Rangiku VS Grimmjow

Grimmjow n'avait pas oublié ce qu'il s'était passé la dernière fois qu'il s'était rendu dans le monde des vivants : ses Fraccion lui avaient bien mis la honte en battant en retraite, et lui-même ne s'en était pas sorti avec les honneurs. Connard de Tôsen, qui l'avait obligé à rentrer à Las Noches avant qu'il ait pu mettre cet humain à mort! Comment lui avait-on dit qu'il s'appelait, déjà? Kurosaki? Ouais, c'était ça, Kurosaki. Bah Kurosaki, au lieu de mourir de sa main et de lui apporter satisfaction, Kurosaki s'en était sorti. D'une, c'était frustrant, de deux, c'était humiliant ; Grimmjow ne supportait déjà pas que des shinigami se permettent de lui donner des ordres, alors si en plus il était rabaissé devant ses propres proies...!
Et la cerise sur le gâteau : on lui avait pris un bras. Littéralement. Maintenant, il se baladait avec une manche vide, et c'était chiant de devoir remettre sa veste en place chaque fois qu'elle glissait à cause d'un mouvement un peu brusque (mais il ne la boutonnerait pas, ça hors de question! ça allait tenir et puis merde!). Mais bon, c'était comme tout, on s'y faisait... La seule chose à laquelle le Sexta Espada (ou plutôt l'ex-Sexta Espada, la place venait de lui être ravie par un sale morveux) refusait de s'habituer, c'était la sensation d'être resté sur sa faim à cause d'un duel avorté. Plus que la douleur de son bras amputé, c'était cet affrontement sans vainqueur ni vaincu qui le rongeait. Ne pas avoir pu tuer son adversaire faisait que Grimmjow en avait conçu une véritable obsession, qui arriva à son paroxysme le jour où il décida que les ordres pouvaient aller se faire foutre, qu'il ouvrit un Garganta et se rendit chez les humains, dans cette fameuse ville de Karakura qui ne lui avait attiré que des problèmes.

Grimmjow ne l'avait jamais vue en plein jour, pas même dans l'oeil brisé d'Ulquiorra, mais ça ne changeait rien ; il n'était pas spécialement sensible aux couleurs, et quitter son monde en noir et blanc pour des variantes de gris sous un ciel bleu ne l'émut pas. Il resta suspendu au-dessus de la ville pendant quelques minutes, prenant le temps d'analyser les différents reiatsu qu'il percevait grâce à ses pesquisas. Tsssch, il y avait encore plus de shinigami que la dernière fois. Quelle plaie! S'ils le repéraient, ils n'hésiteraient sans doute pas à l'attaquer en groupe, et alors adieu son duel pépère avec Kurosaki! Pas le choix : il devait trouver le gamin et le battre avant de se faire choper.
Il était facile à dénicher. Contrairement à l'arrancar qui effaçait totalement sa présence, l'humain pris pour cible vomissait son énergie spirituelle ; c'était comme un énorme point rouge qui clignotait sur le radar de Grimmjow. Un sourire étira ses lèvres. Allez, let's go! Il amorça sa descente vers le sol, fendant les airs à toute vitesse, quand soudain...
Bah plus rien, en fait. Il y eut une sorte d'explosion, assez loin de lui, et l'instant d'après il eut l'impression qu'on avait fermé ses vannes à reiatsu. C'était légèrement problématique, parce qu'il n'avait pas encore atterri. Heureusement pour lui, il était encore suffisamment résistant pour survivre à une chute de... six mètres, quand même, c'était pas mal douloureux, même si a priori il n'avait rien de cassé. Grimmjow se rétama donc en beauté sur le trottoir. Il y resta étendu un petit moment, le temps de reprendre ses esprits et de se demander pourquoi il était sonné après une chute de rien du tout C'est vrai, quoi! D'habitude il était capable d'encaisser des chocs carrément plus balèzes que ça! Qu'est-ce qui s'était passé? Et pourquoi... pourquoi son reiatsu s'était affaibli à ce point?!
L'ex-Sexta se redressa, le corps endolori. Une fois debout, il regarda autour de lui en se frottant la nuque d'une main. Des humains le dévisageaient, mais il ne s'en inquiéta pas tout de suite ; d'abord parce qu'il ne s'en était pas vraiment rendu compte, et ensuite parce qu'il avait d'autres priorités.
Bah oui, reiatsu à zéro ou pas, il allait retrouver Kurosaki et lui casser la gueule! Il était super remonté! (Beaucoup plus qu'avant de tomber, d'ailleurs, mais ça non plus il ne le remarqua pas.) Il porta la main à son zanpakutô, et là...

Ce fut le drame.

Au lieu de se refermer sur la poignée de son katana, sa main ne rencontra que du vide. Il regarda aussitôt sans cesser de tâter sa hanche à la recherche de son fourreau, mais il dut bien vite se rendre à l'évidence : son arme avait disparu. Elle était peut-être tombée plus loin...? Mais non, même pas ; Grimmjow eut beau scruter le trottoir sur plusieurs mètres, il ne la trouva pas. Bizarrement, il se contenta de hausser les épaules et de repartir dans la direction qu'il supposait être celle qui le mènerait à son adversaire du moment. Eh! Il avait toujours ses bras (enfin un bras) et ses dents, ça suffirait!
En chemin, il vit un gosse qui se trimballait avec un objet bizarre, une espèce de machin métallique composé d'une planche, d'un guidon et de deux petites roues. Le môme gardait un pied posé sur la planche, et se servait de l'autre pour se propulser plus vite. Oh! C'était cool, ça! L'arrancar chopa l'enfant au cou quand celui-ci passa à sa hauteur puis, ignorant les braillements de sa victime, il partit vite fait avec son larcin. C'était mal de voler un enfant, ouais, mais depuis quand il était le genre de type à s'encombrer d'une conscience morale?
La trottinette (dont il ignorait totalement le nom) n'allait pas très vite, mais c'était mieux que de se promener à pied dans les rues de cette ville humaine, alors Grimmjow décida de ne pas s'en séparer jusqu'à ce qu'il ait réglé son problème de reiatsu, ou trouvé Kurosaki. C'est dans ces conditions qu'il rencontra la shinigami.
Elle était belle, dotée d'une crinière blonde qui cascadait sur ses épaules et caressait le haut de ses seins. L'émotion de l'arrancar fut intense quand il la vit.
Il eut immédiatement envie de lui mettre son poing dans la gueule.
Accélérant le rythme, il se précipita sur la femme, bien décidé à la percuter avec sa trottinette le plus violemment possible.

« Salut connasse ! » s'exclama-t-il avec un total manque de classe, même pour lui.



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'Battle Royal' :

« Bye bye ! »

Claquant la porte, elle quitta rapidement les lieux tandis qu’une voix criait son nom depuis l’appartement qu’elle venait de fuir. Après avoir tourné à l’angle d’une rue, elle s’arrêta enfin. Elle était seule. Rangiku poussa un soupire de soulagement. Qu’allait-elle bien pouvoir faire ? Elle réfléchit un instant. Aller faire les boutiques était tentant, mais elle n’avait malheureusement plus grand-chose à dépenser… Depuis la dernière attaque des arrancars, il fallait dire qu’à part quelques hollows par-ci par-là, il n’y avait rien à faire. Aussi, elle avait passé ses journées dans les magasins, achetant à tout va, sans réellement penser aux conséquences. Et les conséquences, les voilà. D’une part elle n’avait plus vraiment d’argent à dépenser pour ce genre de frivolité, mais en plus elle avait tellement de vêtements qu’elle ne savait plus où les ranger. Sa solution avait été de les mettre dans l’armoire de son capitaine, les habits de celui-ci ayant été rangé dans un vieux carton (elle y avait d’ailleurs trouvé un rat mort…). Mais voilà, encore une fois, Hitsugaya s’était énervé pour rien et lui avait crié dessus. Ne se laissant pas démonter pour autant, la jeune femme (également vice-capitaine, je vous le rappelle) avait fait preuve d’un courage hors du commun en soutenant son regard DEUX secondes (oui ! Deux !) avant de fuir lâchement dans les rues de Karakura. Enfin… Lâchement… C’était juste une stratégie de repli… Un stratagème élaboré pour pouvoir réfléchir à la manière de lui faire comprendre par A plus B que ses habits étaient largement en droit de réclamer cette penderie… Parce que… Parce que… c’était une femme ! Oui, voilà l’excuse parfaite !

Bref, elle continuait de flâner dans les rues quand soudain…

Oh quelle horreur ! C’était affreux… insoutenable ! Du sang ! Partout ! Les boyaux et toutes autres sortes d’organes étaient étalés par terre… C’était trop horrible ! Pauvre petit chat… Sa vie avait fini sous les roues d’une voiture. Avalant la petite pilule lui permettant de sortir de son gigaï, Rangiku partit à la recherche de l’âme de ce pauvre minet.

« Minou, minou ! »

Quadrillant le quartier, elle regarda dans les jardins, sur les toits, sous les véhicules, dans les buissons, dans les poubelles (certaines puaient drôlement d’ailleurs)… Aucune trace du matou. Bon… Tant pis… Peut-être était-il déjà trop tard pour lui (on sent l’optimisme hein…). C’est alors qu’une puissante explosion retenti. Un violent souffle à l’odeur d’ail et de persil se fit ressentir. Qu’est-ce que c’était ? Apparemment, la shinigami n’était pas la seule à l’avoir entendu. De nombreux humains sortaient de chez eux pour tenter d’apercevoir d’où provenait ce boucan, levant les yeux vers le ciel à la recherche d’une quelconque fumée.
Rangiku se fichait royalement de ce qui pouvait se passer au dessus d’elle… Après tout, si les humains pouvaient voir une telle chose, alors l’affaire ne concernait pas la Soul Society. Et puis en plus, elle venait de le trouver. Il se tenait là, devant elle, assis sagement. La brave bêbête. La vice-capitaine fit un pas dans sa direction… puis un autre. Soudain, la terre recommença à trembler. Rooh quoi encore ? Un bruit sourd emplit la rue, et amplifiait au fur et à mesure.

Se retournant, Matsumoto n’en crut pas ses yeux. Des humains portant tous le même uniforme prirent d’assaut le quartier, positionnant char d’assaut et toutes autres artilleries plus grandes les unes que les autres au beau milieu de la rue. Cette démonstration de force impressionna quelques instants l’officier de la 10ème division… Il fallait dire qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de voir ce genre d’engin… C’était gros, ça faisait un bruit monstre, mais est-ce que c’était vraiment efficace ? Bien, inutile de rester là… En plus le chat avait pris peur. Elle fit un pas et tenta d’utiliser le shunpô afin de se déporter un peu plus loin. Mais rien n’y fit, elle se tenait toujours au même endroit.

*Merde, c’est quoi ce bordel ?*

Elle réessaya… rien. Ca, par contre c’était inquiétant. Pas rassurée pour deux sous, Rangiku se dirigea vers une ruelle un peu à l’écart… Et fut accueillie par le cri d’un homme. Il la regardait, effrayé… Voir quelqu’un apparaître comme par enchantement devant soi, ça pouvait effectivement foutre la pétoche. Matsumoto, elle, resta immobile, les yeux grands ouverts… Apparemment, l’humain la voyait. Un Ichigo en puissance ? Adoptant une tactique complètement stupide, Rangiku se dit que si elle ne bougeait pas et faisait mine de rien, le type partirait lui-même de son propre-chef. Ben non en fait… Le soldat (qui portait un truc supra gros sur son épaule) s’était finalement calmer. Et après la frayeur d’une telle apparition, il s’était très vite rendu compte des immenses atouts que possédait la femme qui se tenait devant lui. Un sourire pervers se dessina sur son visage…

Aussitôt, Rangiku porta une main au bas du dos… Son zanpakutô n’était plus là.

*Merde !*

L’humain, lui, s’était approché tout en la traitant de « poupée » et d’autres qualificatifs pas vraiment à son avantage. Ni une, ni deux, Rangiku leva haut son genou en direction de ce gros pervers, qui s’écroula par terre… Même sans pouvoir, elle savait tout de même se défendre ! Ramassant le bidule, Rangiku s’éloigna, laissant pour mort le triste soldat qui venait de perdre, en plus de sa virilité, son arme…

Cherchant à regagner les appartements de Inoue, Rangiku marchait dans les rues désertes de Karakura (l’explosion de la bombe et l’arrivée de l’armée ayant fait fuir les éventuels voyeurs), se demandant toujours pourquoi ses pouvoirs lui avaient été retirés. Raaah, ce que ça pouvait l’agacer ! Et Histugaya allait encore prétendre que c’était sa faute. Sans véritable raison, Rangiku entra dans une colère noire… Sur son chemin, un espèce de jeune délinquant la siffla. Alors ça, ça l’énervait encore plus. Elle lui jeta un air mauvais… Puis installa le bazooka (c’était ainsi que s’appelait le gros bidule, bien que Rangiku ne le sache pas) sur son épaule et mis en joue l’insolant qui osait la siffler. Elle tira… Rien. Merde, c’quoi c’bordel ? Raaaah, ça l’énervait encore plus !!! Finalement, elle se rendit compte qu’il y avait un petit bouton de « sécurité ». Elle appuya dessus, et visa une nouvelle fois sa cible… Qui s’était malheureusement évaporée. Il avait fui ! Le lâche !

« Salut connasse ! »

Rangiku se retourna vivement, et vit un espèce de drogué essayer de la percuter avec un machin en ferraille avec des roues. Elle fit un pas sur le côté (olé), évitant de justesse ce fou du volant. La vice-capitaine eut un sourire tout à fait macabre. Lui, il allait s’en prendre plein la gueule.
Remettant le bazooka sur son épaule, elle visa le type aux cheveux bleus… et tira. Il ne pourrait aucunement esquiver cette attaque. Son destin était scellé. Mais bizarrement, il n’y avait que de la fumée qui sorti du gros tube. Déjà cassé ce truc ?

Un sifflement… Puis une explosion… Rangiku se retourna et comprit. Elle tenait le bazooka à l’envers ! Bon, c’était décidément trop naze ce machin ! Dans un élan de colère, elle allait s’en prendre à l’autre taré quand soudain, elle sentit quelque chose venir se frotter contre elle. Le chat ! Tout mignon, il miaulait, demandant caresse et amour. A cela, Matsumoto répondit par un coup de pied qui envoya le matou directement sur son adversaire.

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'Battle Royal' :

Alors qu'il se rapprochait à toute vitesse de sa cible, Grimmjow réalisa que celle-ci portait un truc sacrément gros sur l'une de ses épaules. Ça ressemblait à une sorte de gros tuyaux avec une poignée et un viseur (pour le coup, les arrancar s'y connaissaient sans doute moins que les shinigami dès que ça concernait la technologie humaine). Comme il ignorait totalement ce que c'était, il n'eut pas la présence d'esprit de faire demi-tour et de repartir aussi vite qu'il était venu, et continua à taper furieusement son pied contre le trottoir pour donner de nouvelles impulsions à l'engin qu'il utilisait. Malheureusement, s'il avait plutôt bien pigé comment faire prendre de la vitesse à ce truc, pour ce qui était de viser correctement ou de modifier sa trajectoire en une fraction de secondes, il faudrait repasser. La shinigami qu'il pensait renverser et écraser sous ses roues s'écarta in extremis, lui laissant la voie dégagée jusqu'au poteau électrique le plus proche.
Ce n'était pas très compliqué de freiner avec une trottinette : il suffisait d'en descendre, seulement Grimmjow ne voulait pas se contenter de s'arrêter : il voulait se retourner aussitôt pour foncer de nouveau sur la femme! Il aurait sans doute réussi son coup s'il avait conduit une moto, mais avec une trottinette, et un seul bras pour se diriger... Tout ce qu'il réussit à faire en faisant virer le guidon sur la gauche, ce fut de se coucher par terre. Il dérapa sur moins de deux mètres, mais ce fut suffisant pour qu'il se râpe méchamment l'avant-bras. Grimmjow serra les dents et se releva aussi vite qu'il était tombé. Il jeta un coup d'oeil aux phalanges de sa main : la peau était un peu ouverte et saignait, ce n'était rien de grave... pour un humain ordinaire, ou même un shinigami, mais un arrancar? Où était passé son hierro, sa peau si solide qu'elle parait sans peine les coups d'épée? L'ex-Sexta ne comprenait rien à ce qui se passait.
Il ne s'était pas attardé très longtemps sur ses blessures, mais ça avait laissé assez de temps à la femme pour trouver une arme et s'en servir contre lui : un chat, que Grimmjow reçut en pleine figure et qui planta ses petites griffes dans la chair de son visage.

« Mais qu- Mais dégage de là, sac à puces ! » s'énerva Grimmjow en tentant de se débarrasser de la boule de poil terrifiée qui s'accrochait à lui en poussant d'effroyables miaulements.

La sale bête n'était pas facile à déloger. Toutes ses forces étaient concentrées dans ses pattes, et dans les griffes qui labouraient les joues de l'arrancar, lequel finit par comprendre que le tirer en arrière par la peau du cou n'était pas la meilleure solution : une partie de sa peau risquait de partir avec. Raaah, mais quelle saloperie! Cette chiure de bestiole n'aurait même pas pu l'égratigner en temps normal! Poussant un grognement à faire peur, Grimmjow mit ses doigts autour du cou de l'animal démoniaque et commença à serrer. Maintenant, il voulait autant se débarrasser de cette nuisance que lui régler que son compte ; même si le chat avait choisi de le lâcher et s'en aller, il l'aurait certainement poursuivi pour lui faire payer cet affront.
Le chat serait probablement mort si, au moment où le manque d'oxygène n'avait pas ramolli ses pattes et que Grimmjow ne l'avait pas éloigné de ses yeux, la shinigami n'était pas réapparut dans le champ de vision de l'arrancar. Aussitôt oublié, le chat, l'ex-Sexta le balança par-dessus son épaule et se baissa pour reprendre sa trottinette. Cette femme avait des réflexes, c'était clair. Elle était sans doute plus habituée que lui à se mouvoir avec un corps privé d'énergie spirituelle. Enfin, elle ne devait pas être bien redoutable non plus, au vu des armes qu'elle employait... Ça aurait été beaucoup plus efficace de l'attaquer avec son gros tuyau, il avait l'air beaucoup plus lourd! Mais bon, Grimmjow avait autre chose à lui reprocher que son manque d'esprit pratique.

« C'est quoi cette façon de se battre, salope ! s'écria-t-il, le visage strié de marques rouges et sanglantes, Tu vas voir ce que je vais t'envoyer dans la gueule, moi ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait, Grimmjow empoigna son guidon par le manche qui le retenait à la planche et se précipita sur la femme. Par un moulinet du poignet, la planche à roulettes se mit à tourner autour du guidon ; la vitesse de la rotation ne rendrait le choc que plus douloureux quand il aurait frappé la shinigami à la tête.


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Se prendre les griffes d’un chat en pleine poire, ça ne devait pas être très agréable. D’ailleurs, le type aux cheveux bleus semblait un petit peu beaucoup énervé, hurlant à tout va, les yeux injectés de sang (à moins que ce ne soit le sang qui lui coulait dans les yeux à causes de ses multiples blessures…). Il utilisa d’ailleurs des termes peu flatteurs envers Rangiku, à qui il en fallait peu pour se mettre également en colère. Malheureusement, elle ne put même pas lui dire sa façon de penser que déjà, il faisait tournoyer son espèce de truc à roulette au dessus de sa tête, prêt à lui défoncer la boîte crânienne.

*Saloperie, ça a l’air dangereux ce machin !*

Et effectivement, ça l’était. Fait d’un alliage métallique, la trottinette, utilisée de la sorte, pouvait facilement causer des dégâts considérables, pour peu que son utilisateur vise au bon endroit.
Mais s’il croyait qu’elle allait se laisser faire, il se trompait lourdement ! Rangiku aussi avait une arme ! Un truc supra lourd, pas du tout facile à utiliser et dont elle ne parviendrait pas à se servir avant d’avoir reçu un coup ! Bref, arme tellement inutile sur le coup qu’elle abandonna l’idée d’éclater son adversaire en mille morceaux en l'explosant à coup de missiles et se baissa au dernier moment, évitant de peu l’engin qui continuait de tournoyer autour de la barre métallique, actionnée par le fou-furieux au maquillage douteux.

« Mfhuhuhu, rat… WOUAIE ! »

La deuxième attaque à la trottinette avait réussi… Voulant se protéger avec son bazooka, Rangiku l’avait placé de sorte qu’il pare l’infernal engin à roulettes. Mais contrairement à ce qui avait été prévu, ce furent ses doigts qui prirent de plein fouet le métal. Hurlant de douleur, elle lâcha son arme, qui prit alors la direction du pied de Grimmjow.

« Argh ! Merde ! Aïe Aïe Aïe Aïe Aïe ! »

Se tenant la main gauche avec celle encore valide, elle commença à effectuer la danse de la douleur sur place, oubliant un instant son adversaire, tandis qu’au même moment, le bazooka roulait à ses pieds (non, je ne dirais pas qu’elle a faillit se casser la figure sur celui-ci…). Tentant de contrôler la douleur (elle devait avoir au moins le petit doigt cassé !), elle jeta un œil à son arme et finalement, la ramassa.

« Alors comme ça t’aime pas ma façon de me battre ! Ben prend ça pôv’e naze !! J’vais faire rôtir ta perruque moi, tu vas voir ! »

Cette fois, plus moyen pour lui de s’échapper ! Il allait voir ce qu’il en coûtait de s’en prendre à une femme ! Ajustant comme elle le pouvait le bazooka sur son épaule, elle tira… Le clic de la gâchette résonna étrangement à ses oreilles. Où était passé ce sifflement qui avait lieu avant chaque explosion ? Elle tira une nouvelle fois… Toujours rien. C’est alors qu’elle comprit : il fallait des munitions ! Raah, c’était donc ça qu’il y avait dans le sac du soldat… Vite ! Il fallait le retrouver !
Ni une ni deux, elle se retourna et courut en direction de la petite rue où devaient se trouver les munitions…

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Grimmjow était plus habitué à se battre avec un katana qu'une trottinette : son zanpakutô restait en place, au moins, il pouvait donner de grands coups sans trop se prendre la tête (il ne faisait pas partie de ces arrancar qui s'étaient donné la peine d'apprendre à se servir correctement d'une épée, avec des techniques et des feintes : lui, il s'en servait comme d'une espèce de bâton tranchant et ça marchait plutôt bien), pas comme avec ce truc qui tournait pendant qu'il l'abattait sur son adversaire! Ça lui donnait l'impression que ses mouvements étaient ralentis... ou peut-être était-ce à cause de sa prodigieuse perte d'énergie spirituelle? Quoi qu'il en fût, Grimmjow n'attaqua pas aussi vite qu'il le souhaitait, et ça laissa le temps à la femme de se protéger derrière son gros tuyau. L'ancien Sexta grimaça ; ses muscles contractés plissèrent ses plaies, le faisant saigner un petit peu plus. En fait ce tuyau, c'était un bouclier, pas vraiment une arme! Et elle le tenait comme un manche depuis tout à l'heure! (Si elle se protégeait derrière, c'est que c'était un bouclier, point.)
Sa grimace se changea en sourire satisfait quand son adversaire se mit à crier. Ah ha, il l'avait eue quand même!
Il rigola beaucoup moins quand son gros tuyau s'écrasa sur son pied.

« Gwargh ! »

C'est ainsi que Grimmjow accompagna la shinigami dans sa danse de la douleur. La jambe relevée, il tentait de masser son pied à travers la botte, et sautillait sur place pour conserver un semblant d'équilibre. La vache, ça faisait putain de mal! C'était tombé pile sur le petit orteil, en plus! Ce truc n'existait que pour faire mal, de toute façon!
La situation cessa soudain d'être ridicule quand la femme reprit son gros tuyau. Grimmjow, toujours en équilibre sur un pied, lui lança un regard mauvais pendant qu'elle proférait ses menaces. Merde, c'était peut-être pas un bouclier en fin de compte... Elle était déjà là tout à l'heure, cette gâchette? La shinigami la pressa.

Clic. Clic. Clic, clic, clic.
Son adversaire s'escrima —en pure perte : rien ne vint. Grimmjow en tomba littéralement par terre. Ses fesses heurtèrent durement le trottoir, réveillant la douleur de tout à l'heure : il avait du se faire plus mal qu'il le croyait dans sa chute, au moment où presque tout son reiatsu avait disparu. Serrant les dents, l'arrancar se redressa aussi vite que possible... pour voir son adversaire prendre la tangente.

« Eh, où tu crois aller comme ça ? Ramène tes fesses, on n'a pas fini ! » lui hurla-t-il.

Ignorant les petites douleurs qui l'élançaient ici et là, l'ex-Sexta se remit debout, ramassa la trottinette et se mit à courir derrière la femme. Celle-ci disparut dans une ruelle, son gros tuyau sur l'épaule. Grimmjow accéléra. Cette fois-ci, il allait pas la louper.
Il manqua déraper à l'entrée de la ruelle, et ne se rattrapa qu'en exécutant une petite danse en accéléré ; c'était toujours moins ridicule que de se vautrer encore une fois. Il tenait son arme d'une façon différente de tout à l'heure : sa main agrippait fortement le guidon et la planche à l'endroit où le premier était vissé sur la seconde ; ses doigts les serraient si solidement pour leur éviter de bouger séparemment que ses jointures en étaient devenues blanches.

« Cette fois-ci, j'te tiens ! »

Malheureusement, il se trouvait trop près du mur, ce qui fit qu'au moment de frapper, le guidon racla le ciment et freina son geste.


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Courant aussi vite qu’elle le pouvait avec le gros tuyau sous le bras, Rangiku entendit l’autre hurler derrière elle. Répondant au tac-au-tac, Rangiku cria à son tour un semblant de réponse.

« Idiot ! J’sais bien qu’on a pas fini !! »

Il la prenait pour qui ? Oh ! Jamais encore elle n’avait fui un combat… Sauf quand le dit combat était contre son capitaine qui tentait par tout les moyens de la mettre face à une montagne de paperasse. Bref, elle ne fuyait pas, elle se repliait stratégiquement pour mieux attaquer ensuite.
Derrière elle, elle entendait l’autre gus qui tentait de la rattraper. Elle se retourna et… Flute, il gagnait du terrain en plus !! Se concentrant sur sa trajectoire, elle regarda en face d’elle : elle n’était plus très loin.
Quelques secondes plus tard, Rangiku s’engouffra dans la rue où elle avait rencontré quelques minutes plus tôt le soldat accompagné de sa curieuse arme. Celui-ci était d’ailleurs toujours allongé par terre, les mains au niveau de son bas-ventre… Humm, elle avait vraiment tapé très fort. Qu’importe, en une fraction de seconde, elle repéra l’objet de son retour sur place : le sac dans lequel devait se trouver les fameuses munitions. Muahahahah, cette fois-ci, ce type à l’allure de dégénéré allait voir ce qu’il allait voir ! Il ne lui restait plus qu’à armer le bazooka, viser, tirer et puis ça ferait boum et l’autre se retrouverait sous forme de pièces détachées que même un puzzle de 9 999 999 999 pièces aurait été plus facile à reconstituer.

En vérité, Matsumoto eut à peine le temps de poser la main sur la besace que Cheveux Bleus apparut à son tour. Flute, zut, re-flute, re-zut, re-re-flute et re-re-zut ! Il était rapide quand même ! Elle se redressa, le sac accroché en bandoulière afin d’éviter à sa main invalide de supporter un poids de plus et d’avoir encore plus mal, le bazooka dans la main droite, alors qu’à seulement un mètre d’elle, se tenait debout l’homme sans pitié, qui voulait lui casser la gueule à coup de trottinette. Celle-ci fusa dans les airs, cherchant une nouvelle fois à heurter le beau visage de la « shinigami » (qui ne l’était plus vraiment à cet instant). Dans un ultime réflexe, elle jeta le haut de son corps en arrière… Elle sentit l’objet métallique lui passer alors à juste devant elle, lui frôlant par la même occasion la tranche du nez. Pfiou ce n’était pas passé loin… D’ailleurs, Rangiku fut assez surprise d’avoir réussi à éviter cette machine de mort… Elle avait réalisé que son geste désespéré avait été malheureusement effectué avec un certain retard par rapport au moment où le gars avait donné l’impulsion à son « arme ».
Inutile cependant de se poser plus de question.

A son tour, elle prit le bazooka par la crosse et l’envoya en direction du visage de son adversaire, avec la seule force de son bras droit. Cependant, le gros tube qu’elle tenait était trop lourd… Et elle n’arriva même pas à le porter aussi haut qu’elle l’aurait voulu. C’est donc avec une lenteur extrême que l’arme en métal normalement fait pour cracher des missiles s’éleva dans les airs, se stoppa et redescendit pour finalement prendre la place qu’il venait de quitter, c'est-à-dire le long du bras de Rangiku. Celle-ci, assez surprise par son manque d’efficacité regarda interloquée l’homme qui se tenait juste devant elle…

« Bon… »

Que faire ? Sans plus attendre, elle tourna les talons et s’enfuit une nouvelle fois afin de se donner du temps pour armer son lance-roquette. Mais il ne fallait pas trop avoir d’illusion, l’autre était rapide… Plus qu’elle en tout cas, qui était plutôt chargée. Elle n’avait pas fait deux mètres qu’elle aperçut juste en face d’elle un container monté sur roulette. Elle l’agrippa donc par une poignée et le mis en travers du chemin… Pour reprendre ensuite sa course, n’attendant même pas de voir le résultat obtenu.
Elle plongea sa main gauche (aïe) dans la besace, et en sortit alors ce pourquoi elle avait fait tant de chemin (à tout casser, 200 mètres…). Il était temps de montrer au type qui faisait que la suivre de quel bois elle se chauffait !

Rangiku enfonça la munition dans le bazooka (étrangement, cela lui vint assez naturellement… de toute façon, y’avait pas trente possibilités pour charger l’engin), mis celui-ci sur son épaule et tira…

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Pourquoi le mur était venu se foutre là? Merde, son arme avait raclé le béton sur une bonne longueur, ça avait laissé le temps à cette fichue femme d'esquiver son coup! Grimmjow jura entre ses dents serrées quand la planche métallique ne fit que frôler le visage de la shinigami ; à seulement quelques centimètres de plus, il lui éclatait proprement l'arcade sourcilière, à cette connasse!... Qu'est-ce qu'elle foutait avec son gros tuyau au lieu de continuer à fuir, d'ailleurs? L'arrancar marqua une courte pause, le temps de la regarder lever sa propre arme avec une difficulté évidente. Mais... mais elle était complètement nulle! Grimmjow la dévisagea d'un air absolument navré, comme si le simple fait de regarder quelque chose d'aussi pathétique le faisait hésiter à l'attaquer.

« ... mais qu'est-ce que tu fous ? »

La shinigami ne lui répondit pas, trop absorbée par ce qu'elle essayait de faire. Le tuyaux retomba cependant assez vite, trop lourd pour qu'elle le lève plus haut, et son adversaire recommença ce qu'elle faisait visiblement de mieux : s'échapper. Grimmjow s'égosilla à nouveau, hurlant qu'elle reste là où elle était et qu'ils se foutent sur la gueule comme on était censé le faire quand on était quelqu'un de correct (sans penser que les gens revenaient rarement se faire casser docilement la figure quand ils étaient insultés). Sans cesser de grogner, l'arrancar repartit à sa poursuite en courant aussi vite que possible, mais sur une courte distance : la benne à ordures en travers du passage l'empêcha d'aller plus loin. Pire : il n'eut pas le temps de s'arrêter avant de la percuter brutalement. Sa tête fit un TONK sonore en rebondissant contre la paroi métallique, et il entendit très nettement son nez craquer avant de tomber assis sur le sol, renvoyé en arrière par son propre élan.

« MERDE ! » aboya-t-il pour calmer la douleur.

Quelque chose se promenait dans sa bouche. Grimmjow le cracha par terre dans un long filet de sang : c'était une incisive. Depuis quand il se défossait une dent en se prenant une simple beigne? D'une poubelle, en plus! L'arrancar se releva, maudissant à voix haute la garce trop lâche pour lui faire face dignement, le responsable de son absence de reiatsu et Luppi, parce que la simple existence de ce gosse l'énervait de toute façon. Il se mit aussitôt à bouger la benne pour la remettre contre le mur, histoire qu'il puisse se remettre à courser la blonde, mais à peine avait-il posé ses mains dessus que la poubelle explosait. Littéralement.

Grimmjow fut projeté en arrière, avec beaucoup plus de force que tout à l'heure. Il roula sur plusieurs mètres, jusqu'à se retrouver au milieu de la route qui faisait face à la ruelle. Une voiture freina brusquement pour l'éviter ; le conducteur donna un grand coup de volant et finit encastré dans la vitrine de la boutique la plus proche, mais l'arrancar ne prêta aucune attention à ses coups de klaxon furieux, ni aux cris des passants. Tous ces sons lui parvenaient vaguement, comme si ses oreilles avaient été remplies de coton. Il se redressa lentement, et grimaça en réalisant qu'il avait des côtes cassées. Il fit quelques pas sur la route, chancelant, et regarda à l'intérieur de la ruelle. La benne à ordures était éventrée et fumante ; les murs étaient devenus noirs. Il cilla, chassant le liquide poisseux qui coulait lentement sur son oeil gauche, avant de porter la main à son front et de réaliser, qu'en plus d'une bonne grosse bosse, il avait une plaie à l'arcade sourcilière. Il essuya le sang plusieurs fois, mais ce genre de blessure ne coagulait malheureusement pas vite : à moins de bander ça, il était parti pour être emmerdé.

La trottinette gisait à quelques pas de lui, noircie et un peu tordue. Grimmjow alla la ramasser, serrant les dents au moment de se baisser. Bon dieu, elle l'avait pas loupé! S'il n'y a avait pas eu la benne, c'était clair... il aurait été tué sur le coup, ou en tout cas beaucoup plus amoché qu'il ne l'était maintenant! Où est-ce qu'elle avait trouvé une arme pareille? L'arrancar réfléchit. Il n'était pas au mieux de sa forme, loin de là, et ce n'était pas avec le truc en métal qu'il tenait qu'il allait faire des miracles en combat ; pas avec sa force actuelle. Il lui fallait quelque chose de beaucoup plus costaud que ça, comme... comme le gros tuyau de la shinigami! C'était sans doute avec ça qu'elle l'avait fait exploser! Il était trop fort de s'en être rendu compte! Okay, donc nouveau plan : il allait la buter et récupérer son arme. Ça ne changeait pas trop du plan d'origine, mais maintenant il savait qu'il n'avait qu'à lui piquer son gros tuyaux pour l'empêcher d'attaquer, voire pour la tuer du premier coup! (Dans ces circonstances, tant pis pour la baston en bonne et due forme : il avait trop mal au bide pour ça.)
Grimmjow repartit donc en boitillant, plus haineux que jamais. Son pas retrouva son assurance alors qu'il traversait la ruelle calciné, un oeil fermé à cause du sang qui ne s'était pas encore arrêté de couler. Prudent, il jeta un coup d'oeil à la rue, planqué derrière un morceau de tôle défoncé, avant de se risquer à quitter la ruelle. Là, surprise : la shinigami était restée là! L'arrancar redoutait qu'elle n'ait continué à courir, ça aurait pu lui prendre du temps de la retrouver, mais non : elle et son gros tuyau étaient toujours à côté de l'explosion. Un rictus étira les lèvres de Grimmjow.

« Toi, j"vais te crever. »

Son équipement ne lui offrait pas une stratégie très variée : à part se ruer sur sur son adversaire, il ne voyait pas trop quoi faire. Un sonido lui aurait permis de lui arriver dessus sans qu'elle ait le temps de parer son coup, ou de se porter derrière elle, mais là, il en était réduit à courir comme un simple humain!
À peine venait-il de parler qu'il sortit de la fumée de la ruelle et se précipita donc sur la shinigami, mais pas en ligne droite : au dernier instant, il se dit que zigzaguer n'était peut-être pas une mauvaise idée, si cette femme avait du mal à tenir son gros tuyau.
La trottinette endommagé tourna de nouveau dans l'air, visant cette fois-ci le ventre de la shinigami. S'il l'attaquait en passant sous sa garde, s'il lui coupait le souffle, elle lâcherait certainement son arme!


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'Battle Royal' :

Bwahahahah touché !
L’affreux avait littéralement explosé. Enfin, c’est ce que Rangiku crut un instant… Il fallait dire qu’avec toute la fumée qui se dégageait de la ruelle, elle n’y voyait pas grand-chose. M’enfin, seul Terminator pouvait résister à pareil détonation (ouai, elle savait qui était Terminator, un des films était passé à la télé un soir). Il était grand, costaud, avec des lunettes, un air sérieux et des yeux rouges. Même qu’il disait « hasta la vista baby ».
Bref, le punk devait être out à l’heure qu’il était. Heureusement, car elle était assez fatiguée de courir avec son arme à la main… C’est fou comme les humains pouvaient se fatiguer rapidement.

C’est alors qu’il apparut, l’air passablement énervé, (il fallait dire que se retrouver projeté violemment dans une ruelle par un lance-roquette, ce n’était pas forcément une chose très agréable) et le sang qui lui coulait sur le visage le rendait encore plus terrifiant. Rangiku afficha des yeux ronds en le voyant… Elle ne pensait pas son adversaire si coriace. Elle devait bien l’avouer, il était costaud dans son genre et ne semblait pas vouloir lâcher l’affaire. C’est alors qu’il se précipita sur elle !

*M-merde !*

Voir un gars avec des cheveux bleus en train de vous foncer dessus, une trottinette à moitié explosé à la main, ça faisait vachement peur ! Pourtant, Rangiku resta concentrée sur sa tâche, à savoir essayer de réarmer son bazooka et de lui tirer dessus avant qu’il ne l’ait atteint. Tâche délicate, surtout que la distance que devait parcourir l’arrancar n’était pas non plus très importante. Au final, elle fut plus rapide qu’elle ne l’aurait cru et positionnant le gros tube sur son épaule, tenta de viser son adversaire… qui avait trouvé un moyen imparable pour empêcher Matsumoto de tirer.

« Mais arrête de bouger ! »

Décidément, elle n’arriverait à rien comme ça. Mais quand elle s’en aperçut, il était trop tard… La bleusaille était déjà sur elle, armant son truc en métal qui tournait. Trop lente pour esquiver, elle chercha à se protéger en plaçant devant elle son bazooka… Mais apparemment, l’espada avait anticipé les mouvements de la shinigami, et ce fut avec une force considérable qu’il la frappa au niveau du ventre. Rangiku se retrouva pliée en deux, le souffle court. Elle ne lâcha cependant pas son arme mais fit quelque chose de très stupide… En prenant appui sur celui-ci, elle appuya sans le vouloir sur la gâchette… Et se vit propulser dans les airs tandis qu’une épaisse fumée entoura très vite Grimmjow.
Sans le vouloir, la vice-capitaine avait armé une roquette-fumigène, un tout nouveau prototype anti-émeute qui avait la capacité de libérer une quantité de fumée incroyable, pouvant dissimuler toute une rue dans un épais brouillard.

La réception fut brutale. Allongée sur le dos, elle ne fut pas capable de se redresser tout de suite et dû attendre quelques instants avant de se risquer à se rétablir sur ses pieds. Dans son malheur, elle fut quand même chanceuse puisqu’elle était maintenant protégée par un écran de fumée… L’arrancar ne pourrait absolument pas la retrouver ! Bwahahahah ! Bon, la réciproque était vrai aussi… Rangiku n’avait aucune idée de l’endroit où se trouver son cruel ennemi. Une fois qu’elle se fut relevée en tentant de faire le moins de bruit possible, elle resta un instant debout, cherchant à reprendre ses esprits et à s’habituer à la douleur. Car elle avait un mal de chien… Chaque respiration la tourmentait, certaines de ses côtes ayant été endommagées durant la chute tandis que ses abdominaux la torturaient également. Fichtre, l’espada n’y était pas allé de main morte ! Peu à peu, elle arriva à s’accommoder de la souffrance ressentie et parvient à recharger une nouvelle fois.

Il s’agissait maintenant de dégommer sa face au punk de service.

C’est alors que devant elle… Une ombre se dessina. Celle-ci se tenait immobile, juste devant Matsumoto qui posa un genou à terre et prit bien le temps de viser.

Feu !


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La trottinette frappa brutalement le ventre de la shinigami, la forçant à se plier en deux quand l'air s'échappa de ses poumons. Le visage de Grimmjow se fendit d'un large sourire bestial en sentant que, cette fois-ci, il lui avait fait mal. Tant mieux, mais ce n'était pas encore suffisant : il fallait qu'elle paye pour tout ce qu'elle lui avait fait subir jusqu'à maintenant! Les coups, les gamelles, les explosions, il allait lui rendre chacune de ses attaques au centuple, et ce pauvre coup dans son ventre n'était que le début d'une longue série! Il comptait bien la réduire en charpie, et ce n'était pas son tuyau à la con qui l'en empêcherait!

Ou peut-être que si, en fait. Comme d'habitude, l'arrancar ne s'attendait pas du tout à ce qui lui arriva. Alors que la shiigami paraissait plutôt mal en point et qu'il était sur le point de reprendre l'avantage, il y eut une nouvelle explosion, certes beaucoup moins puissante que la précédente, voire même totalement différente : Grimmjow se retrouva les fesses par terre mais sans plus de dommages, sinon une terrible sensation de brûlure aux yeux. Non en fait, c'était une putain de sensation de brûlure. Ce n'était pas seulement toute la fumée qui l'empêchait de distinguer quoi que ce soit autour de lui, c'était parce que ses yeux le piquaient trop pour qu'il les garde ouverts! Fermer ses paupières jusqu'à complètement crisper son visage ne fit pas cesser la douleur, ses larmes ne s'arrêtèrent pas de couleur pour autant. Lâchant temporairement son arme, l'arrancar se mit à se frotter furieusement les yeux, écrasant ses orbites de ses poings ; sans résultat. La garce! Qu'est-ce que c'était encore que cette parade pour l'empêcher d'attaquer?! L'espèce de lâche! Il ouvrit la bouche pour lui crier tout le bien qu'il pensait d'elle, mais il lui sembla que la fumée envahissait aussitôt sa gorge, et il se retrouva, toussant et crachant, respirant à grand peine. Bon, une fois de plus, casser la gueule de la shinigami ne passait plus en premier : pour commencer, il fallait qu'il se sorte de ce merdier opaque et brûlant!

C'était plus facile à dire qu'à faire : de ce que Grimmjow discernait à travers ses larmes, la fumée avait envahi une bonne partie de la rue dans laquelle il était. Peu importait où il allait, c'était comme si ce brouillard n'avait pas de fin (en fait, c'est ce qu'il finit par se dire après être rentré dans un mur qu'il n'avait pas vu). Entêté, l'arrancar continua néanmoins à tituber au hasard sur le trottoir. Il s'immobilisa soudain : un bruit, une sorte de cliquetis métallique, venait d'attirer son attention, quelque part sur sa gauc-

Et BAM!
Encore une explosion. Ça avait pété tout près de lui, à peine à un mètre de l'endroit où il se tenait! L'impact sur le trottoir propulsa des morceaux de bitume dans les airs, en même temps qu'il renvoyait l'ex-Sexta redire bonjour à son ami le sol. Le choc fut aussi rude que les précédents et le laissa à moitié assommé, avec l'impression que ses tympans avaient foutu le camp, remplacés par un bourdonnement qui lui remplissait le crâne à lui en donner le vertige. Grimmjow resta allongé par terre, recouvert de gravats ; il avait perdu sa trottinette dans l'affaire. Il ferma les yeux, tenta de reprendre ses esprits, les rouvrit soudain : il y luisait un éclat qui montrait qu'il n'avait rien perdu de sa combativité, peu importait l'état dans lequel il se trouvait (ouais, même avec des côtés cassées, la gueule en sang et les yeux complètement explosés par une fumée à la con, parfaitement). Puisqu'elle s'obstinait à lui balancer ses saloperies dessus, eh bien tant pis pour cette shinigami : il la cognerait cent fois, non, mille fois plus fort en retour!

L'avantage de cette explosion, c'était que son souffle avait balayé le brouillard qui masquait la rue : la visibilité était redevenue normale, à quelques nuages de poussière près qui envahissaient encore certains coins ; la femme demeurait invisible. Grimmjow voulut se redresser d'un mouvement vif, comme il en avait l'habitude quand il s'était pris un méchant coup et qu'il allait faire dérouiller son adversaire pour ça, mais la réalité rattrapa bien vite ses rêves de violence : à force de se faire projeter par terre un peu partout, il pouvait compter, en plus de ses côtes cassées et de multiples contusions, une cheville foulée. C'était con comme blessure, pas du genre qu'on exhibait fièrement après une bataille acharnée, mais ça handicapait vachement! L'arrancar grimaça en s'appuyant sur sa jambe ; il refoula ses jurons : sa gorge était encore trop irritée pour qu'il puisse parler sans s'étouffer. Il frotta rapidement ses yeux gonflés, et chercha où avait atterri son arme. Il l'aperçut non loin de lui et claudiqua jusqu'à elle pour la récupérer. Équipement : check. La shinigami allait morfler.
Le dernier voile de poussière retomba et son adversaire apparut. La façon dont les deux ennemis se faisaient face n'était pas sans rappeler certaines scènes de western... sauf qu'au lieu d'attendre respectueusement que son adversaire se prépare à dégainer, ou se rende au moins compte de saprésence, Grimmjow lui balança aussitôt sa trottinette en pleine face. L'objet tournoya dans l'air à toute vitesse, puis retomba sur la shinigami, où il se cassa définitivement en deux morceaux : c'était conçu pour résister aux chutes, pas aux bazooka.

« Ah ha ! Dans ta gueule ! »

Un joli bras d'honneur accompagna cette remarque toute en finesse.

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'Battle Royal' :

Ah bah voilà ! Ca c’était une munition qui explosait ! Enfin, il fallait le dire, heureusement que ça n’avait pas été le cas la fois précédente, car dans le cas contraire, Rangiku aurait fait la une de tous les journaux. Elle voyait d’ici les gros titres « Elle arrive à se faire exploser avec son propre bazooka » ou encore, dans des magasins pour ados « Blonde, forte poitrine… elle s’est fait sauter avec du gros calibre ». Et oui c’était malheureux mais de nos jours, il fallait dire que rien ne se vendait sans une bonne dose de provocation, surtout lorsque la cible choisie était les « jeunes ».
Enfin, la vice-capitaine ne s’était pas elle-même réduite en charpie et c’était l’essentiel. Le brouillard ambiant se dissipa sous l’action du souffle de la déflagration. Cherchant à savoir si elle avait atteint l’arrancar, Rangiku n’eut pas l’idée de recharger son arme (grossière erreur ma chère), parce qu’en fait, elle était pratiquement convaincue qu’elle avait fait mouche. L’ombre dans la fumée… Ca ne pouvait être que lui ! Et alors… Il apparut… Sanguinolent, un regard de tueur, il tenait sa trottinette toute cabossée dans sa seule main…

Les secondes passèrent et aucun d’eux ne bougea. Il fallait dire que de son côté, Rangiku était époustouflée par cette volonté qu’avait le punk à vouloir casser la gueule à son adversaire, qu’importent les blessures, qu’importe la souffrance, qu’importent la couleur du ciel et la forme des nuages. Oui, c’était un dur qui n’avait pas froid aux yeux (ni aux oreilles) et qui ne semblait vouloir renoncer pour rien au monde. Mais en fait, l’opinion de Matsumoto concernant ce type changea très vite. De courageux et téméraire, elle le trouva soudain très stupide. Qu’est-ce qu’il croyait pouvoir faire avec son bout de métal? Il allait lui patiner dessus jusqu’à ce que mort s’en suive ? Il était temps pour lui de revenir à la réalité hein ! Il était fini ! Qu’est-ce qu’il voulait faire ? Lui jeter sa trottinette à la fig…

SBAM !

Bordel… Il lui avait réellement jeté cette foutue trottinette à la figure ! Le choc fut des plus douloureux. La shinigami se retrouva à terre, la tête en sang, dans le noir complet. Elle percevait les pulsations de son cœur au niveau de ses tympans, augmentant ainsi le mal de tête causé par le traumatisme. M-merde… Le con ! Elle n’avait cependant pas le temps de s’apitoyer sur son sort… Il n’était pas loin le bougre et si elle ne réagissait pas vite, il allait lui piquer son arme et là, c’est elle qui allait vite déchanter (bien que ce fût déjà le cas en fait parce que pour tout vous dire, elle ne s’attendait vraiment pas à ce genre de coup). Alors elle ouvrit les yeux, tentant de voir si ce n’était qu’une impression de sa part ou si le temps ne passait vraiment pas vite. Flute ! Là ! Le voilà ! A seulement trois mètres d’elle… Ne voulant rien lâcher, Rangiku roula sur elle-même jusqu’à atteindre son gros tube qui était tombé par très loin d’elle. Non ! Il ne l’aurait pas ! C’était son arme à elle ! Une arme supra-merdique à s’en servir mais même ! Elle ne lui laisserait pas !

Le bazooka n’était plus qu’à vingt centimètres de sa main. Elle finit la distance à parcourir en rampant, sentant que se tenait non loin son adversaire… Oui ! Ca y est ! Elle l’avait !! Ah mais… Mais non !

« Lâche-ça, sale punk ! C’est pas tes affaires ! »

Tirant de son côté et de toutes ses forces, elle refusait obstinément de laisser la victoire à l’arrancar, alors que tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent se résumait à un lancer de trottinette dans les airs.
Mais pas facile d’avoir le dernier mot… Surtout que la personne qui voulait l’avoir se trouvait en position de faiblesse. Et surtout quand l’adversaire ne voulait rien lâcher non plus. La résistance de la shinigami fut telle qu’elle méritait d’être citée dans les annales de la Soul Society. A bout de force, elle tenta une dernière fois d’appuyer sur la gâchette… Et rien. Ben non, elle n’avait pas rechargé… Dans un dernier geste pour retenir son arme, elle appuya malencontreusement sur le bouton « autodestruction » (oui, oui, ça existe).

Et alors qu’il tirait comme un âne le bazooka vers lui, Rangiku lâcha le tube…


4/10

Bye Bye~

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'Battle Royal' :