva le regard vers l'Arrancar. Celle-ci avait sortit lentement son sabre de son fourreau, jeté ce dernier sur le côté et s'élançait à présent vers la petite shinigami qui, dans un réflexe de survie dégaina d'un mouvement son zanpakuto et, le tenant à deux mains le plaça devant elle, en protection. Les lames s'entrechoquèrent et la brune, surprise, recula sous la force de l'impact. Afin de s'y soustraire, elle effectua un shumpô vers l'arrière avant de crier :

- Eclate, Tobiume !

Le Shikai de la vice-capitaine se libéra alors, la lame se ramifiant en trois endroits. Se tenant à une bonne distance de son adversaire, la shinigami donna un coup horizontal avec son arme, de laquelle partir trois boules de feu qui se dirigèrent vers l'Arrancar. Elle avait le sentiment de faire une erreur stratégique en révélant d'emblée son élément, mais, sous le coup de la surprise, elle n'y avait pas réfléchit.

» Noyade à Karakura [Monde Réel]