[FB] Un patient pas très conciliant

Comme souvent quand une bande de hollow s'en prenait à des habitants du Rukongaï, c'était la onzième division qu'on avait envoyé pour les exterminer. Sitôt qu'ils avaient reçu l'ordre de mission, la mobilisation avait été lancée, au sens propre du terme : le capitaine Zaraki et la vice-capitaine Kusajishi s'étaient précipités dans la direction opposée à celle du district qu'on leur avait indiqué, tandis que laissés en arrière, leurs troisième et cinquième sièges rassemblaient rapidement une petite escouade qui rejoindrait les lieux du combat — on avait aussi envoyé quelqu'un pour guider leurs supérieurs hiérarchiques, s'ils n'étaient pas déjà partis trop loin.
Les hollow, ce jour-là, était suffisamment puissants pour qu'une vingtaine de membres de la onzième division ne parût pas de trop. Ce n'était pas tant leur nombre que leur taille qui posait problème : il s'agissait de huge hollow, des monstres bien plus imposants que la moyenne... et également bien plus redoutables. Mais les shinigami envoyés sur place étaient ~~totalement inconscients du danger~~ braves, ils ne reculèrent pas face à cette menace et foncèrent joyeusement dans le tas, heureux, pour la plupart, de pouvoir exercer ce pour quoi ils existaient : l'art de la baston. Tous s'en donnèrent à cœur joie, tranchant la chair de leurs monstrueux adversaires, sectionnant leurs membres et faisant tomber leurs têtes. Ce n'était pas toujours facile, les hollow se défendaient ; mais enfin on avait vu pire, et dans l'ensemble on pouvait dire que la mission se déroulait "sans encombres".
Ce qui rendit beaucoup plus étonnant que Yumichika se fasse blesser.

Il n'était pas le seul, bien sûr, d'autres que lui s'étaient reçus de vilains coups, et après tout il n'y avait rien d'étonnant à ce qu'un cinquième siège morfle aussi de temps en temps. Seulement d'habitude, ses blessures ne lui valaient pas une visite à la quatrième division.
Comme l'ensemble de sa division, Yumichika éprouvait un profond mépris pour les infirmiers/hommes de ménage du Seireitei. Des pansements, des balais? Peuh! Des types qui n'avaient rien de soldats ne méritaient pas de revendiquer ce titre! Les seules compétences qui importaient étaient celles que l'on démontrait en combat, qu'il s'agisse de la force brute aussi bien que de la témérité et de l'expérience. Le reste, les soins et toutes ces futilités hygiéniques, n'attirait pas les honneurs sur le champ de bataille. Ces shinigami-là passaient derrière les autres, qui avaient fait tout le boulot, pour ramasser les miettes.
Il était toutefois déconseillé d'émettre ce genre d'opinion à voix haute quand votre vie se trouvait entre les mains de ces mêmes "nullards". Ces gens-là étaient mesquins, n'hésitant pas à profiter de l'état de faiblesse des guerriers pour jouir d'une supériorité qui ne leur revenait d'aucun droit.

C'était du moins l'opinion très arrêté de Yumichika, qui lança un regard franchement hostile à l'homme qui approchait ses mains de sa cuisse. Une plaie béante ouvrait sa chair et, si l'hémorragie avait été stoppée, il restait encore à restaurer les tissus, ce qui promettait de prendre un certain temps, d'autant plus si le patient ne se montrait pas coopératif. Il ne portait plus son kimono, et on pouvait voir que son torse avait été bandé du ventre aux épaules ; une compresse pleine de sang était appliquée contre son flanc droit.

« Je t'ai dit qu'il y avait plus urgent ! le rappela le cinquième siège d'un ton sec, une moue méprisante aux lèvres, Commence par t'occuper de mon visage ! Et gare à toi s'il me reste des cicatrices. »

Il portait en effet des traces de contusion, ainsi qu'une plaie sur le côté gauche, s'étendant de son arcade sourcilière à sa tempe. Le sang avait séché sur sa peau pâle et se craquelait par endroit. C'était sans doute parce que cette blessure n'était que "superficielle" que les médecins s'étaient concentrés sur les autres, celles qui risquaient vraiment de le vider de son sang — eux-mêmes avaient beau ne pas apprécier les rustres de la onzième division, ça n'avait jamais constitué une raison pour qu'ils en laissent mourir un seul. Seulement cette façon de procéder déplaisait fortement à Yumichika, qui aurait préféré que l'attention de ces incapables se concentre sur ce qui était vraiment important : sa beauté! Il ne pourrait plus vivre si elle l'abandonnait!
Les sourcils froncés, il tenta d'écarter l'homme qui — le sale moche! — s'entêtait à vouloir commencer par sa cuisse. Ce faisant, il se redressa — jusqu'à présent, il était resté couché sur le lit d'hôpital qu'on lui avait attribué —, ce qui appuya sur sa blessure au flanc et lui arracha une grimace de douleur. Merde! Dans quel état il était... Et tout ça pour une connerie.

Comme tous les jours , la capitaine de la quatrième division , Unohana Retsu , s'attelait aux affaires de la quatrième division . Elle passait voir Yasochika Iemura , son troisième siège afin d'obtenir la liste des patients du jours . Il était rare qu'il n'y en eût pas un en une seule journée . Après tout , tous les shinigamis des autres divisions se voyaient attribuer des missions , que ce soit à l'intérieur du Sereitei , du Rukongai , ou encore du monde réel . Certains revenaient saufs et sans égratignure , les plus rare , en général , les shinigamis qui savaient se débrouiller à la fois au combat , mais qui savaient également quand sonner la retraite ; ceux qui savaient conjuguer la prudence et l'habileté au combat . Bref . C'était une journée comme les autres …

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« Bonjour Capitaine Unohana , voici la liste des patients du jour , la plupart font partie de la onzième division . Il semble qu'ils reviennent d'une mission qui consistaient à l'éradication des Hollow présents dans le Rukongaï . »

« Bonjour Troisième Siège Yasochika , je vous remercie de m'avoir faite parvenir cette liste . »

J'examinais maintenant cette liste qui en effet , ne contenaient que les noms de membres de la onzième division . L'affaire allait être très difficile pour les infirmiers et infirmières . Surtout pour les nouvelles recrues et les stagiaires . Cette relation que nous avons avec les membres de cette division sont trop dures à supporter pour ces bleus de la médecine . J'imagine que ma journée va être difficile , mais tout patient est une personne à sauver . C'est en effet l'une des raisons quant à l'existence de la quatrième division . Après avoir jeté un coup d'œil bref à cette liste , j'y apercevais le nom de « Ayasegawa Yumichika » . Le cinquième siège de la onzième division … Cette journée allait vraiment être difficile .

« Troisième Siège Yasochika »

« Oui Capitaine Unohana ? »

« Je vous remercierais de communiquer à ceux qui veulent me rencontrer aujourd'hui qu'ils devront attendre plus longtemps que prévu . J'aimerais consacrer un peu plus de mon temps à mes nouvelles recrues si vous le voulez bien . »

« Entendu Capitaine Unohana ! »

Je me dirigeais maintenant vers les salles d'opérations , y trouvai les infirmières ayant du mal à canaliser les énergies de leurs patients . Leur fierté ne leur sortira jamais de leur esprit apparemment . La onzième division est une division de combat direct , apparemment , l'utilisation de magie démoniaque et de zanpakuto de ce type y sont proscrites . En dépit de cela , un patient était toujours un patient . Incapacité par la douleur ou par les lésions présentes sur ses membres . Il était souvent facile de les maîtriser . A ma venue dans les blocs opératoires , l'une des infirmières s'avança vers moi , paniquée .

« Capitaine Unohana ! Nos patients refusent de se faire soigner ! Que devons nous faire ? »

« Infirmière . Connaissez vous un produit capable de calmer nos chers patients ? »

Comme à mon habitude , j'aimais que les savoirs enfouis aux plus profonds de mes disciples se révèlent d'eux-même . L'apprentissage sous la forme d'une prise de conscience était largement plus judicieux que l'apprentissage sous la forme de transfert de connaissance selon moi . Et dans un milieu ou aucune erreur n'est permise , l'apprentissage en devient beaucoup plus important . Après un temps de réflexion , l'infirmière changea de regard . Elle leva les yeux vers le ciel , signe qu'elle avait comprit . Elle s'exprima avec cette lueur de connaissance dans les yeux .

« Un sédatif ! Merci beaucoup Capitaine Unohana ! »

« Ne me remerciez pas infirmière , c'est votre propre savoir qui se révèle à l'instant présent . Vous resterez concentrée afin de traiter au mieux votre patient . »

« Oui Capitaine Unohana ! »

En quittant ce premier bloc pour me rendre au second , j'entendais déjà des cris familiers à travers la porte qui me séparait du prochain patient . J'ouvrais enfin la porte et y apercevais beaucoup plus d'infirmiers qu'à l'accoutumée . Il fallait considérer le fait que ce ne soit pas un patient habituel . Il s'agissait du cinquième siège de la onzième division : Ayasegawa Yumichika . Il était comme les autres de sa clique , un ego sur-dimensionné en plus . A mon arrivée , je pût entendre ces mots .

« Je t'ai dit qu'il y avait plus urgent ! Commences par t'occuper de mon visage ! Et gare à toi s'il me reste des cicatrices ! »

Il avait parlé avec un ton effrayant . Les infirmiers décontenancés ne savaient plus du tout de quelle manière agir . C'est sans doute l'effet que fait d'avoir affaire aux membres de la onzième division . J'entrais dans la salle avec l'expression que mon visage arbore habituellement . Un sourire léger et une aura chaleureuse . Mes pas se firent entendre par mes infirmiers qui s'empressaient de se réunir devant moi .

« Bonjour Capitaine Unohana . Nous aimerions vous demander votre assistance , ce patient est bien trop agressif pour que nous puissions lui administrer quelque soins . »

« Bonjour infirmiers , je comprend votre désarroi . Je prendrais ce patient en charge , je vous demanderait d'assister vos collègues qui n'en ont sûrement pas finit avec les autres membres de la onzième division . Restez concentrés , je compte sur vous . »

Une fois les infirmiers partis , je me retrouvais seule à seul face au réticent membre de la onzième division . Je me plaçais maintenant face à lui . Son regard méprisant en disait long sur la situation . Il ne voulait pas que l'on traite ses blessures . Les raisons ? Aucune idée . Il fallait que je tente de le convaincre . C'est pour cela que je démarrais une nouvelle conversation avec l'intéressé .

« Cinquième Siège Ayasegawa . Je vais maintenant procéder à vos soins si vous le voulez bien . »

Je devais d'abord comprendre les raisons qui l'empêchais de vouloir être soigné convenablement . Même si j'avais déjà une supposition quand à elle . Attendons de voir de quelle façon les évènements allaient maintenant se dérouler .

Spoiler:

Depuis le début de matinée, je travaillais dans la zone pharmaceutique de la 4ème division, occupé à ranger et classer les nombreux produits et médicaments, apportés la veille afin de remplir nos stocks. Etiquetage, classification, rangement… Un travail long et fastidieux qui m’avait été confié par mes supérieurs. De plus, on ne nécessitait pas ma présence au centre de soins, c’est pourquoi je m’occupais de cette tâche. J’avais déjà effectué une bonne partie du travail, mais une grosse quantité de produits devaient encore être triés et disposés sur les étagères de la réserve. Je retournais chercher un carton rempli de flacons de sédatifs, et les étiquetais avant de les aligner sur une étagère. Je cochais une case sur un tableau, glissé sous les pinces d’un bloc-notes, et m’asseyais cinq minutes sur une chaise placée près de la sortie de la réserve. Je relisais mon inventaire, et réalisais que seule une dizaine de cartons à ranger. Je décidais de terminer mon travail plus tard, et posais mon calepin sur le bureau de la réserve.

A peine avais-je franchi la sortie qu’un assistant médicale vint m’avertir qu’une nouvelle tournée de blessés venait d’arrivé au centre de soins, et que ma présence allait être la bienvenue. Je retournais dans la réserve et posais quelques médicaments, calmants, anesthésiants et autres produits sur un chariot, que je poussais alors jusqu’au centre de soins. Je passais la porte en prenant garde à ne rien renverser, et me dirigeai vers les salles d’opération. La plupart des blessés étaient déjà entre les mains de Shinigamis expérimentés, mais un lit en particulier attira mon attention. Allongé sur le dos, un Shinigami coiffé étrangement, avec des plumes jaunes et rouges au sourcil et du sang sur le visage, gigotait et braillait. Je vis à ses côtés la Capitaine Unohana, toujours souriante, qui s’apprêtait à s’occuper du patient excité. Je m’approchais avec mon charriot et le plaçais à côté du lit. Je regardais ma Capitaine et lui demanda en souriant :

« Capitaine Unohana, permettez-vous que je vous assiste ? »

En attendant sa réponse, je préparais du désinfectant et des compresses, afin de ‘préparer le terrain’. Le Shinigami émanait un puissant réaitsu, et son état indiquait une défaite surement humiliante. Ce qui expliquerait d’ailleurs le comportement hautain et énervé de cet énergumène…

Attendant une réponse de Dame Unohana, je terminais mes préparations en réfléchissant sur les causes de ces blessures.

Spoiler:

Si Yumichika n'hésitait pas à passer sa mauvaise humeur sur de simples subalternes, ses ardeurs se calmaient dès qu'on s'élevait dans la hiérarchie. Il y avait des limites que même un membre de la onzième division ne franchissait pas, comme manquer de respect à un capitaine — surtout s'il s'agissait du capitaine Unohana. C'était une femme à la beauté sereine et au port digne, dont la voix et les manières étaient empreintes d'une douceur qui apaisait ses patients. C'était du moins son premier visage, celui d'un remarquable médecin. Le second était bien plus redoutable, ceux de la onzième pouvaient en attester : il suffisait que son regard se fixât sur l'objet de sa contrariété, un patient récalcitrant, un fauteur de trouble, quelqu'un de trop insistant... et c'était suffisant pour que le monde se trouvât figé. Son sourire restait en place mais son aura, elle, changeait du tout au tout, comme la menace silencieuse d'un terrible châtiment, si terrible, d'ailleurs, que personne n'était capable d'imaginer en quoi il consisterait si le capitaine Unohana passait à l'acte — personne n'était assez fou pour insister quand elle vous regardait comme ça.

Sachant cela, Yumichika cessa ses récriminations quand la femme pénétra dans la chambre. Il regarda les incapables qui s'agitaient autour de lui aller s'agiter autour d'elle, pareils à des gosses se réfugiant dans les jupes de leur mère. Peuh! Ils se considéraient comme des hommes, ces types? Ce comportement de fillette était vraiment laid à voir, en plus d'être agaçant. Et "gnagnagna, capitaine il nous embête", "gnagnagna capitaine que fait-on"... Il ne les empêchait pas de le soigner, merde, il leur demandait de revoir leur sens des priorités! C'était pourtant pas difficile à comprendre! Le cinquième siège adressa un regard méchant à l'infirmière qui l'observait par-dessus son épaule ; la jeune fille sursauta et se retourna bien vite, avant de quitter la chambre à la suite de sa bande de tacherons. Bon débarras!
... sauf qu'il restait seul avec la capitaine Unohana, là. Il n'avait pas peur d'elle, pas du tout! mais ça lui laissait moins la possibilité de râler, si jamais elle ne faisait pas les choses comme il l'entendait. Voire pas du tout de possibilité, en fait. Il la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle se soit placée en face de son lit. Là, une main appuyée sur le matelas pour ne pas retomber sur son oreiller, il baissa brièvement la tête pour la saluer.

« Capitaine Unohana... »

Il déglutit. Ses blessures lui faisaient vraiment mal, alors même que les infirmiers de tout à l'heure avaient déjà fait en sorte d'atténuer la douleur. Sa fierté mise de côté, lui-même reconnaissait qu'il était salement amoché ; mais rien à faire : même sa cuisse trouée lui paraissait moins urgente que l'état de son visage. Il s'apprêtait à répondre à la femme quand un shinigami entra. Bien sûr, Yumichika ne le connaissait pas, mais si ç'avait été le cas, probablement l'aurait-il tout de même rangé dans le même sac que les autres membres de sa division — après tout, il considérait leur troisième siège moins bien gradé que lui, alors le mec classé juste en-dessous... Il cilla ; les quelques fibres colorées restées accrochées à ses paupières frémirent, manquant se décrocher comme le reste de ses plumes. Son regard se posa sur le nouvel arrivant, le détaillant en vitesse d'un œil critique, les sourcils légèrement froncés. Encore un type chiant qui allait se mettre à piailler dès qu'il aurait commencé à le houspiller. Quoique sa capitaine était là... raaah.

Yumichika voulut reporter son attention sur Unohana, mais le simple fait de tourner la tête déclencha une série de tiraillements particulièrement douloureux dans son abdomen. Il étouffa un gémissement, mais sa façon de fermer les yeux et la crispation soudaine de son visage en disaient long sur ce qu'il ressentait en cet instant. Vaincu, il se recoucha lentement, mais ce simple mouvement revêtait une difficulté inhabituelle, et il lui fallut un effort de volonté pour ne pas gémir. Sa respiration reprit un rythme à peu près normal quand sa tête rencontra l'oreiller. Il avait pâli, et un filet de sueur avait tracé une rigole sur le sang séché de sa pommette. Le cinquième siège déglutit.

« Capitaine Unohana, pourriez-vous commencer par... ma blessure à la tête... »

Il marqua un arrêt, avant de se souvenir du petit mot magique.

« S'il vous plaît ? »

Spoiler:

La salle restait silencieuse pendant le moment ou je contemplais le patient, ses blessures étaient vraiment plus graves que je ne pouvais le penser. Quel ennemi pouvait bien-t-il put affronter ? Je n'en avais vraiment pas la moindre idée, mais il fallait comprendre instantanément qu'il n'était peut-être pas à sous-estimer. Si les blessures extérieures sont peu visibles, il est certain que celles qui se cachent sont les plus douloureuses, et de simples anesthésiants ne suffiraient pas à contenir la douleur. Je réfléchissais à comment nous allions procéder. L'idéal serait d'endormir la totalité de son organisme.

Ce qui se fit ensuite entendre est ce son de chariot qui roulait sur le plancher boisé de l'infirmerie. Je pensais pourtant avoir demandé à tous les infirmiers de partir. Cela aurait pût s'agir d'Isane, mais ça n'était pas le cas, et la connaissant, je savais que ça n'était pas le cas. C'était le nouveau quatrième siège de la quatrième division . Il évita de justesse l'entrée fracassante avant de s'adresser à moi, sans respecter une règle très importante, la politesse ...

Capitaine Unohana, permettez-vous que je vous assiste ?

Je me retournais vers lui enjolivée par mon sourire chaleureux et le fixait. Il avait tout de même son utilité à jouer, son chariot avait l'air rempli de tout ce qu'il me fallait ici. Par contre, c'est moi qui procéderais aux soins, je ne pense pas que le patient consentirait à se faire soigner par autre personne que moi. Je répondais maintenant à celui qui allait me servir d'assistant.

Bonjour, quatrième-siège Seishiro si je me souviens bien. Auriez-vous l'obligeance de me faire passer le Gel Anesthésiant ?

Pendant que je laissais le Quatrième Siège faire, je m'approchais du patient, me tenant maintenant sur sa gauche. Il fallait que j'use de mes arts médicaux afin de restaurer l'énergie spirituelle du patient. Il sera alors en mesure de recouvrer plus rapidement de ses blessures. J'apposais les paumes de mes mains sur sa tête, sachant que cela le rassurerait de sentir que je commençais par là. Il m'avais demandé juste après l'apparition du quatrième siège de s'occuper de cette partie là. Poliment par ailleurs. Je ne pouvais apparemment me résoudre à m'occuper d'autres parties de son corps. Cependant, si mes mains étaient réellement sur sa tête, je savais que je ferais en sorte que le flux d'énergie spirituelle que je diffuserais de mes mains allaient se concentrer sur ses blessures les plus graves . La plupart de son corps a dût être blessé par un coup contondant puissant, C'est pourquoi on ne peut rien voir à l'extérieur. Juste avant, je tentais de rassurer mon patient.

Vous n'avez pas à vous poser de problèmes, votre corps retrouvera sa forme d'origine, y compris votre magnifique visage

Voilà maintenant que je commençais l'opération. Normalement, si tout se passait bien, le patient devrait ressentir cette énergie qui pénètre en lui et qui circule tout le long de son corps. J'utilisais le Kidô en attendant que Seishiro ne veuille bien se résoudre à trouver le produit que je lui demandais. Car même si mes arts permettaient de réduire significativement la douleur, cela risque de causer des douleurs si les parties osseuses cassées se reforment. C'est pour cela qu'il fallait rapidement que l'officier gradé trouve ce remède. Je comptais maintenant sur lui et lui donnait les instructions .

Quatrième Siège Seishiro, une fois que vous aurez trouvé le gel anesthésiant, vous l'insérerez dans un pulvérisateur, vous aspergerez ensuite le patient de ce gel. Mais comme vous avez besoin d'apprendre, je vais vous poser une question : Pourquoi croyez vous que vous allez faire ce que je vous ai dit ?

J'attendais maintenant sa réponde, mais également qu'il fasse ce que je lui ai dit . Un quatrième siège ne devrait pas avoir de mal a répondre à cette question. Mais s'il y avait encore une question qui planait, c'était encore celle de la vie du patient et cette question était la plus importante de toute.

A peine avais-je pénétré dans la salle d’opération que le patient me regarda d’un air très méfiant. Il avait de salles blessures un peu partout, mais j’avais cru comprendre qu’il souhaitait être guéri au visage en priorité. Un peu gêné par la présence de ma Capitaine, je me concentrais au maximum afin de ne pas faire d’erreur. Ce qui, malheureusement, arriva. Après avoir proposé mon aide à ma Capitaine, celle-ci me répondit plutôt gentiment. Cependant, elle appuya sur son premier mot, et c’est là que je réalisais ma bourde. J’avais oublié de saluer en entrant. Pour me rattraper, je relançais :

« Veuillez m’excuser, je ne vous ai pas salués… Bonjour, Dame Unohana, cher patient… »

Je souriais quelques instants d’un air gêné, et me rappelais que ma Capitaine venait juste de me demander le gel anesthésiant. Je savais que je l’avais rangé sur mon chariot, quelque part sur le deuxième plateau. Pendant que je cherchais le gel, la femme aux cheveux noirs et tressés commença à examiner les plaies du blessé. Je compris immédiatement que je ne serais qu’assistant dans cette tâche. Etant donné la grave situation, je comprenais le choix de Dame Unohana, car la gravité des blessures nécessitaient un médecin de très haut niveau. Je venais seulement d’être assigné au poste de 4ème siège, je devais me contenter sans protester des tâches que l’on m’ordonnait de faire. Je trouvais enfin le gel anesthésiant, un gel blanc dans un simple pot. Je le posais sur le table d’opération, mais avant de l’ouvrir, je me désinfectais les mains avec de la lotion et enfilait une paire de gants en latex. Une fois prêt, j’ouvris le pot et attendit les commandes de ma supérieure. C’est alors qu’une phrase de ma Capitaine se fit entendre : elle me demandait de préparer le gel dans un pulvérisateur et de l’appliquer sur les plaies de notre patient. Elle me demanda aussi, par mesures éducatives, pourquoi je devais effectuer cette opération. Je réfléchis un court instant et répondit avec le plus d’assurance possible :

« Et bien, disons qu’il y a deux points importants dans cette manipulation. Le premier, c’est l’utilité du gel lui-même. Comme son nom l’indique, c’est un gel qui a pour but d’atténuer la douleur d’un patient une fois appliqué. L’autre point est la fonction du pulvérisateur. Il est pratique à prendre en main et beaucoup plus précis à appliquer que les doigts. De plus, il est très facile de doser avec un pulvérisateur. »

Sur de moi, je laissais le gel couler lentement dans la réserve ouverte du pulvérisateur. Je refermais le capot une fois le gel vidé, et ouvrais le bouchon qui protégeait l’embout précis de l’appareil. Je regardais ma Capitaine, et ne voyant pas de réaction de sa part, je pris le risque d’entamer l’anesthésie. Je me plaçais au-dessus de la plaie faciale du patient, et appuyais légèrement sur la poignée afin de permettre au gel de s’étaler en douceur sur la plaie. Doucement, j’appliquais le produit froid sur la blessure à l’aide du pulvérisateur. Une fois sur de ma manipulation, je répétais les gestes sur une autre plaie, située sur le bras droit du patient. Je jetais quelques regards à Dame Unohana, espérant simplement que je ne faisais pas d’erreur. Puis, une fois la blessure au bras couverte de gel, je regardais le patient et lui annonçais d’un ton rassurant :

« Ne vous en faites pas, d’ici une vingtaine de secondes, votre douleur s’atténuera aux endroits anesthésiés. »

Je gardais mon calme et une certaine confiance, et renouvelait l’anesthésie sur les blessures les plus importantes. Apparemment, les autres assistants avaient déjà nettoyés les plaies, ce qui faisait gagner du temps à Dame Unohana. Une fois que j’avais appliqué le gel anesthésiant sur les plaies les plus graves, je me retirais sur le côté afin de laisser à ma Capitaine l’espace nécessaire pour réaliser les soins.

Yumichika avait beau se détacher, en apparence, de l'ensemble de sa division, il n'en restait pas moins un membre de cette troupe à part entière, et s'il eût été médisant de dire que ces gens-là privilégiaient l'action à la réflexion, il fallait reconnaître que dans certains cas, leurs cerveaux devenaient un accessoire négligeable. C'était un peu le cas en cet instant, quand le cinquième siège exigeait qu'on soignât une simple plaie alors qu'il lui manquait des morceaux un peu plus importants à d'autres endroits. La quantité de sang perdu, qui aurait pu brouiller son esprit, n'était même pas une excuse en ce qui le concernait : il était dans sa nature de vouloir être constamment à son avantage et de se plaindre de...
... de se plaindre. En général. Il s'attendait d'ailleurs à ce que le capitaine Unohana ignorât sa demande, qu'elle le menaçât sans avoir vraiment l'air de le faire, ou encore qu'elle l'assommât d'une façon ou d'une autre, il ne voulait pas savoir comment.. mais il n'en fut rien. Yumichika ouvrit des yeux ronds en sentant les mains de la femme sur sa tête, avant de les refermer lentement, envahi par la vague de bien-être qui se diffusait dans ses tempes et se répandait doucement dans tout son corps. La douleur ne disparut pas totalement, cependant, il la sentit se réveiller peu après le début des soins, mais elle était devenue beaucoup plus supportable ; pour le moment, elle ne lui arracherait aucune autre horrible grimace — il était heureux qu'il n'eût pas eu de miroir sous les yeux tout à l'heure. Le cinquième siège se laissa aller quelques secondes, se forçant à relâcher la tension accumulée dans son corps. Ce combat n'était pas le pire qu'il eût connu, pourtant, il y en avait eu de bien plus redoutables, il lui était même arrivé de rester plusieurs jours avant de recevoir des soins ; seulement il ne se sentait pas honteux quand il repensait à ces batailles passées, pas comme aujourd'hui.
Il sourcilla. Comme il avait été stupide!

***

Ces hollow, pour la onzième division, c'était de la tarte (bon, pas tant que ça, d'accord, mais c'était de cette façon qu'ils le raconteraient). On arrivait, on tranchait, on repartait et ceux qui étaient tombés, s'ils ne pouvaient pas se relever tout seuls on les abandonnait aux hommes à tout faire du Seireitei, qui les ramasseraient certainement quand ils viendraient nettoyer les restes du carnage ; à eux de se démerder pour ne pas crever d'ici leur arrivée, s'ils tenaient un tant soit peu à la vie. Yumichika ne se sentait pas concerné par leur sort : c'était une chose bien laide que la faiblesse qu'on lisait sur le visage des perdants. Celui qui se battait avec autant de fierté que d'élégance — de son point de vue — n'avait pas à souffrir un tel spectacle.
Les huge hollow avaient beau être gigantesques, ils n'en étaient pas moins dotés d'une bonne rapidité, et il fallait rester sur ses gardes si on ne voulait pas se faire avoir par eux. Ne pas quitter l'adversaire des yeux, trouver son rythme, s'en servir pour attaquer avec le bon timing : pour peu qu'on eût suffisamment de force, il n'en fallait pas plus pour abattre l'un de ces monstres. Le cinquième siège s'en sortait d'ailleurs plutôt bien. Il sauta sur le côté pour éviter un coup de patte ; les griffes du hollow défoncèrent le sol, envoyant voler des pierres et des mottes de terre autour d'eux. D'un bond gracieux — tout était savamment calculé pour que ses plumes ne s'accrochassent pas à ses cheveux, et pour que sa bande de tissu orange voletât joliment — Yumichika profita de ce que la créature délogeât sa patte de là pour aller se percher sur son épaule, le bras droit levé au-dessus de sa tête, prêt à abattre son zanpakutô sur l'énorme cou. S'il lui coupait la tête, il pourrait passer au suivant.
C'est alors qu'un mouvement attira son attention quelques mètres plus loin. Du coin de l'œil, il vit un huge hollow rejoindre l'un de ses congénères, lequel se battait déjà contre... Ikkaku. Il se raidit. Ce fut suffisant.

De sa patte libre, le monstre sur lequel il était perché l'éjecta. Le cinquième siège n'eut pas le temps d'esquiver cette attaque et ses faucilles, déployées entre lui et les griffes de son assaillant, n'empêchèrent pas ce dernier de lui taillader sévèrement le flanc. Le sang gicla, traçant le parcours de Yumichika dans l'air jusqu'à ce que celui-ci touchât le sol. Il se reprit aussitôt, genoux fléchis, il bondit pour ne pas se faire écraser par un nouveau coup. Sa main gauche pressa sa blessures. Merde, ça pissait pas mal. Ça ne l'empêchait pas de bouger, mais ça réduisait quand même considérablement son endurance, il devait en finir vite, de préférence avant d'avoir plus de sang sur son uniforme que dans ses veines. Il repartit à l'assaut, ses doigts serrés autour du manche de son zanpakutô, courant, sautant pour éviter une attaque, trouver une brèche, s'y glisser, frapper à son tour. Malheureusement, c'était de plus en plus dur, sa vue commençait à se brouiller. Il s'était cogné la tête dans sa chute, et apparemment ça n'avait pas été sans dégât, à en juger par le liquide chaud qui coulait sur sa tempe. Merde.
Ses lames s'enfoncèrent dans la gorge du hollow, la traversant entièrement pour finalement séparer sa tête de son corps. Et un de moins. Un autre se dressait déjà derrière lui. Merde.
Il ne savait pas si c'était dans le tissu, ou bien sa propre chair qu'il enfonçait ses doigts.
Merde. Merde.

Merde.

***

La voix du capitaine Unohana tira Yumichika de ses pensées. Elle s'adressait à son subalterne, celui qui était entré un peu avant. Il fit un effort de concentration pour suivre ce qui se disait — il était tellement plus facile de décrocher, de se contenter de suivre le filet de reiatsu qu'on lui influait, pour ne pas penser qu'il avait mal à la tête, qu'il avait honte — mais c'était sans intérêt pour lui. Il avait de moins en moins mal, il flottait, il s'en foutait. C'est à peine s'il marmonna un vague : « Hm hm » quand l'autre homme lui parla. Qu'est-ce qu'il lui disait, celui-là? Le cinquième siège tourna péniblement la tête vers lui, les yeux plissés comme pour mieux le dévisager.

« T'es... pas si moche, en fait... », marmonna-t-il, son jugement sans doute faussé par son état pitoyable.

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Les soins maintenant débutés, je sentais que la tension se relâchait légèrement. Les esprits étaient plus détendus, moins meurtris par les évènements qu'il s'étaient produits. A mesure que le calme refaisait surface dans le bloc opératoire, le quatrième siège réalisait un travail perfectible. Il manquait légèrement de concentration, cela dû au fait qu'il voulait m'impressionnait. Par exemple, il lui arrivait de pulvériser le narcotique à des endroits ou cela n'était pas nécessaire. Et parfois, il lui arrivait d'en mettre trop. Cependant, dans un aspect purement théorique, il s'en était pas mal sorti lorsque je lui avais expressément demandé d'expliquer la raison d'une telle procédure.

Une fois les préparatifs, j'allais enfin m'occuper du patient. Sa requête était de soigner les blessures de sa tête en premier lieu. Un membre de la quatrième division doit non seulement soigner son patient physiquement, mais aussi psychologiquement. C'est pourquoi il était inconcevable que j'ignorat sa demande. En réfléchissant à comment procéder, je savais que son corps était plus gravement blessé que sa tête. C'est pourquoi j'allais essayer de répartir le flux d'énergie spirituelle de mon kidô curatif sur l'ensemble de son corps. J'allais lui procurer un soin complet qui réduira certainement sa douleur et restaurera son énergie spirituelle. De cette manière, la blessure de la tête se refermerait certainement plus rapidement que celle du corps. Cela fait, je concentrerais ensuite les soins sur les parties gravement blessées. Maintenant, il fallait rassurer le patient.

Cinquième Siège Ayasegawa, vos blessures sont pour le moment encore graves, mais vous savez, au moins pour ça, la quatrième division sert à quelque chose. Nous sommes tous ici des élites, en ce qui concerne le sauvetage de vie.

J'apposais maintenant mes mains au-dessus de sa tête, psychologiquement, la présence de mes mains étaient la ou la blessure se soigneraient les premières. C'était l'impression que devraient donner mes mains. Au moins, il penserait que je ne trahisse pas sa volonté. Ce que j'allais vraiment faire par ailleurs. J'allais allouer la plupart de mon énergie spirituelle au soin rapide de sa blessure frontale avant de me concentrer sur les plus graves. Bref, après avoir laissé mes mains au dessus de la tête du patient, je me mettais à émettre depuis ces mains une énergie spirituelle de couleur verte. Il fallait maintenant que je sois compétente a répartir efficacement mon énergie spirituelle. Les soins commençaient vraiment.

Je n'allais pourtant pas laisser mon quatrième siège passif. Il fallait qu'il réponde a mes questions sur la façon de procéder à des soins afin de pouvoir tester sa valeur en tant que quatrième siège.

Quatrième Siège Seishiro, pouvez vous me rappeler comment fonctionne un kidô curatif ?

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