[EFB] Unexpected Changes

Illustre anonyme Messages : 61 Date d'inscription : 16/03/2010

Passé une certaine heure, il devenait difficile de travailler. D’une part, parce que le manque de sommeil se faisait ressentir, et d’autre part, parce que certains trouvaient amusant d’organiser des fêtes, invitant au passage les pires buveurs de la Soul Society. Et quand ce genre de réunion avait lieu, quand le brouhaha, les rires, les cris, les chants succéder au silence apaisant, inutile de vous dire qu’il était totalement impossible de se concentrer.
Pourtant… il le savait, il y était presque !

Cherchant à passer outre le bruit provenant de l’extérieur, le jeune shinigami de la douzième division attrapa une petite fiole posée devant lui, contenant un liquide au teint verdâtre. Avec précaution, il versa la moitié du contenu dans un petit bécher, auquel il ajouta alors une seconde substance, dont la viscosité semblait plutôt élevée. La mixture blanche mit donc un certain temps à s’écouler… C’est alors qu’une étrange fumée violette s’échappa de cet étrange mélange. Puis le verre commença à chauffer, jusqu’à devenir carrément brûlant. Ne pouvant plus le tenir, le jeune homme le lâcha et celui-ci se brisa en mille éclats par terre.
Dépité, le pseudo-chimiste regarda un instant sa précieuse expérience, réduite à néant. Il soupira, baissant la tête, déçu d’avoir échoué là où les humains avaient réussi. Il alla prendre une petite balayette et nettoya le sol.
Non, ça n’était décidément pas ce soir qu’il allait découvrir le secret du Ketchup !

Terminé pour aujourd’hui ! Il en avait assez fait… mais n’avait rien trouvé… Il ne s’avoua cependant pas vaincu ! Le secret de cette sauce tomate, il le découvrirait un jour ou l’autre, il en faisait le serment. Etrangement, il s’était mis dans une posture qui faisait très Super Héros en pensant cela et se rendant très vite compte combien il était ridicule à bomber son torse dépourvu de poil au milieu d’une salle où il était tout seul, il changea très vite de comportement.

Avant de quitter les lieux il s’assura n’avoir rien oublié, le Capitaine Kurotsuchi n’aimant pas que du matériel soit laissé à l’abandon sur les paillasses. Et là… Flûte ! La petite fiole pleine de vert immonde, il avait failli l’oublier ! Et il était… Dix heures du soir ! Argh, il était encore une fois en retard pour son rendez-vous galant !

Précipitamment, il ouvrit une armoire grise, immense, contenant quelques centaines d’autres fioles étiquetées, toutes plus étranges les unes que les autres. Il rangea la sienne au milieu et soudain… une petite bouteille se trouva accrochée à sa manche décidément trop large et tomba… La chute sembla se passer au ralentit…Dans un ultime réflexe, il mit son pied afin d’amortir le choc et… miracle ! Elle ne se brisa pas. Décidément, il avait une veine de tous les diables. Se penchant en avant, il l’attrapa et se releva brusquement… Un peu trop peut-être. Ne se rendant pas compte que l’armoire était un peu trop près de lui, il se mangea une étagère et des dizaines de flacon s’envolèrent ! Si certains d’entre eux se trouvèrent être très résistant au choc, ce ne fut pas le cas pour d’autres, qui s’écrasèrent au sol. Aussitôt, un étrange nuage se forma, emplissant très vite la pièce, puis se propagea jusqu’au bâtiment d’à côté pour finalement se répandre dans tout le voisinage...

Agitation de l'autre côté de la porte, cris, éclats de rire. Qui osait ainsi troubler son sommeil ? Personne ici n'était donc au courant qu'un enfant a besoin d'une longue nuit de repos ? Mais que se passait-il ici ?
Yachiru se dressa brusquement sur son séant, avec l'air encore endormi. La lueur du jour illuminait la chambre.
Elle se frotta les yeux : réveil difficile. Puis elle chercha son ours en peluche des yeux. En vain.
-Bya-kun ? couina-t-elle.
Mais où avait-il donc bien pu se fourrer ? Un ours ne disparaît pas ainsi !
-BYA-KUN ! s'énerva-t-elle.
Etait-ce une mauvaise blague ? Lui avait-on retiré son ourson chéri pendant la nuit ?
Elle était furieuse. Elle se leva d'un bond. Ken-Chan allait l'entendre ! Son ours, c'était son ours ! Sa propriété privée ! L'objet sacré.
Elle traversa la pièce jusqu'à la porte, qu'elle ouvrit brutalement. Puis, soudainement, elle se figea, sur le pas de la porte. Deux choses n'allaient pas.
Elle jeta un coup d'oeil vers le sol, et la première lui fut confirmée : trop haut. Elle était trop haut. Quand à la seconde...
-J'me suis transformée... En garçon ! piailla-t-elle.
Et pas n'importe lequel, comme elle allait s'en apercevoir plus tard.
Elle se retourna vers la chambre. Effectivement, ce n'était pas la sienne. Elle n'était pas assez rose. Alors quoi ? Ne s'était-elle pas simplement transformée ? Avait-elle... Un instant, une idée absurde lui effleura l'esprit. Avait-elle pris possession d'un autre corps ?
Elle se mit à rire, enchantée par cette perspective.

Elle courait désormais, grisée par cette nouvelle expérience. Ses jambes l'emmenaient plus loin, plus vite.
-KEN-CHAAAAAAAN ! appela-t-elle.
Cela faisait désormais un long moment qu'elle tentait de lui mettre la main dessus.
-KEEEEEN-CHAN ! cria-t-elle à nouveau.
Mais où avait-il bien pu passer ? Elle rêvait de lui faire partager cet étrange évènement. On ne devient pas un homme tous les jours. Et on ne prend pas autant de centimètres en une seule nuit, théoriquement. Elle était... GRANDE !

Ce fut tout à fait par hasard qu'elle croisa son reflet. Elle pila net. Un instant, la déconvenue l'envahit, et elle fit une moue boudeuse.
Non, elle n'était pas devenu n'importe quel garçon. Cette cicatrice, ce tatouage ridicule, ces cheveux noirs, et l'insigne de la 9ème division : Hisagi Shuhei.
Puis la déception la quitta. Elle se remit à rire, et fonça vers les quartiers de la 9ème.
Elle allait bien s'amuser.

-Fukutaishô !
Yachiru se retourna. Elle avait sous les yeux deux shinigami à l'air suspicieux.
-Etes-vous bien... ?
-Bien sûr, affirma le pseudo Shuhei.
Haaaa, ce type ne souriait-il donc jamais ? Qu'il était difficile de garder l'air si sérieux !
-Mais enfin... Nos corps ont été... Comment dire... Echangés. Comment se fait-il que...
-Que j'ai encore mon corps ? Aucune idée. Ne traînez pas dans les parages, allez donc vous enquérir de... Heu...
Aucune idée ne lui venait. Comment se débarrasser de ces importuns, qui lui cassaient les pieds ? Une idée sadique lui traversa l'esprit. Possedant ce corps-ci, elle avait le pouvoir de ruiner la réputation de Shuhei. Que ce serait amusant ! Mais pour l'instant, elle avait faim.
-Allez immédiatement me chercher des bonbons.
-Quoi ??
-Vous êtes sourds ?
Yachiru tapa du pied par terre.
-Obéissez ! Trouvez-moi des bonbons. Exécution !
Les deux shinigami de la 9ème division détalèrent.
Avec un grand sourire, Yachiru continua son chemin, toujours à la recherche de Kenpachi.

Toujours aussi pétillante qu'habituellement, la petite fille ne semblait pas se lasser de traîner cette grande carcasse. Il s'agissait pour elle d'une journée idéale. Elle n'avait pas la moindre idée de la cause de cet étrange changement, mais elle comptait bien en profiter.
Ce fut par hasard qu'elle fut amenée à recroiser un des deux shinigami qu'elle avait envoyés à la recherche de bonbons. Il semblait perdu dans ses pensées, et marmonnait en boucle :
-Des sucreries... Il me faut des sucreries pour le vice-capitaine... Des sucreries...
Yachiru le croisa avec un sourire réjoui, mais le pauvre ne remarqua rien. Visiblement, il connaissait l'échec dans sa quête absurde. Absurde, car l'ex gamine aux cheveux roses avait depuis longtemps mis la main sur les sucreries désirées. N'est pas Yachiru qui veut ! Euh... Réflexion faite... Son corps devait bien traîner quelque part.
Cette pensée lui dicta sa nouvelle conduite. Il fallait qu'elle retrouve Yachiru. Enfin non, il fallait qu'elle se retrouve. Mais elle était ici... Et ailleurs en même temps.
-Kyaaa, que c'est compliqué tout ça !
Néanmoins, elle changea à nouveau de direction et partit à la recherche de son corps.
Ce faisant, elle finit par atterrir à la 8ème division.
*Qu'est-ce que j'fais ici moi ?*
Elle regarda autour d'elle avec curiosité.
Elle s'était...
Elle s'était...
Elle s'était perdue.

Oh la cuite !
Les lèvres pâteuses, Rangiku se réveilla dans les quartiers de la 8ème division alors que le soleil était déjà haut dans le ciel. Mince, elle avait trop dormi… surement que son capitaine allait lui passer un sacré savon !
Elle se redressa et là… elle sut tout de suite que quelque chose n’allait pas… Le mal de tête ? Non, elle avait l’habitude et bien que celui-ci était assez carabiné, elle ne s’en fit pas trop pour ça. Sa poitrine ! Où était donc passé le poids de son sex-appeal ? Où était donc ces monts et merveilles qui faisaient d’elle la femme la plus sexy de la Soul Society (oui, elle est très modeste). D’ailleurs, elle se rendit compte que quelque chose d’autre lui manquait… D’habitude, une cascade de cheveux blonds venait lui cacher la vue à son réveil et subitement, elle se sentait plutôt… chauve. Elle porta une main sur sa tête et constata qu’effectivement… elle avait été dépecée de tous ses attributs féminins.
Horrifiée, elle se rallongea, pensant que tout cela ne pouvait être qu’un mauvais rêve, ferma les yeux et les ré-ouvrit quelques secondes plus tard. Sa poitrine n’était pas réapparue. Elle se leva et là, fait étrange, si ses seins et ses cheveux avaient disparu, quelque chose les avaient remplacés… Elle était devenue un homme ! Curieusement, c’eut pour effet de l’apaiser. Après tout, elle préférait changer de sexe que de se voir privé des ses atouts féminins.

Elle fit un pas… puis un deuxième… punaise, pas évident de marcher avec « ça » entre les jambes quand on n’a pas l’habitude.
Par le plus grand des hasards, un miroir se trouvait sur les lieux. Par curiosité, elle vint à sa rencontre et fut stupéfaite. Tout compte fait, elle ne s’était pas transformée en homme… non… pire… elle était devenue : Ikkaku ! Incapable de faire et dire quoi que ce soit, elle resta pendant plusieurs minutes à se contempler… enfin à contempler Ikkaku… donc elle-même…. Comment cela était-il possible ? Etait-elle la seule ?

Réfléchissant un instant, elle se dit que finalement, la meilleure chose à faire était de trouver quelqu’un qui pourrait l’aider, et au moins la croire ! Bizarrement, le nom qui lui vint immédiatement en tête fut Yumichika. Pourquoi lui ? Etant le meilleur ami de l’homme à qui elle avait emprunté le corps, il devrait admettre que le Ikkaku physique n’était pas le Ikkaku à l’intérieur… comment dire en plus clair… Humm bon, il fallait qu’elle aille le trouver ! C’est alors qu’elle réalisa… Si elle était dans le corps du troisième siège de la onzième, alors elle, où était-elle ??? Si un shinigami se retrouvait avec son corps de rêve, quelle folie allait-il pouvoir commettre ? Donc, dans un premier temps, trouver Yumichika et dans un second, retrouver son corps…

C’est ainsi qu’elle se mit à la recherche de son « meilleur ami »… Qu’elle trouva bien vite, puisque qu’ils avaient passé la soirée précédente ensemble. Shunsui avait en effet eu la bonté d’inviter quelques personnes à partager son saké et parmi ces personnes se trouvaient bien sur Rangiku, Ikkaku, Yumichika et Shuhei…

Rangiku entre dans la pièce et fit un petit signe à Yumichika.

« Bon, alors écoute… je sais que ça peut paraître bizarre, mais… je ne suis pas Ikkaku… »

Bon, elle aurait pu dire cela autrement mais pour le coup, elle ne savait pas vraiment comment annoncer ce genre de chose…

Quand il se réveilla, Yumichika ne réalisa pas tout de suite que quelque chose clochait. Bien au chaud sous une couette épaisse, il s'y pelotonna plus confortablement en poussant un petit soupir d'aise. Aaaah, qu'est-ce qu'on était bien dans son lit! C'était marrant, il ne se souvenait pourtant absolument pas avoir regagné ses quartiers la veille au soir, après la petite beuverie organisée par le capitaine Kyôraku à la huitième division. D'habitude, même quand il buvait beaucoup il arrivait à garder les idées claires.. Enfin il ne lui était jamais arrivé de se réveiller un matin en ayant perdu tous les souvenirs de la soirée précédente. Sans ouvrir les yeux, Yumichika récapitula un à un les évènements de la soirée, mais comme ils n'avaient fait que boire coupe de sake sur coupe de sake, il en vint très vite à compter ses propres points. Il se rappelait qu'Ikkaku avait fini par rouler par terre, complètement saoule, et que le petit vice-capitaine de la neuvième division (qui avait l'air nettement moins coincé quand il était bourré) tenait encore suffisamment bien sur ses jambes pour tenter de rejoindre sa capitainerie ; personne ne savait s'il était arrivé, ou s'il cuvait encore dans un coin du Seireitei sans savoir où il se trouvait. Quant aux autres, Rangiku et le capitaine Kyôraku, ils buvaient encore quand Yumichika s'était finalement endormi, vaincu par l'ivresse.
Tiens, ça aussi c'était marrant, il ne ressentait aucun des symptômes de la gueule de bois! Ça tombait bien, il détestait se présenter aux autres avec une tête de déterré et une envie de vomir clairement lisible sur son visage. Enfouissant son visage dans l'oreiller, Yumichika se dit qu'il pourrait narguer Rangiku, si cette poivrote était moins fraîche que lui.

C'est là que le déclic se fit. Qu'est-ce qu'il faisait dans un lit, déjà?

Le cinquième siège se redressa brusquement, soulevant la couette qui retomba mollement sur ses petites jambes. Pe-petites jambes? Il avait du mal voir. Et comment avait-il atterri dans cette chambre, surtout? La décoration ressemblait à s'y méprendre à celle de sa vice-capitaine, mais c'était une idée ridicule : si ç'avait été la chambre de Yachiru, celle-ci aurait été en train de sauter à pieds joints sur lui pour voir si appuyer sur son ventre suffirait à le faire vomir (elle connaissait la réponse, pourtant...).
Bon, il n'allait pas rester assis sur ce fûton toute la journée à s'inventer des problèmes mystiques, non plus! Il avait beaucoup bu, il ne se souvenait pas avoir échoué ici, point.
Oh, les jolis petits doigts de pied potelés!

... okay, il y avait un problème.
Trouver un miroir ne prit pas beaucoup de temps à Yumichika : il y en avait un, caché derrière un ours en peluche familier. Il n'était pas en très bon état, son propriétaire avait du le laisser tomber plus d'une fois, mais ce ne ne fut pas le verre passablement ébréché qui glaça d'effroi le cinquième siège : sous les fissures, il reconnaissait très clairement le visage de sa vice-capitaine. Ces cheveux roses, ces grands yeux sombres dont les cils battaient au rythme qu'il leur imposait, cette bouche qui tremblait, incapable de mettre un mot sur l'horreur qu'il ressentait...
Tout ça, c'était lui.

« NOOOOOOON ! » hurla la voix stridente de Yachiru.

Ce n'était pas possible, c'était un cauchemar! Il ne pouvait pas s'être transformé en fille! D'ailleurs était-ce une simple transformation? Il était là où il n'était pas censé être, et sa vice-capitaine n'était pas là où elle aurait du être... Enfin si ce n'était que son corps qui avait changé, il aurait du y avoir deux Yachiru! Après avoir jeté un coup d'oeil par la fenêtre, Yumichika en conclut qu'il était encore trop tôt pour que la petite fille soit déjà levée. Mais alors... ça voulait dire...
Ça voulait dire qu'il était DEVENU SA VICE-CAPITAINE! Argh! L'horreur! Il devait faire quelque chose! Trouver une solution, vite! Le shinigami s'apprêtait à quitter la chambre, mais il s'arrêta avant d'avoir fait coulisser le panneau qui donnait sur le couloir de la baraque. Il attrapa le miroir et observa un instant son reflet, les sourcils froncés comme chaque fois que quelque chose le contrariait profondément. Qu'il s'agisse ou non de son corps, jamais Yumichika Ayasegawa ne sortirait sans s'être fait beau! Enfin belle, mais il espérait très fort que ça ne deviendrait pas une habitude.

Après une rapide demie heure passée à se pomponner, le cinquième siège quitta enfin la chambre. La capitainerie de la onzième division était plutôt calme à cette heure de la matinée, et il n'y croisa que quelques uns de leurs hommes qui le saluèrent comme il se devait : avec du respect, mais aussi la crainte de devoir obéir à un ordre ridicule ou d'être obligé de se battre contre elle pour la distraire. Fort heureusement, Yumichika ne tomba pas sur le capitaine Zaraki. Il ne savait pas du tout quelle réaction il aurait eu face à "Ken-chan".
La chose la plus évidente à faire, c'était de retourner fissa à la huitième division. Son corps s'y trouvait peut-être encore. C'est alors qu'une terrible pensée traversa l'esprit de Yumcihika : et si c'était sa vice-capitaine qui était devenue lui? Ça voudrait dire que son visage afficherait le même air niais et enfantin? Argh! Il ne devait pas laisser une telle chose arriver! L'ordre de ses priorités fut renversée : d'abord, il retrouvait son corps et il l'entraînait loin des regards indiscrets, ensuite il chercherait une solution.

Porté par les petites jambes ultra-rapides de Yachiru, Yumichika atteignit le quartier général de la huitième division en un temps record ; il avait un sens de l'orientation digne de ce nom, lui. Il était en train de bondir de toit en toit quand il aperçut le vice-capitaine Hisagi aller dans la même direction que lui. Il ne s'arrêta cependant pas pour le saluer, et continua sa course jusqu'au baraquement dans lequel ils avaient passé la soirée. Il y entra en trombe, et la première chose qu'il vit, ce fut Ikkaku qui lui faisait face. Enfin qui faisait face à son corps, le vrai, le beau, celui qu'il entretenait depuis des années! Il se précipita sur eux et s'écria :

« Je t'ai retrouvé ! Enfin non, je me suis retrouvé... Argh !»

Râââh, voilà qu'en plus il s'embrouillait! Heureusement, Ikkaku était là. Il n'avait pas l'air très vif (l'avantage de ne pas être dans son corps, c'était que Yumichika n'avait pas du tout la gueule de bois) mais c'était son ami, il pouvait compter sur lui dans les coups durs! Bon, ce serait étonnant qu'il lui offre une solution comme ça, de bon matin, mais au moins il était là. Le cinquième siège leva sur lui ses yeux de petite fille. Bizarrement, alors que d'ordinaire Yachiru paraissait adorable quoi qu'elle faisait, ce n'était absolument pas le cas de Yumcihika. Le regard d'un homme furieux et un peu paniqué ne rendait pas du tout en version enfant.

« C'est horriiiible ! piailla-t-il, Je... je suis une fille ! »

Il savait.. Il savait que c'était pas une si bonne idée de s'offrir du bon temps avec ses amis à boire chez Shunsui. Il aurait mieux fait d'arborer une mine sérieuse et refuser l'offre. Seulement.. Matsumoto était convaincante.... à son grand dam. Soupirant, il avait accepté l'invitation, et s'était malheureusement donné pas mal de liberté dans la soirée, comme boire et chanter à cœur joie avec ses homologues. Il espérait sincèrement être en état pour le lendemain, n'ayant pas le coeur à expliquer à son taisho le pourquoi de maux de tête qui suivent une cuite après une longue nuit de folie. Surtout qu'Hisagi se plaisait à suivre les ordres et non à s'amuser. Il avait tout de même le droit à un peu de divertissement. Puis, ce n'était jamais que la faute de Shunsui ! Toujours est-il que le lendemain matin, il ne sut ni l'heure à laquelle il se réveillait, ni où et comment il en était arrivé là. Les limbes de son esprit complètement éparpillées dans sa boite crânienne l'empêcha d'en rassembler ses lambeaux pour réfléchir. Ou était-il ? Où se retrouvait-il ? Comment ? Pourquoi ?

Tout froncement de sourcil, il chercha à droite, à gauche ce qui était susceptible de l'aider, et des flash lui apparurent comme par magie. Clignant plusieurs fois des paupières, il planta son regard dans le beau plafond blanc, cherchant à émerger de son lourd sommeil. Agitant quelque peu sa tête, il se redressa à peine, quand bien même il se sentit plus léger. Quelle étrange constat. D'habitude, un poids non négligeable l'écrasait dès le matin, suivi d'un mal de crâne impossible à apaiser. Il se frotta légèrement les yeux, et tête dans le brouillard, se redressa pour se prendre une table basse dans la cheville. Ouille !

Grimaçant, il allait pour se refaire une beauté, ou du moins balayer les mèches trop rebelles de sa coupe ébouriffée quand une intrusion impromptue l'empêcha d'agir à sa guise. LUI !

- I- Ikkaa...

Il en perdait son latin à tenter de comprendre le but de sa venue fortuite. Enfin, il se frotta derechef les yeux, et finit par se plaindre :

- Attend un peu, qu'est-ce tu me dis ?... tu n'es pas.. Ikka... et il ne put finir sa phrase. Les yeux ronds comme des billes, il commença à se masser le cou. Il avait une voix étrangement féminine ce matin, que lui arrivait-il ? En plus de ça, ses cheveux en batailles n'étaient pas sans annoncer les conneries de sa superbe soirée à vouloir tenter de draguer Matsumoto. Mais aucune chance de toute évidence...Elle était juste... gentille... avec lui. Bouh. Revenons-en aux problèmes de Shuuhei qui tentait tant bien que mal de comprendre les dires de Madarame, Lieutenant de la 11ième division. Et malheureusement, il fit un bien vilain jeu de mot :

- Tu n'es pas Ikkaku ? Mais t'as perdu la boule ou quoi ?

Pensant pouvoir continuer l'interrogatoire, l'esprit tout aussi embrumé que celui d'un paresseux en train de se réveiller - il ne tient décidément pas à l'alcool ! - une petite boule rose dont il se passerait volontiers l'attaqua de front, et papillonnait des yeux devant Ikkaku, semblant bel et bien heureuse de retrouver sa tête de turc. Hisagi lui, chercha un moyen de s'en aller d'ici. Il ne pouvait décidément pas rester en ces lieux, avec deu têtes brûlées qui ne réfléchissaient pas au combat. Non franchement.. L'alcool ne leur réussissait pas non plus. Les ultimes mots de Yachiru fit tomber le couperet. Il se massa les tempes, tout sourcil froncés, cherchant un remède à la folie de ces deux homologues.

- Oui, et moi, je suis Yumichika ! Bon, allez, ca suffit, je dois aller travailler, je ne souhaite en aucun cas m'embrouiller avec Tousen-Taisho. déclara-t-il finalement, un semblant de sourire d'excuse aux lèvres qui ressemblait plus à une grimace.

Yachiru regarda plusieurs fois autour d'elle. Elle tourna sur elle-même. Non, décidément, elle ne parvenait pas à comprendre comment elle était arrivée ici. Elle avait pourtant bien tourné à droite au croisement précédent ! Quoi que... Fallait-il tourner à gauche ? Non, elle en était persuadée, c'était à droite... La gauche... Oh, et puis zut !
Une chose était sûre : elle se trouvait à la huitième division. A connaître le capitaine, la veille s'était sans doute déroulée une énième beuverie. Quand elle serait plus grande, elle aurait le droit d'y participer !
En équilibre sur la pointe d'un pied, la main en visière au-dessus des yeux, elle fouilla du regard les alentours. Pas un chat, bizarre. Mais où étaient-ils tous passés ? Assurément, à cuver !
Elle fouilla les poches des vêtements d'Hisagi. Pas le moindre gâteau camouflé dans un replis, par le moindre bonbon... Et... Tiens ? Une craie !
Comment se faisait-il qu'Hisagi puisse avoir sur lui un objet pareil ? Tenant le petit cylindre blanc poussiéreux entre les doigts, Yachiru se plut à l'imaginer donner des cours théoriques de rattrapage aux recrues de sa division. Ils n'avaient qu'à rejoindre la onzième, et, là, ils en verraient du combat, du vrai ! Ou peut-être... Peut-être... Qu'il se droguait ! Il doit être forcément hallucinogène d'absorber de la craie ! Il la sniffait !
Elle, elle avait une bien meilleure idée que se shooter à la craie. Ca sent mauvais, en plus. Elle s'accroupit, position très normale pour Yachiru, mais assez ridicule pour Hisagi. Avec application, elle dessina un carré, dans lequel elle écrivit : "Terre". Puis, à quatre pattes, elle alla en tracer un autre, juste au-dessus, et inscrivit un grand 1 dedans. En rampant, elle en dessina huit autres. Dans le dernier, elle écrivit : "Soul Society". Puis, toujours à quatre pattes, elle se hâta de rejoindre le bas de la marelle. Elle se releva d'un bond, et sauta à cloche pied sur le premier carré. Pareillement, elle bondit sur le deuxième.
Etrange impression entre les jambes. Ca faisait... Flop flop.
Elle sauta sur le troisième, et battit des bras comme un oiseau pour ne pas reposer le pied par terre. Qu'il était difficile de garder l'équilibre dans ce grand corps !
Elle parvint péniblement jusqu'au dernier carré, ayant copieusement battu des bras, ou fait de grands moulinets pour parvenir à maintenir son équilibre précaire. Mais elle avait réussi !
La première marelle d'Hisagi. Ce jour était à marquer d'une pierre blanche.
Bien... Et maintenant... Que faire ?
-J'ai faiiiim ! se lamenta-t-elle. Et je m'ennuie !
Peut-être y avait-il moyen de s'amuser par ici. Sans hésiter, elle entra en sautillant dans les quartiers de la huitième division. Ceux du capitaine le plus paresseux du gotei 13.

Alors qu'elle errait lamentablement à l'intérieur du bâtiment, elle entendit une voix, qu'elle reconnut parfaitement. Pas étonnant : c'était la sienne !
C'est horriiiible ! Je... je suis une fille !
S'il y avait sa voix... C'est que son corps était là aussi ! Joie, elle s'était retrouvée !
Elle se précipita dans la direction d'où venait la voix... Non, sa voix.

Elle entra dans la pièce, après un dérapage particulièrement mal contrôlé qui lui fit se heurter l'épaule contre le coin du mur. Aucune importance, ce n'était pas la sienne.
De la pièce lui parvinrent les mots suivants :
- Tu n'es pas Ikkaku ? Mais t'as perdu la boule ou quoi ?
Elle entra donc, et... Se retrouva quelques secondes plus tard à se tordre de rire par terre. Vision spectaculaire pour les gens présents dans la pièce, sans aucun doute. Imaginez Hisagi Shuhei, vice-capitaine de la neuvième division, allongé par terre, à agiter les jambes, se tenant le ventre, et roulant sur lui-même, secoué par un fou rire indescriptible. Et pour cause. Elle avait rejoint les autres shinigami au moment même où le corps de Yumichika disait :
-Oui, et moi, je suis Yumichika ! Bon, allez, ca suffit, je dois aller travailler, je ne souhaite en aucun cas m'embrouiller avec Tousen-Taisho.
Yachiru cessa de rire soudainement, et regarda son subordonné, ou plus exactement, le corps de son subordonné. Car assurément, celui qui était dedans... C'était celui dont elle-même possédait le corps ! Hisagi Shuhei !
Elle se redressa, avec un nouveau hoquet de rire, offrant une nouvelle vision étrange du vice-capitaine de la neuvième. Assis par terre, jambes tendues, les mains posées à plat sur les cuisses, et la tête levée vers les autres shinigami présents, avec l'expression de Yachiru sur le visage. Sauf que l'air d'une enfant rend mal sur les traits d'un homme adulte. Bizarrement, ça n'avait plus l'air aussi kawai. Mais alors, pas du tout. Ca rendait plutôt... Attardé mental. Voilà, l'expression actuelle du visage d'Hisagi était celle-là.
Et... Mais elle était là, elle aussi ! Son corps ! Quelle sensation étrange cela fait de se voir ainsi de l'extérieur... Mais qui donc pouvait bien être à l'intérieur ? Qui donc portait ses cheveux roses, qui donc arborait sa frimousse, son air malicieux ? Et qui donc la faisait grimacer ainsi... ?
Oh, tiens, Ikkaku !
-Boule de billaaaard ! s'égosilla Yachiru.
Elle se releva, bondissante, et se jeta sur Ikkaku. Pas de chance, elle avait oublié le fait qu'elle pesait désormais beaucoup plus. Ils tombèrent tous deux à terre, dans un enchevêtrement de bras et de jambes.
Ca faisait très gay comme scène, tout de même. Un homme qui se jette sur un autre. Elle n'avait qu'à l'embrasser, et...
Mais attendez voir. Pause. Stop, même. Si Shuhei était dans le corps de Yumichika, si elle-même était dans le corps d'Hisagi... Qui avait celui d'Ikkaku ?
Elle se remit debout brusquement.
-Tékitoi ? demanda-t-elle avec un air interrogateur.
Si elle avait de la chance, ce serait quelqu'un qu'il serait amusant d'embêter. Si elle n'en avait pas... Raaah, mais quelle situation tordue !

Rangiku se demandait comment elle allait bien pouvoir raconter sa mésaventure… Surtout que le connaissant, Yumichika allait se moquer d’elle. Mais enfin, s’il fallait en passer par là, tant pis. Elle survivrait à un peu de raillerie (mais pas trop quand même). En tout cas, il avait l’air d’avoir drôlement bu hier soir… Il avait du mal à parler et semblait sérieusement atteint par un mal de tête de tous les diables. Bah, il allait vite dessaouler quand la vice-capitaine allait lui annoncer qu’elle avait changé de corps.
C’est alors que Yachiru (flûte, pas elle) entra dans la pièce. Et les mots qu’elle prononça furent plutôt en contradiction avec sa nature profonde. Elle ? Trouver quelque chose ? Décidément, les gars de la 12ème devaient être terriblement forts ! A tout les coups, il avait trouvé le moyen d’implanter un GPS dans la tête de la petite shinigami afin qu’elle ne se perde plus à chaque coin de rue. Système très sophistiqué… Peut-être pouvait-il servir à des fins beaucoup moins utiles… (Mais Yachiru qui retrouve son chemin, finalement, c’est pas très utile non plus).
Bon, et puis… qui avait-elle trouvé ? Ses mots n’avaient décidément aucun sens… C’est alors qu’elle s’adressa à Rangiku avec un air sur le visage qui ne lui allait décidément pas du tout. D’habitude toujours souriante, elle semblait… pas très contente… En fait, il était très difficile de décrire le visage de la vice-capitaine de la 11ème. Elle avait presque un air sévère… Rangiku esquissa une mimique effrayée. Le GPS avait dû déconnecter certains circuits du cerveau parce qu’elle n’était plus du tout la même.
Rageusement, elle s’écria alors que c’était horrible *ah, elle aussi s’en rendait compte*, et qu’elle était une fille…

En répondant au tac-au-tac, Ayasegawa fit une remarque tout à fait étrange.

- Oui, et moi, je suis Yumichika !

*Ben, oui… ah c’est pas toi ?*

- Bon, allez, ca suffit, je dois aller travailler, je ne souhaite en aucun cas m'embrouiller avec Tousen-Taisho.

Ecarquillant les yeux, Rangiku comprit. Yachiru avait trouvé son corps… Et en disant cela, elle s’était adressée à Yumichika, ce qui voulait dire qu’en fait… Celui-ci était dans Yachiru ! Pointant en l’air un doigt, la vice-capitaine regarda avec un grand sourire « Yachiru » avant de s’exclamer :

« Tu es… Yumichika ?!! »

Matsumoto grimaça un instant… pour finalement éclater de rire. Qu’importe qu’elle fût dans le corps d’Ikkaku, la situation était tellement cocasse et surréaliste qu’elle préférait en rire de bon cœur… De toute manière, personne ne savait que c’était elle qui était là… ici… dans la pièce.
Il n’était pas difficile derrière de savoir qui se trouvait dans le corps du cinquième siège. Aussi droit, aussi sérieux… et la référence au capitaine Tôsen… C’était bel et bien Hisagi !

Au moment même, Shûhei (ou du moins son corps… ce qu’elle devient compliquée cette histoire) entra dans la pièce et se mit à s’esclaffer, s’écroulant par terre en un fou rire non contrôlé. Il avait l’air tout sauf sain d’esprit. Là non plus, aucun doute sur l’habitant de ce corps… Il s’agissait ni plus ni moins que de Yachiru, qui continuait de pouffer pour finalement s’arrêter d’un coup. Assise par terre, elle regarda d’un air béat les différents occupants de la pièce, notamment Yumichika, en qui elle avait certainement reconnu le vice-capitaine de la 9ème division. Ainsi donc, les gens du pôle scientifique du Sereiteï pouvaient même rendre intelligent !
Matsumoto voulut se passer une main dans les cheveux, signe d’une profonde impuissance quant à cet évènement assez particulier, mais se rappela bien vite… qu’elle n’en avait point. Décidément, elle se sentait terriblement légère. Elle soupira pour finalement croiser les bras… maintenant, elle n’avait plus que ça à faire de toute façon (hormis se gratter l’entrejambe comme le font tout les hommes… d’ailleurs, effectivement, ça grattait énormément).
Les yeux du corps de Hisagi (autrement dit Yachiru) se posèrent enfin sur elle… Et là, ce fut le drame. Dans un élan de joie non contrôlé, la « petite fille » se jeta sur Rangiku (finalement, il y avait des défauts de fabrication) et criant le surnom de Ikkaku.

« Wouaaaaah »

Tombant à la reverse, Matsumoto se retrouva écrasé par un Hisagi complètement gaga. Tentant de le repousser d’abord gentiment… Il était lourd le bougre ! Mais bon, elle était Madarame, et en tant que tel, avait la force pour repousser le corps de Shûhei. Lui vint alors une idée vachement plus efficace. Fouillant dans les poches du 3ème siège, Rangiku trouva l’arme « anti-Yachiru ». Elle allait sortir un gâteau quand soudain… Yachiru se redressa subitement, l’air ennuyé. D’un regard suspicieux, elle toisa Rangiku et posa la question qui tue… Qui était-il ? (Ou en l’occurrence, « elle »).

Soudain, Ikkaku eut l’air terriblement gêné… Rougissant, il détourna les yeux, puis se releva, l’air digne.

« Beenn… heeuuu… »

Que faire ? Vite une idée ! Dire la vérité ? Révéler au monde entier que la plus belle des femmes était désormais dans le corps du plus chauve des hommes ? Il fallait bien qu’elle retrouve son corps ! Et pour cela, elle y était obligée… Et devait le dire ! Le point positif c’est que ça allait être quelqu’un d’autre qui allait se coltiner les dossiers de la 10ème… Hitsugaya n’allait pas la trouver dans ce corps !

Elle poussa un soupir, et finalement, en baissant le son de sa voix et en mâchant les mots, elle sortit un « c’estRangiku » pas très audible…

Mais qu'est-ce que c'était que cette façon de parler avec sa bouche? Yumichika grimaça. C'était carrément trop coincé, ça ne lui allait pas du tout! Bon, il était toujours beau mais... Et là, la liste de tout ce qui clochait se déroula à toute vitesse devant ses yeux. Pas coiffé. Les traits tirés. L'air pas réveillé. Les vêtements froissés. Des traces de plis sur sa joue ; il avait du dormir appuyé sur son bras. Un reste de salive au coin de la bouche ; qu'est-ce que l'autre attendait pour essuyer ça, qu'on lui en fasse la remarque?! Chaque petit détail faisait monter d'un cran l'horreur de Yumichika, qui aurait certainement fondu en larmes s'il avait réellement été une petite fille. Il adressa son regard le plus méchant à Ikkaku quand celui-ci se mit à se moquer de lui.

« Évidemment, que c'est moi ! » lui répoondit-il d'un ton offensé. Bon, il fallait admettre que ce n'était pas clair au premier coup d'oeil, mais toute cette histoire le mettait de trop méchante humeur, et la moindre petite remarque était susceptible de froisser son ego.

C'est alors que le vice-capitaine Hisagi fit son entrée dans la pièce... et éclata aussitôt de rire sans la moindre retenue. Le cinquième siège le regarda de travers, puis haussa un sourcil dédaigneux. C'était un spectacle plutôt perturbant, et à vrai dire c'était légèrement vexant pour lui : de qui se moquait-il, au juste? En tout cas, c'était une découverte : Yumichika n'aurait pas cru cet homme capable de rire sans quelques grammes d'alcool dans le sang. Mais le fou rire qui lui faisait se tenir les côtes lui faisait un peu regretter son stoïcisme habituel : il était peut-être chiant, mais il avait meilleure allure que lorsqu'il se roulait par terre. Il fallut attendre que le vice-capitaine s'adresse à Ikkaku pour que Yumichika réalise à quel point il était dans l'erreur.

« Boule de billaaaard ! »

Oh mon dieu.
La scène qui suivit ne fit que rajouter une couche au ridicule de la situation. En d'autres circonstances, ça aurait pu être drôle, mais... Non! Peu importaient les circonstances, ça restait super dérangeant de voir cet homme se jeter littéralement sur Ikkaku! Même si c'était leur vice-capitaine! Argh! Et si elle se mettait à lui suçoter le crâne comme elle aimait tant le faire? Les images mentales qui accompagnaient cette pensée firent avaler sa salive de travers à Yumichika. Il était à ce point focalisé sur les deux corps enchevêtrés, qu'il en oublia de s'interroger sur l'identité de la personne qui était devenue lui. C'est Yachiru qui le lui rappela quand, assise à califourchon sur Ikkaku, elle demanda à ce dernier qui il était. Le cinquième siège cilla. Mais oui, c'était évident! Pourquoi Ikkaku aurait-il été le seul à ne pas changer de corps? Ça expliquait aussi son manque de réactivité quand il s'était fait sauter dessus. Le vrai Ikkaku aurait cogné sans réfléchir, lui!
La réaction de celui ou celle qui avait pris le corps de son ami ne se fit pas attendre : rougissement, regard fuyant... Des expressions que Yumichika ne lui connaissait pas. Mais c'était qui, à la fin?! L'autre baragouina quelque chose que les oreilles de Yachiru ne voulurent pas comprendre.

« Hein ? » fit-il très intelligemment avec un sourire nerveux.

Son rictus disparut. Il dévisageait maintenant "Ikkaku" d'un air absolument horrifié. Non, c'était pas possible... De toutes les personnes présentes de près ou de loin à leur beuverie, il avait fallu que ce soit elle?
RANGIKU?!
Argh! Double argh, même! Ça n'aurait pas pu être pire! (Enfin si, en y réfléchissant bien il y avait un bon nombre de gens qu'il n'aurait pas aimé trouver dans le corps du chauve, mais pour le moment, il avait plus envie de se plaindre que de réfléchir à des situations alternatives.)

« Mais qu'est-ce que tu fiches là ?! s'emporta-t-il soudain en faisant un pas vers lui... enfin elle, Et où est Ikkaku ? »

Il regarda autour de lui, comme si l'un des shinigami présent avait eu la réponse. Son regard se posa sur son propre corps et il pointa son index sur lui, criant presque :

« Et tu es qui, toi ?! »

Pas Ikkaku, ça c'était clair. Sinon ça ne lui aurait pas posé autant problème de savoir qui allait arborer sa beauté à sa place.

Mais que se passait-il ? Hisagi venait tout juste de se réveiller qu'on allait dans sa chambre.. enfin, de ce qu'il pensait être sa chambre quand bien même il n'en était pas cas. Il ne comprit pas alors ce soudain intérêt d'un Ikkaku dont il se passerait fort bien. Non pas que ce dernier lui sorte par les yeux mais il ne souhaitait en aucun cas désobéir aux ordres de Tousen-taisho.. Ni lui désobéir et encore moins lui manquait de respect par un retard totalement non justifié. "J'ai fait la fête hier, c'était cool Taisho" .. Digne d'un Renji après une cuite. Soupirant bruyamment, il alla pour se gratter la tête quand soudainement ses prunelles s'agrandirent au summum, remplissant la moitié de son visage. Il avait bien trop bu hier, ca ne pouvait être que ça. Muet, immobile, figé, penaud, coi, sa mâchoire s'apprêta à tomber lorsqu'il se vit non loin de lui, entrer dans la chambre avec cet air gay qui ne le caractérisait mais alors pas du tout ! Hisagi lui-même en souriait d'effroi tant il était gêne de se voir dans un tel état.. de gaminerie.

Il devint complètement livide, ayant de plus en plus de difficulté à ravaler sa salive comme si un étau enserrait sa gorge. Il devait être dans un très mauvais rêve. Il ne se supportait que difficilement de se voir avec pareil comportement aussi honteux et déshonorant. Bon, après tout, Hisagi n'était pas Kuchiki Taisho, mais il manquait cruellement de classe avec une telle allure. Ce n'était pas lui, ou bien son cauchemar lui jouait un bien vilain tour. Finalement, il se recula avec peine pour trouver un appui, ne serait-ce que pour ne pas tomber dans les pommes. Quelle vision horrifiante que de se voir embrasser un autre homme jusqu'à le faire basculer sur le sol...

- Je vais bientôt me réveiller..

Et soudain, comme si l'idée lui était vitale, Hisagi se passa une main dans les cheveux afin de mesurer la longueur de ses tifs pour ne se rendre compte que d'un détail légèrement démarquant de l'habituel. Il ne savait pas véritablement qui il était et pourtant, cette simple longueur de cheveux le fit grimacer. Cela lui rappela ses années à l'Académie lorsqu'il les tenait encore long. Seulement, ses cheveux n'étaient pas hirsutes en cet instant.. mais plutôt disciplinés, soyeux et dociles.. comme son maître, à n'en point douter. Pour s'assurer du tout, il se toucha les sourcils, et y trouva des plumes. Ca ne fit plus aucun doute, il était bien dans la peau du cinquième siège, Ayasegawa Yumichika. Il fronça des sourcils, et regarda Ikkaku de manière intense afin d'y reconnaitre une expression qu'il avait à plusieurs reprises cru reconnaitre.. . Toujours est-il que indécis, il tendit l'oreille pour l'entendre dévoiler sa véritable identité, et se permit de souffler de soulagement en retrouvant Mastumoto dans ce corps. Alors, lorsque Yachiru toute sérieuse et horrifiée, tourna le regard vers lui dans l'idée de lui demander qui il était, Hisagi se mit à rire...mais à rire à en avoir attrapé le fou rire. Lui qui souhaitait dissimuler sa nervosité, c'était peine ratée.

- Je dois aller travailler ! dit-il en amorçant un pas vers la sortie, se ravisant une seconde après car il n'était PAS Hisagi !.. Du moins, pas totalement ! Et celui qui était derrière tout ca n'était pas si difficile à deviner. Seulement, le moment était malvenu d'agir, surtout en tant que tel. Cinquième siège.. il n'avait aucun poids ! Il se passa les mains dans sa "coiffure" et s'ébouriffa les cheveux.

- Une idée de qui est responsable ?

Yachiru fixa avec un air étonné Ikkaku... Ou plutôt...
Rangiku ?
Elle se releva, manquant s'empêtrer dans ses grandes jambes dont la longueur lui était si inhabituelle, et, sans lâcher le corps d'Ikkaku du regard, se plongea dans une intense réflexion.
Rangiku ?
... Mais c'était qui, ça ?
Yachiru s'imagina un homme bedonant, le crâne en partie dégarni, une barbe grisâtre lui mangeant le visage, et louchant copieusement. Avait-on ce genre de spécimen dans le Gotei 13 ? Non, l'image qu'elle visualisait n'était l'écho d'aucun nom.
Rangiku ?
Une femme, sans doute. Mais laquelle ? La petite brune de la cinquième ? Non, celle-là, elle avait un prénom ridicule. La pas-drôle de la deuxième ? Non, elle avait un nom en S... Quelque chose comme... San... San Plon, ou un truc du genre.
Rangiku ?
Soudain, l'illumination ! Mais si ! C'était la vice-capitaine de... Stop. Pause. Quelle division, déjà ? Mais siiii ! La brune avec des lunettes, avec l'air complètement coincé ! Ah non. En fait non.

Elle avait beau se creuser la tête, elle n'arrivait pas du tout à se rappeler, et à se visualiser un visage et un corps adapté.
A moins que...
La blonde sous les ordres du nain blanc ?
Dans l'esprit enfantin de Yachiru se superposèrent deux images : d'une part, celle de la vice-capitaine de la cinquième division, d'autre part, celle de Rangiku.
... Oups.

Et c'était cette fille qui était désormais dans le corps de son troisième siège ? La sorcière ! Qu'elle lui rende sa Boule de Billard ! Elle protestait ! Déjà qu'elle avait perdu Ken-Chan !
Et l'autre imbécile dans le corps de Yumichika ! Non, non et non ! Ca ne pouvait définitivement pas se passer comme ça !

-Une idée de qui est responsable ?
Yachiru reporta son attention de petite fille, qui avait donc tendance à se déporter rapidement, sur Hisagi Shuuhei, ou plutôt, sur le corps de Yumichika.
Le responsable ? Bonne question. Qui pouvait donc bien avoir causé un tel désordre ?
Pas un instant la vérité n'effleura l'esprit de Yachiru. Après tout, elle, elle s'en fichait.
Quoi que...
Elle jeta un coup d'oeil à son corps, puis le fixa avec insistance.
Que c'était étrange de se regarder ainsi de l'extérieur.
Bien sûr, on s'est tous déjà vu dans un miroir. Mais tout de même, ça ne fait pas le même effet que d'être ainsi chassé hors de son corps. Et là, alors que Yachiru se contemplait avec intérêt, elle avait l'impression d'être quelqu'un d'autre. Qui n'a jamais rêvé de changer de peau ? Qui ne s'est jamais dit qu'on serait plus heureux dans le corps et la vie d'un autre ? Qui n'a jamais envié une connaissance parce qu'elle semblait plus heureuse ?
Mais... Mais voilà. Mais on avait l'impression de ne plus être soi-même. D'ailleurs, on ne l'était vraiment plus. Certes, il nous restait l'esprit, mais le corps lui aussi fait de nous ce que nous sommes.
Bien sûr, c'était l'occasion de s'amuser, mais, là, c'était quand même son corps ! Avec cette grande carcasse, elle ne pourrait plus jamais monter sur le dos de Ken-Chan !
Par dépit, elle enfonça ses dents dans le crâne chauve d'Ikkaku.
Puis eut un temps de suspension, immobile, les rouages de ses méninges tournant à vive allure.
-KYAAAAAAAAAAA !
Elle bondit sur le côté, et, pivotant pour se remettre face au corps d'Ikkaku, s'étala de tout son long par terre, dans un "BAOUM !" retentissant.
Le corps d'Hisagi gisait à plat ventre, bras tendus dans la continuité du reste du corps, le nez contre le sol.
Yachiru éternua, à cause de la poussière qui lui rentrait dans le nez, et, ce faisant, se retrouva avec un filet de morve qui lui dégoulinait jusque sur la bouche. Berk ! Du revers de la manche, à savoir donc avec celle d'Hisagi, puisqu'elle avait son corps, donc ses vêtements, elle l'essuya rapidement, puis se releva en reniflant.
-J'avais oublié que tu n'es pas Boule de Billard ! piailla-t-elle avec déception. Ca fait pas le même goûûût !
Elle se tourna vers Yumichika, ou plutôt, vers son corps. Si même son cinquième siège n'était plus son cinquième siège... Quel mic-mac invraisemblable.
Ce fut alors vers elle-même, du moins, son enveloppe, et lui tira la langue. Personne ne ferait une meilleure Yachiru qu'elle de toute façon...
Mais... A ce sujet... Qui pouvait donc bien être devenu elle ?

Elle fixa intensément la petite chose aux cheveux roses qui se tenait devant elle.
-Hé, Voleur de Corps !
Enervée, elle s'accroupit, et lui mordit le bras sauvagement. Puis elle rejeta la tête en arrière, et cria avec une voix qui dérailla dans les aigus :
-Sors de ce corps !

Un bruit la perturba. Elle se mit à geindre, comme il lui arrivait souvent de le faire.
Ce son étrange, c'était son estomac qui gargouillait.
-J'ai faiiiim !
Elle tendit le doigt vers le corps d'Ikkaku et ordonna d'une voix cette fois moqueuse :
-Hé, Blonde Sans Cheveux, donne-moi à manger !
Elle reporta son attention ailleurs, momentanément.
-Dis, Bizarroïde, tu as vu Ken-Chan ? demanda-t-elle au corps de Yumichika.
Elle avait beau savoir parfaitement qu'elle ne s'adressait en réalité pas à son subordonné, c'était plus fort qu'elle. De toute façon, elle ne savait pas où était réellement le cinquième siège de la onzième division.
Et si...
Elle tourna la tête vers son corps en riant.
-Bizarroïïïde ! C'est toi ? Dis, Bizarroïde, c'est toi mon Voleur de Corps ? Tu as pas vu Ken-Chan ? Je crois qu'il ne doit pas beaucoup s'amuser...
Non, Ken-chan serait en colère.
Surtout si elle était ainsi loin de lui... Ce qui les unissait... C'était plus fort qu'un lien entre un frère et sa petite soeur, pour le côté chamailleries enfantines. Plus fort qu'un lien entre père et fille, pour le côté protecteur. Plus fort qu'une profonde amitié, pour le côté plaisir. Il l'avait trouvée... Il l'avait recueillie... Plus encore, il lui avait donné un nom... Une identité... Il lui avait, sans doute, sauvé la vie... Il lui avait donné un présent et un futur.
Et chaque séparation, même minime, lui faisait mal. Elle qui était quelqu'un d'enjoué, de joyeux, elle souffrait de cet éloignement.
A propos de souffrir... GRLGRBLOUBLGRL ! Son estomac, dans un gargouillis impressionnant, se rappela à son bon souvenir.
Elle avait besoin... DE SUCRE ! Et être dans le corps d'un autre n'allait pas atténuer ce besoin... Au pire, elle pouvait toujours grignoter Hisagi, enfin, le vrai, son corps quoi, mais question sucre et goût, bouarf !
Bien. Ravitailler. Se rassasier. Et ensuite...
Stop !
Elle savait !

Elle se jeta sur son propre corps, et glissa la main à l'intérieur de ses vêtements. D'un pli elle retira un beignet gras et collant, et l'enfourna directement dans sa bouche. Elle mordilla l'aliment, bava même un peu, par maladresse. Puis, la bouche pleine, crachotant des miettes à la figure du corps de Yumichika, elle dit :
-Bijarroïde a raijon ! Il faut trouver cheux ou chelui qui a fait cha.
Comme une chasse au trésor ! Ouh, qu'ils allaient s'amuser ~

Les yeux baissés, les bras croisés, Rangiku tentait vainement d’échapper aux réflexions qui, elle le savait, allaient bientôt suivre. Il ne fallut d’ailleurs pas plus de trente secondes à Yumichika pour intervenir. Quoi ? Comment ça qu’est-ce qu’elle foutait là ? Ben la même chose que lui… Rah, ‘l’était bête ou le faisait-il exprès ?
Levant un peu la tête pour affronter le regard de Yumichika (pas énormément, puisqu’étant donné qu’il était dans le corps de Yachiru, Rangiku devait toujours regarder vers le bas…), la vice-capitaine lui répondit de sa voix masculine, agacée.

« Quoi ? Que… »

Pause. Elle n’arrivait décidément pas à s’adapter à cette situation…

« Tu crois que j’ai fait exprès de me retrouver dans ce corps peut-être ?! C’est déjà suffisamment difficile de me coltiner le physique d’Ikkaku, alors pas la peine d’en rajouter !! »

Elle aurait voulu laisser une pique… Faire quelque chose pour l’embêter. Mais les évènements étaient tellement étranges qu’elle n’arrivait pas à réagir « naturellement ». Vraiment, ça ne pouvait pas durer ! Shûhei avait raison ! il fallait trouver une solution à ce problème… et vite !

« Le resp… Aaaaah »

Saloperie ! Yachiru !! Espèce de vampire démonique ! Draculette à la noix !! Qu’est-ce qu’il lui prenait tout à coup ?! La « petite » vice-capitaine venait de lui sauter une nouvelle fois dessus, les crocs en avant, prêt à déchiqueter le crâne lisse d’Ikkaku. Et bien sur, la réaction de Rangiku fut à la hauteur de cet assaut en traître. Un hurlement. Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de faire le moindre geste pour se débarrasser de ce parasite, Yachiru tomba au sol (décidément, elle aimait ça…). Se massant la tête tout en regardant le corps de Hisagi, étalé par terre, la vice-capitaine commençait à s’inquiétait sérieusement. Yachiru allait-elle lui faire le coup tout le temps ? Comment Ikkaku pouvait-il supporter ça ?

« Bon la meil… »

« J’ai faiiiim ! »

Les cris de Yachiru couvrirent une nouvelle fois la voix de Rangiku. Maintenant, voilà qu’elle réclamait à manger ! Et en plus, elle affutait la shinigami de la 10ème division d’un surnom peu flatteur. En fait, il agaçait grandement Matsumoto, qui gardait les bras croisés pour éviter de se jeter sur le corps de Hisagi et de l’étrangler. Pitié, qui avait un gâteau ?! Effectivement, pour se débarrasser de la petite fille, rien n’était plus efficace qu’un gâteau (les bonbons marchaient très bien aussi). Tandis que Kusajishi avait reporté son attention sur Yumichika (ouf, moment de répis), Rangiku fouilla son kimono… et sentit sans une de ses poches plusieurs bonbons ! Youhou ! Intérieurement, elle remercia Ikkaku, qui, il fallait le dire, avait assuré le coup. Voyant que la petite avait trouvé de quoi se rassasier, elle décida de les garder lors d’une plus grande « urgence ».

« Bon, déjà… est-ce que le phénomène s’est étendu à tout le Sereitei ou sommes-nous les seuls touchés ? »

Rangiku porta son regard sur l’assemblée, attendant de voir si quelqu’un savait quelque chose. Puis enchaîna… Il fallait agir désormais ! Et il fallait qu’elle retrouve également son propre corps ! Car se savoir en liberté tout en ignorant qui avait investi son physique de rêve était plutôt inquiétant…

« Tâchons de trouver un capitaine… Si l’échange de corps a agi sur l’ensemble des divisions, les informations risquent d’avoir du mal à passer… »

Bon, ils étaient à la 8ème division…

« Essayons de trouver le capitaine Kyôraku… »

Rangiku se dirigea vers la porte, puis se retourna vers Yumichika, un sourire aux lèvres et s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.

« Ce genre de discussion n’est pas fait pour les petites filles… tu as l’autorisation d’aller jouer dehors, et si tu es sage, je t’apporterai une sucette ! »

Elle tapota gentiment la tête de Yumichika…

« C’est déjà suffisamment difficile de me coltiner le physique d’Ikkaku, alors pas la peine d’en rajouter !!
— T'as pas de quoi pleurer, t'as meilleure allure que d'habitude ! » répliqua Yumichika, vaguement vexé.

Il n'en croyait pas ses oreilles. Non seulement cette pimbêche squattait le corps de son meilleur ami, mais en plus elle se plaignait! Elle aurait plutôt du se réjouir, les pectoraux d'Ikkaku valaient bien mieux que les deux mamelles hypertrophiées qui lui servaient de seins! C'était affreux de se dire que c'était Rangiku en face de lui, qui se lamentait avec cette voix familière et ruinait toute la virilité du troisième siège en adoptant une attitude féminine. Elle et Yumichika se seraient sans doute lancés dans une de leurs énièmes joutes verbales dignes d'une cour de récréation, mais les circonstances s'y prêtaient mal. Enfin, ils avaient un super prétexte pour se vanner jusqu'à ce que mort s'ensuive, mais c'était le genre de chose qu'on appréciait mieux dans son corps à soi, pas dans celui d'un autre, et surtout pas quand ledit corps était celui d'une fillette. Hors de question que Yumichika s'énerve alors que sa voix était devenue aussi aiguë.
Comme le vice-capitaine Hisagi (qui squattait son si beau corps, le vrai) reprenait la parole, s'intéressant enfin plus à ce qui se passait qu'au travail qui l'attendait à sa capitainerie, le cinquième siège eut une nouvelle raison de grincer des dents. L'autre passa sa main dans ses cheveux, ses cheveux noirs dont il prenait un soin extrême et qui n'avaient pas encore été coiffés, et les ébouriffa plus qu'ils ne l'étaient déjà. Ses yeux (enfin, ceux de Yachiru... argh! il allait finir par s'embrouiller!) s'écarquillèrent.

« T'arrêtes ça tout de suite ! s'exclama-t-il sans pouvoir contrôler son ton horrifié. Il se précipita aussitôt sur Hisagi et sauta pour attraper la manche de son uniforme, l'empêchant de pousser plus loin le massacre, T'as une idée de ce que t'es en train de faire ?! Rââââh ! Avec les doigts en plus ! Tu veux les rendre gras, c'est ça ?! »

Yumichika restait Yumichika, et même prisonnier d'un corps dont l'une des activités préférées était de baver sur les membres de sa division, il ne se séparait jamais du nécessaire de secours. Avec une dextérité de prestidigitateur, il sortit de son uniforme peigne et brosse, puis il dévisagea Hisagi de l'air le plus grave qu'il ait à son répertoire (et qui donnait au visage de Yachiru un air réellement inquiétant). Ni une ni deux, il se percha sur... bah sur son épaule, et s'attaqua au problème le plus grave du moment : ses cheveux.
Peu importe qui se trouvait dans son corps : l'important était qu'il soit irréprochable! Son apparence représentait tout pour lui! (Bon, peut-être pas "tout", mais au moins un bon 90% des choses importantes.) Il ne laisserait personne salir son honneur, fusse-t-il ou non vice-capitaine! Plusieurs décennies d'un entraînement quotidien avaient permis à Yumichika d'acquérir une grande maîtrise de ses armes, ainsi qu'une rapidité d'exécution que beaucoup de femmes lui auraient envié ; en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Hisagi se retrouva avec un carré impeccable, tout lisse et brillant (les petites étoiles en background étaient un secret de fabrication). En tout, l'opération n'avait duré que quelques secondes, mais ça avait suffis à Yachiru (dans le corps de Hisagi, donc) à renverser la situation... au sens propre du terme.

Quand le cinquième siège prêta de nouveau attention aux autres personnes présentes, il se dit que jusqu'à cet instant, il n'avait eu qu'un avant-goût de l'horreur, la vraie, celle qui voulait qu'un autre homme se jette sur Ikkaku pour... Aaaargh!
Calmos, calmos! Ce n'était pas Ikkaku!
... aaaargh, c'était encore piiiiire!
Heureusement, le crâne du chauve n'avait plus trop l'air au goût de sa vice-capitaine, qui se laissa tomber assis(e) sur le sol. Après avoir réclamé à manger en piaillant, elle se tourna vers Yumichika... et le reconnut. Ou plutôt c'est ce qu'il crut tout d'abord, avant de se souvenir du micmac dont il était victime : c'était à son corps qu'elle parlait, pas à lui.
Sauf qu'après, elle le reconnut pour de bon. Pour le coup, il aurait préféré qu'il l'ignore! Il fit la grimace.

« Aucune idée, lui répondit-il, Il n'avait pas l'être d'être chez nous, en tout cas... EH ! »

Sans crier gare, le corps de Hisagi venait de se jeter sur lui et fouillait dans les plis de ses vêtements. Okay, il ne fallait pas s'arrêter aux apparences, il s'agissait de sa vice-capitaine cherchant quelque chose dans ses propres poches... mais rien à faire, c'était trop dérangeant qu'un autre homme glisse ses mains dans son uniforme comme ça! Tout en protestant, Yumichika fit des gestes pour le(la) chasser de là. Ça ne dura pas longtemps : Yachiru exhiba rapidement sa trouvaille au grand jour : un beignet tout écrasé et luisant de sucre. Et dire qu'il n'avait même pas remarqué qu'il trimballait un truc aussi dégoûtant! Il... il aurait pu mettre ses mains dans ses poches et tomber dessus par inadvertance! C'était super crade!
Tous ces évènements avaient mis le cinquième siège en boule, et comme d'habitude, ce fut Rangiku qui servit la goutte d'eau qui fit déborder le vase.

Après avoir décidé de la marche à suivre (trouver le capitaine Kyôraku... en espérant qu'il ne soit pas en train de cuver son vin), et alors qu'ils s'apprêtaient à quitter la pièce, la vice-capitaine de la dixième division s'accroupit devant lui. La lueur moqueuse qui s'était allumée dans les yeux d'Ikkaku ne trompait pas sur ses intentions. Et bien sûr, la pique fusa, basse et mesquine ; elle toucha juste, mais au lieu de lui renvoyer une insulte toute aussi basse et mesquine sans réfléchir, Yumichika se surprit à réagir de façon inhabituelle.
Quand Rangiku tendit la main et commença à lui tapoter la tête, il la mordit.
Ça ne dura pas bien longtemps : juste assez pour laisser une marque rouge et baveuse sur la peau, et lui faire découvrir, après près d'un siècle de "vie commune", le goût d'Ikkaku. Le cinquième siège s'essuya aussitôt la bouche dans sa manche.

« Beuwaaaah ! cracha-t-il, dégoûté, Peuh ! Peuh ! »

Ce n'était pas contre Ikkaku, mais le goût laissait à désirer. Ça et ce n'était pas vraiment lui qu'il avait mordu. Qu'est-ce qui était le plus dégoûtant, en fait? Le goût ou Rangiku? Bon, le moment était mal choisi pour se poser des questions idiotes, encore une fois. Il était énervé qu'elle se moque de lui avec la voix et le visage d'Ikkaku. Prenant un air furieux, il dévisagea sa grande amie.

« Refais ça encore une fois et je te jure que je te le ferai regretter ! »

Disant ça, Yumichika bondit prestement sur l'épaule... d'Ikkaku, pour passer derrière... euh... enfin pour atteindre la sortie le premier. Hors de question qu'il reste avec cette femme plus longtemps, c'était insupportable! Il fallait qu'il retrouve Ikkaku. Même si personne ne pouvait résoudre leur problème, il préférait le prévenir de ce qui arrivait à son corps (bon, il avait aussi très envie de se plaindre). Il jeta un coup d'oeil critique à son propre corps : l'ensemble était négligé et il portait les traces de la soirée d'hier, mais le vice-capitaine Hisagi n'était pas du genre mesquin... il était juste coincé, comme tous les membres de sa division (la onzième et la neuvième ne s'entendaient guère), mais il avait une dignité et c'était tout ce dont Yumichika avait besoin.
De ça et d'un brushing, en fait, mais pour une fois il allait essayer de prendre sur lui.

« Vice-capitaine, je vais chercher Ikkaku de mon côté. On se retrouvera plus tard. »

Sur ces mots, il partit comme une flèche en soulevant un véritable nuage de poussière sur son passage.

Qu'avait-il fait.. Comment en était-il arrivé là pour subir les frasques futiles et sordides de ses camarades. Et encore les appeler camarades était trop d'honneur pour ce qu'ils représentaient réellement. La seule, l'unique personne ayant eu un tant soit peu de réserve tout en discutant avec lui, Yumichika, ...enfin Hisagi dans le corps de ce jeune paon arrogant, était Ikkaku. Enfin, Matsumoto dans le corps d'Ikkaku. Voilà tout le sérieux dont put faire preuve la onzième division, tandis que lui, Hisagi, était un intrus n'étant absolument pas habitué à ce genre de relations douteuses et taquines.

Il fermait les yeux tout en conservant ce masque de neutralité sur son visage quand bien même cela ne seyait pas forcément au faciès qu'il empruntait... momentanément. Autant dire que son esprit en prenait un sérieux coup en constatant l'ampleur des dégats sur ce que Kusajishi Fukutaisho commettait avec son propre corps. Et c'était dans cette optique qu'Hisagi avait décidé une bonne fois pour toute de fermer les yeux sur le désastre. Une vraie plaie, cette Yachiru. Mais personne n'était censé comprendre ou lire les pensées de notre cher brun au tatouage sulfureux. Pour en revenir à nos moutons de toutes sortes de couleurs, dont l'étrangeté n'échappait plus sous l'examen du Vice Capitaine de la Neuvième Division, Ikkaku proposa un nom,celui auquel Hisagi n'aurait mais alors jamais pensé en premier. Ils étaient effectivement dans le quartier de la Huitième et en terme de raisonnabilité, Kyoraku Taisho semblait être l'homme de la situation. Mais pas lui demander une quelconque opinion sur le déroulement de cette catastrophe matinale quand on savait qu'il avait bu la veille.

En revanche... il s'était pensé tranquille à tort et à travers, puisqu'une Yachiru - la fausse - lui sauta dessus sans plus de cérémonie tout en touchant à ses cheveux ! Hisagi grimaça sous la douleur suscités par les gestes loin d'être pourtant rustres de Yachiru, seulement inhabitué à être coiffé de la sorte et par quelqu'un d'autre que lui ! Il s'empêcha alors de rouspecter et s'abstint bien évidemment de tout commentaire, rongeant son frein dans son coin, esperant que nulle personne ne s'en apercevrait. Le plus à plaindre n'était pas lui toutefois. Même si se retrouver dans le corps d'une tapette déplaisait au Fukutaisho, il n'en était pas moins désastreux de se retrouver dans le corps d'une enfant. Il eut aussi peur des dégats - et accessoirement de sa réputation - qu'occasionnerait Yachiru avec son corps si celle-ci continuait à sauter à tout va dans le seul but d'emmerder son monde. Que de brouhaha pour strictement rien. Les membres de la Onzième division n'étaient que des enfants dont les manières étaient déplorables. Il croisa les bras tout en les ignorant superbement. Tant que le sérieux ne revenait pas au galop, il ne se voyait plus supporter l'extravagance de la situation. Quand soudain Yachi.. Yumichika, le vrai, s'adressa à lui dans l'optique de signaler l'objet de son absence. Intéressé, il le vit quitter la pièce, offrant un regain de courage au beau brun...dans un corps de beau brun. C'était fun. Il s'adressa alors à Matsumoto, considérant plus sage de lui adresser la parole qu'à lui-même où logeait à l'intérieur l'esprit de Yachiru.

- Pour ma part, je veux bien t'accompagner afin de voir Kyoraku Taisho mais je pense que le plus apte à nous renseigner serait Kurotsuchi- Taisho. Il fit alors quelques pas vers la porte avant de les regarder d'un air de dire "On y va ? "

Spoiler:

-Bon, déjà… est-ce que le phénomène s’est étendu à tout le Sereitei ou sommes-nous les seuls touchés ?
Trop occupée à mâchonner son beignet gras et à s'en mettre plein les doigts - ou plutôt, à en mettre plein les doigts d'Hisagi -, Yachiru ne répondit pas à la question, alors qu'elle était peut-être la seule ici à connaître la réponse... Et pour cause, rappelons une certaine rencontre avec un shinigami qui devait avoir perdu la boule à force de chercher vainement des bonbons. Quand elle serait grande, Yachiru ouvrirait une boutique de sucreries. Elle en avait tellement plein les poches qu'elle devrait les vendre au marché noir. Dealeuse de bonbons, ça sonnait bien comme profession.
-Tâchons de trouver un capitaine… Si l’échange de corps a agi sur l’ensemble des divisions, les informations risquent d’avoir du mal à passer…
Assez étrange d'entendre Ikkaku s'exprimer ainsi. La voix était la même, mais les paroles, pas du tout. Yachiru mâchouillait son gâteau avec application, fixant son troisième siège avec intérêt, se demandant si, lorsque le vrai Boule de Billard réintègrerait son corps, il récupèrerait aussi son vrai goût.
-Essayons de trouver le capitaine Kyôraku…
Blablabla. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait causer, cette fille. Si Ken-chan avait été là, Yachiru lui aurait demandé de la faire taire. Elle lui cassait les oreilles, à utiliser à si mauvais escient la voix de son chauve préféré. (Si, elle avait vérifié en l'espionnant constamment -oui, par un passage secret dans sa chambre-, il ne se rase pas !)
Elle venait d'avaler le dernier bout de son beignet lorsque son corps disparut de sa vue, dans un nuage de poussière digne d'un cartoon.
Heyyy, son corps ! Sa provision de bonbons ! Son uniforme bourré de trésors ! Voilà que son cinquième siège disparaissait, en emportant ses crayons de couleurs, ses pastels en morceaux, ses gâteaux, ses bonbons à la pelle, et même quelques objets insolites, tels qu'un tournevis, un lacet vert pomme, une paire de lunettes volées à un vieux shinigami quelconque, un peigne, piqué à Yumichika justement, un ressort, une mini boussole -c'est joli, cette flèche rouge qui indique le sud- ou encore un vieux chewing-gum collé à l'intérieur de sa manche -il avait encore un peu de goût, elle n'allait pas le jeter !-.
Yachiru essuya ses doigts gras sur son unifor... - sur l'uniforme d'Hisagi. Elle commençait à s'ennuyer. Pas de Ken-chan, pas de subordonnés. Bon, d'accord, il y avait leurs corps, mais si leurs esprits n'étaient pas là, ce n'était pas aussi amusant. Entre la blonde désormais sans cheveux et le coincé dont elle possédait le corps, elle n'était pas sortie de l'auberge.
-Pour ma part, je veux bien t'accompagner afin de voir Kyoraku Taisho mais je pense que le plus apte à nous renseigner serait Kurotsuchi- Taisho.
Yachiru reporta son attention sur le voleur de corps de Tête d'Oiseau, qui s'avançait vers la porte et s'arrêta pour les regarder. La petite fille -qui était momentanément un homme...-, la bouche en cœur, un doigt sur les lèvres, prit un air songeur.
-Je me demande qui est dans le corps du capitaine Bizarre.
Elle fixa Ikkaku, puis se mit à rire, enchantée par cette perspective. Elle sauta sur le dos de son troisième siège, et tendit le bras vers la porte :
-On y va, par ici, Boule de Billard !

Matsumoto poussa un cri de douleur au moment où les dents de Yachiru/Yumichika se refermèrent sauvagement sur sa main.

« Non, mais… t’es malade !! »

Comment ça elle allait le regretter ? C’était plutôt à lui de s’inquiéter ! On ne mordait pas la vice-capitaine de la dixième impunément ! Ça allait se payer ! Enfin… un jour… Parce que là, Yumichika était déjà en train de partir à la recherche du seul et unique Ikkaku, le vrai… Enfin, s’il arrivait à le trouver un jour. Parce qu’avec l’échange de corps... Enfin bon, ce n’était pas un mal qu’il parte dans son coin.

Shûhei, de son côté, proposa de l’accompagner afin de chercher un gradé (vu la situation, le choix s’était porté sur Shunsui). D’un sourire éclatant, Rangiku lui fit comprendre qu’elle était plutôt contente que le tatoué qui ne l’était plus l’accompagne dans sa quête de la vérité (mais avec le corps de Ikkaku, cet élan de gaieté lui donnait un air très… efféminé). D’ailleurs, Hisagi tint des paroles tout à fait intéressantes quant à la manière de procéder.

*Humm pas con…*

Effectivement, la remarque de Shûhei était pertinente et ne manquait pas de discernement. Cependant, le capitaine Kurotsuchi Mayuri n’était pas un homme avec qui discuter était très agréable. Toujours enfermé dans ses laboratoires, il ne daignait jamais se mêler aux fêtes ou aux évènements permettant un peu d’amusement. Bref, un rabat-joie pas drôle pour deux sous que Rangiku préférait éviter. Et puis, de toute façon, ils ne pourraient jamais le retrouver dans ce méli-mélo de corps échangés.

« Bah, essayons de trouver quelqu’un qui en sache plus que nous… Ça sera déjà pas mal. »

Oui, finalement, qu’importe qui ils trouveraient. L’important n’était pas le personnage mais le type de renseignements dont il pouvait disposer.

Rangiku s’apprêta à passer le pas de la porte quand soudain, Hisagi se jeta sur elle… A la manière qu’avait de faire Yachiru avec Ikkaku.

« Y-Yachiru ! Lâche-moi ! Je suis pas Ikkaku !! »

Afin de faire lâcher prise à cette dangereuse fillette dans le corps d’un homme, Matsumoto lui décroisa les bras que Yachiru avait passés autour de sa gorge afin que celle-ci n’ait plus aucun appui et tombe par terre.

« Maintenant, on peut y aller ! »

Passant le pas de la porte, les trois shinigamis se dirigèrent donc vers la cour de la division. Depuis les couloirs, ils pouvaient déjà entendre les nombreux murmures que les soldats laissaient échapper, complètement paumés et désorientés par le phénomène.
Mais ils ne firent même pas 10 mètres que trois papillons de l’enfer surgirent afin de leur délivrer un message en provenance de la douzième division.

Citation :: Vice-capitaine Hisagi, Vice-capitaine Matsumoto, Vice-capitaine Yachiru, ici le Département de Recherche Technologique. De nombreux hollows sont signalés dans la zone Ouest du Rukongai. Veuillez vous rendre sur les lieux enfin d’enrayer leurs progressions.

Bah ça alors…Comment les papillons avaient-ils pu retrouver la trace des gradés alors qu’ils n’étaient même pas dans leurs propres corps ? Bah, connaissant la 12ème division, surement que leur Capitaine était parvenu à faire un truc compliqué pour retrouver les personnes désirées.
Bien... Les priorités venaient de changer. Accompagnée de Shûhei et Yachiru, Rangiku se rendit donc dans la zone où le massacre avait lieu.

Spoiler:

Topic terminé.

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